Bon, s’il vous plait cher critiques allocinéens, cessez de confondre La Venus Noire de Mulot avec celle de Kechiche. Car oui ce sont deux films différents, et c’est frustrant de voir trois critiques pour le film de Kechiche sur la fiche du film de Mulot.
Il s’agit donc ici d’un film érotique de belle facture signé par un réalisateur qui est généralement plutôt un spécialiste aguerri du genre et peut faire de bonnes choses. Ce film étant une petite réussite il faut le dire. A son avantage d’abord tout le travail visuel. La Venus Noire est un film très élégant, très esthétique, qui fait plaisir aux yeux, et pas que pour les actrices. Mulot signe en effet une belle mise en scène, très à l’aise avec l’érotisme soft du film, et il met terriblement bien en valeur les formes de ses actrices. Tout comme il utilise avec beaucoup d’intelligence les décors. Je n’ai pas encore vu tous les films du réalisateur, mais cela ne m’étonnerait pas que ce Vénus Noire soit niveau réalisation son plus abouti. Une bonne mise en scène appuyée par de beaux décors et une reconstitution d’époque soignée, et par une photographie de qualité. Les éclairages sont parfois superbes, et les couleurs chatoyantes font plaisir à voir. Surtout par rapport à certains trucs informent dont l’érotisme a malheureusement le secret depuis trop longtemps. En clair rien à redire, et les amateurs d’érotisme soft seront aux anges car ce film est réussi sur ce point.
Pour le reste le film a quelques aspérités sur le fond. La Vénus Noire a une histoire pas désagréable à suivre, et plutôt bien conduite, mais il faut avouer qu’il y a des redondances, et que le rythme est parfois en dent de scie. Rien de bien grave, mais c’est vrai que le film distille une histoire un peu linéaire, avec des paliers successifs et toujours un peu trop construits sur le même modèle. Du coup l’impression d’assister à un film cyclique se fait parfois trop sentir.
Les acteurs tiennent plutôt bien la route. Le film s’entoure de figures rodées de l’érotisme, avec notamment Florence Guérin ou Karin Schubert, et d’une actrice principale, Josephine Jacqueline Jones, au jeu approximatif certes, mais au physique indiscutablement photogénique. On la suit quand même avec plaisir. Néanmoins le casting masculin n’est pas à oublier, avec des acteurs qui eux aussi font des efforts. A noter enfin une bande son qui reprend pas mal de classiques, de façon parfois un peu trop caricatural quand même. Il y a une scène de sexe sur une musique archi-connue qui va surement faire rire, tant c’est cliché.
Enfin, pour être direct, La Vénus Noire est un film de très bonne qualité, qui se laisse voir avec plaisir. C’est un film élégant, luxueux, généreux, qui globalement remplit bien son contrat. On pourra peut-être le trouver parfois un peu mou, un peu redondant, peut-être pas toujours aussi incisif qu’il aurait dû être aussi vu son propos, on pourra redire sur le jeu de l’actrice principale, mais cela n’entame pas complétement les atouts du film. 4.