Forte de son expérience devant la caméra, Angelina Jolie reconnaît qu'être comédienne l'a aidée à écrire le scénario et à diriger ses acteurs : "Je suppose que le fait d’être actrice m’a aidée lors de l’écriture. J’ai tourné et retourné les personnages dans ma tête, comme si je jouais différents rôles. J’ai écrit chacun en me plaçant dans sa peau. Pour diriger les acteurs, je me suis efforcée de les aider en leur offrant la place et l’espace dont ils ont besoin, et en leur faisant confiance. Je leur ai donné ce dont moi j’ai toujours eu besoin pour bien travailler", explique-t-elle.
Toute star qu'elle est, Angelina Jolie confesse avoir eu beaucoup de mal à financer Au Pays du Sang et du Miel. Elle déclare : "J'’ai eu la chance d’avoir à mes côtés des gens comme Dean Semler, qui a accepté d’éclairer lui-même le film, des gens qui ont accepté de faire le film pour un petit salaire (...) comme aussi Jon Hutman, le décorateur de The Tourist, qui après ce film élégant et luxueux, s’est retrouvé sans budget, sur un film de guerre."
Au Pays du Sang et du Miel, malgré quelques critiques mitigées, a été plutôt bien accueilli dans le milieu. La journaliste Christiane Amanpour, qui a couvert la guerre en Bosnie pour CNN, a présenté le film à l'avant-première new-yorkaise, le qualifiant de "remarquable et courageux".
Au Pays du Sang et du Miel a été nominé dans la catégorie du Meilleur film en langue étrangère à la 69ème cérémonie des Golden Globes. De quoi encourager Angelina Jolie à poursuivre dans la voie de la réalisation !
Alors que la plupart des gens s'attendaient à ce qu'Angelina Jolie choisisse une affiche romantique plus adéquate aux standards hollywoodiens, la réalisatrice a opté pour un poster artistique qui frappe par son minimalisme. Ainsi, sur fond de carte du monde, des taches de sang forment deux visages qui s'embrassent.
James J. Braddock, journaliste croate, a porté plainte en Illinois en décembre dernier contre Angelina Jolie et le producteur de Au Pays du Sang et du Miel. Selon le journaliste, l'histoire du film serait totalement inspirée de son roman, The Soul Shattering.
Très engagée, Angelina Jolie profite de son nouveau statut de réalisatrice pour faire passer des messages humanitaires qui lui tiennent à cœur. La comédienne devenue cinéaste déclare se sentir plus à l'aise derrière que devant la caméra, et envisage déjà sa deuxième réalisation, un film qui traitera de la guerre en Afghanistan.
L'action de Au Pays du Sang et du Miel se déroule dans la région des Balkans, en Europe. Or, en turc, le mot "Bal" signifie "Miel" et "Kan" veut dire "Sang". Le titre du film d'Angelina Jolie y fait donc explicitement référence.
Aux Etats-Unis, Au Pays du Sang et du Miel a été classé "R", ce qui équivaut à une interdiction aux moins de 16 ans selon la classification française. Cette décision a été prise en raison des nombreuses scènes de guerre, de torture et de viol que contient le film.
Malgré quelques difficultés, la production du film d’Angelina Jolie a finalement pu se dérouler comme prévu. Le tournage a donc eu lieu en Bosnie, fin 2010. Deux versions de Au Pays du Sang et du Miel ont été tournées, l’une en anglais, l’autre en serbo-croate.
Comme l'explique Angelina Jolie, elle n'a pas tout de suite nourri la volonté de réaliser un film. Au départ très concernée par le drame qui se déroulait dans ces régions de l'Est, elle déclare : "Je voulais simplement savoir, apprendre. Et puis à un moment, cela a commencé à prendre forme". C'est donc presque par hasard que l'actrice s'est retrouvée derrière la caméra.
Avec Au Pays du Sang et du Miel, c’est bel et bien la première fois que l'actrice Angelina Jolie passe derrière la caméra pour un long métrage de fiction. Mais ce n’est pas tout : c'est également elle qui s’est chargée de l’écriture du scénario.
A l’origine, le tournage de Au Pays du Sang et du Miel devait avoir lieu en Bosnie. Celui-ci a finalement été annulé par Gravilo Grahovac, le Ministre de la Culture de la Fédération croato-musulmane. Angelina Jolie avait pourtant obtenu l’autorisation de tournage quelques mois auparavant. C’est en fait à la suite d’une rumeur dans la presse bosnienne que la polémique s’est développée. Celle-ci indiquait que le film portait sur une histoire d’amour entre une musulmane violée et son bourreau, un Serbe, durant la guerre intra-communautaire qui a dévasté la Bosnie pendant les années 1990. Ce qui a alors entraîné des plaintes de nombreuses victimes du conflit et de fait la décision du ministre. Quelques temps plus tard, après avoir lu de quoi parlait réellement le film, le ministre a finalement revu son verdict et donné le feu vert pour le tournage.