Le film a choqué en son temps. Sa conclusion brutale, quoique symbolique, et la nudité jugée indécente de Gérard Depardieu n'y sont pas étrangères. Son personnage baptisé Gérard se résout à l'impensable au terme d'une étude de moeurs où Marco Ferreri tente de démontrer que le sexe masculin, le phallus, est l'origine des maux du couple, de l'incompréhension fondamentale entre l'homme et la femme.
Entre Gérard, largué par sa femme, et Valérie, la passion ne dure qu'un temps. Dans une HLM de Créteil, dans le dénuement de son appartement, le jeune couple essaie de surmonter la discorde. L'égoisme de Gérard -comprendre son appétit et son tempérament sexuels- s'accommode mal des attentes de Valérie, d'autant que les idées féministes font leur chemin.
Quoique sagace et audacieux, le tête-à-tête entre les deux personnages et leur existence domestique s'étirent un peu longuement, au rythme de séquence qui m'ont paru, pour certaines, vaines ou redondantes. En réalité, face à une Ornella Muti belle mais un peu fade, sans doute trop jeune pour un rôle nécessitant une expérience d'actrice et de femme plus affirmée, Depardieu, massif et instinctif, généreux et impudique -tel que l'ont révélé ses premiers rôles- porte le film à bout de bras.