Bon encore une caméra vérité, cette fois sur une fête entre "potes" qui dégénère, bon ça au moins le mérite d'être original, enfin pas tant que ça vu que c'est produit par l'ami Todd Philipps qui aime le réchauffé vu qu'il a fait un beau remake/sequel de The Hangover, et qui a dû décider de surfer sur le côté fête qui dégénère, mais cette fois il a voulu montrer la fête.
Le truc c'est qu'il faut que ça soit assez extrême pour être intéressant, non parce que voir des mecs bourrés c'est chiant, déjà plus que regarder les conneries faites le lendemain, enfin the hangover 2 c'était chiant comme la mort, donc ne nous avançons pas trop vite.
Bon déjà première question qui filme cette soirée ? parce qu'on a un montage, et il y a des scènes on peut légitimement se demander qui les a filmé, genre l'arrivée des gens au ralenti. Enfin passons, faisons semblant d'être assez crédules, naïfs pour y croire.
On peut également émettre des doutes sur une bande de losers qui veulent faire une fête, et qui arrivent à faire un truc aussi énorme. Et pire que des filles veulent se taper des losers pareils, à moins que les filles soient opportunistes (euh oubliez ça en fait).
Donc le film est atrocement trop long, 1h30 pour raconter rien du tout ça commence à être vraiment du foutage de gueule. 50 minutes auraient largement suffit, surtout que c'est très chiant à certains moments.
On suit un groupe de garçons, donc on a les filles qui sont vu comme de la chair, mais c'est vraiment juste ça, je n'ai rien contre le fait que les êtres humains soient des objets sexuels (quel homme n'aime pas en être un), mais bon là, le truc c'est que c'est juste de la viande, c'est un peu répugnant en fait, ça filme des seins, des culs (habillés attention), mais c'est juste de la viande, il n'y a rien, même pas d'érotisme, on se croirait chez le boucher. Après il y a un beau choix de viande, mais bon, c'est juste vide, parce que ce n'est même pas drôle. Je veux dire Aja dans Piranha 3D avait joué avec cette dimension "viande" des jeunes américaines lobotomisées par la société de consommation, et c'était drôle, parce qu'on était du côté des Piranhas, ces jeunes méritaient de se faire déchiqueter.
Là c'est pareil, on est au temple de la bêtise, de l'Amérique qui se vautre dans son inculture et qui s'en autocongratule, s'en est navrant.
Alors heureusement pour notre santé mentale, il y a quelques trucs qui sont drôles, enfin drôles, disons qu'on peut rire nerveusement à certains gags parce que bon, dans la surenchère ils vont assez loin (encore que… on peut toujours aller plus loin), mais les trois quarts des gags tombent à plat (sauf si a le niveau des gens à l'écran), non parce que le coup du chien, déjà dans the artist c'était nul de foutre un chien pour faire rire l'audience à des gags lourds et appuyés, là c'est pire, parce qu'encore plus vulgaire (je cite the artist parce que c'est l'exemple récent qui me vient en tête, on pourrait citer John Carter avec son animal bizarre qui sert de toutou dans le même genre, bref de l'humour fait sans talent, par des gens sans idées).
Inutile de dire que la réalisation est dégueulasse, que suivre ces losers n'aide pas le film à être fun, parce que voir le mec constater qu'il ne contrôle plus sa fête c'est juste chiant et n'apporte finalement que peu de gags.
On a droit à de la vraie musique de merde en fond, bref tout va très bien ensemble, c'est le niveau zéro de tout en fait.
Et ce qui me gène profondément c'est que c'est le genre de trucs qui va être considéré comme "trop rebelle de la mort qui tue", alors qu'en fait c'est le comble du conformisme, contrairement à ce que veut nous faire croire le message au début du film, c'est un truc qui va complètement dans le sens du système, de la consommation. Mais bon je suppose qu'on ne peut pas demander aux gens de le comprendre.
Il en résulte quoi finalement ? Que tout ceci est presque sans conséquence, qu'on peut mettre à feu et à sang son quartier et en fait son sera cool après (d'où le côté pseudo rebelle), bref c'est affligeant.
Ce film est intéressant pour assister à la déchéance de l'humanité en direct. C'est presque un document sociologique pour voir ce qu'aiment les "jeunes", parce qu'on faut écouter les réactions à la sortie de la salle, ils n'ont qu'une envie, faire pareil.
On l'aura compris, c'est tout sauf une réussite, malgré quelques sourires forcés.