Morel serait donc au mieux de sa forme, et d'aprés ces dire, le refus du film formaté, du film commercial du film de télèvision, marque Notre paradis d'une formidable potentialité. Et bien le film ne peut pas vraiment souffrir la comparaison des avant que j'oublie, Mourir comme..., ou Nuit d'ivresse..., tant il souffre du syndrome Téchiné (des dialogues pate à pain à n'en plus finir, du lyrisme en tartine et de la liberté pour faire du grotesque), et pourtant tout n'est pas mauvais loin de là. Des scènes purement musicales (sur une partition de rocailleux) aux scéances de scoloscopie et de meurtres (qui pour une part, aurait pu conduire à d'autres pistes, à d'autres mondes), font de Notre paradis, un enfer interessant. Pas mal cette transition dans un bar à Lyon, ce travelling sur cette musique improbable, ce dialogue entre rideau et l'enfant devant la Mère qui disparait...mais les inventions se font rare et l'ennui point dés l'attachement au corps de durdaine, insupportable fantasme, fantôme d'un Rideau en odeur de rédemption (tuer ce que je ne veux pas être, ce que je risque de devenir), une sorte d'ange de pureté, qui comme par hasard est trouvé étendu au bord de la seine. On est pas chez bonello, et ça se voit, les Témoins, ou J'embrasse pas souffrait de ses personnages simples et purs au milieu du marasme, qui sont sacrifié sur l'autel de la trentaine dépassée. Jeune déshumanisé, le couple principal est déjà bancal un vague fantôme du désir et son contenteur mac qui l'accompagne celà n'aurait pas du forcément tourné aux amants de la nuit gays, mais à des vrais imaginaires, même dans le film de genre. D'ailleurs Morel n'en sort pas du film de genre (film homo kitch, baiser et marche dans paris, thriller, saw gay, scénes erotiques, suspens et couteaux, du folklore quoi) et c'est dommage car le film ne trouve pas sa voix, et il ne gagne pas en liberté ce qu'il perd en densité. Seule la fin, 20 minutes d'un huis clos sensibles et délimités par le temps, laisse enfin voir de l'intensité, 20 minutes ou les personnages et le cinéaste trouve le ton juste. Soyons juste, lesdialogues et le scénario n'aidant pas, ni l'économie de moyens, Notre Paradis est un bon film qui souffre du formatage d'un auteur trop content de lui.