Supposons un instant que Channing Tatum soit un bon acteur. Est-ce que ça changerait quelque chose au film ? Un peu mais pas tant que ça. Et si un bon Channing Tatum ne changerait pas grand chose par rapport à un mauvais Channing Tatum ça veut de toute façon dire qu'il n'y a pas grand chose à sauver... Je ne vais pas trop l'accabler le Tatum, mais bon, le pauvre garçon quoi, dégager si peu de choses, ça passe pour des téléfilms comme Sexy Dance ou Fighthing ; mais j'ose penser que ce film visait l'échelon d'au-dessus : un échelon que ce charmant bonhomme (oui, parce qu'outre ses piètres performances, il m'a l'air sympathique comme type) ne semble pas être en mesure d'atteindre. Ce n'est pas quelques plans de son torse qui rattrapent le coup (pas avec moi en tout cas (I'm straight like a gay can be gay). Car vous l'aurez compris, Channing Tatum sort ses poubelles torse-nu (L).
Bon, maintenant que vous savez ce que je pense de la tête d'affiche de ce film, allons à l'essentiel. Déjà, pour tous ceux qui ne veulent pas voir le film (« Pas question que je regarde ce film de tapette »), je tiens à vous dire que vous avez raison. Pour tous ceux qui hésitent à le voir (« Oh, pourquoi pas après tout, j'me suis déjà farci des trucs comme Bridget Jones et 28 Robes, peut-être que c'est comme l'Anal, peut-être qu'on finit par s'habituer »), je tiens à vous dire que si vous passez les dix premières minutes, n'ayez crainte, il n'y aura pas pire ensuite. Et enfin, à tous ceux qui sont coincés avec leur nana et ce putain de dvd entre les mains : Bonne chance !
En fait, la seule chose qui aurait pu distinguer Je te promets (titre très pourri ; mais bon, étant donné que je ne sais pas ce que veut dire vow, je ne pourrais pas dire s'il est encore pire que le titre américain) des autres films de romance aurait été son pitch. Apparemment tiré d'une histoire vraie (qu'ils sont moches en vrai d'ailleurs) le scénario nous propose de découvrir l'épreuve que doit affronter un jeune couple marié. Cette épreuve c'est la perte de mémoire récente de l'épouse suite à un accident. En gros, la femme de 27 ans redeviens une gamine de 22 ans après l'accident, parce qu'elle a un blackout de 5 ans. Qui dit blackout de 5 ans dit oubli total de son mari et de sa nouvelle vie.
Là où le film aurait pu devenir intéressant c'est qu'il y avait matière à faire quelque chose de bien. Voir une femme qui peut porter un deuxième regard sur sa vie, pour juger ce qu'elle est devenue, semble très prometteur. Surtout quand la frontière est aussi énorme. D'un côté il y a une artiste indépendante qui vit avec un « pauvre type » dans les bas quartiers ; de l'autre il y a une étudiante modèle et une fille-à-papa qui ne date que des blonds vénitiens. Et le pauvre type doit faire comprendre à la femme redevenue fifille qu'elle a changé. Le contraste est assez étonnant pour pouvoir être traité à la fois avec humour et sérieux, donnant à réfléchir sur la question même des choix de vie, de ces petits choix qui peuvent changer tant de choses. Le film essaie de partir sur cette base là, avec l'horrible voix-off de Tatum qui parle d' « instants uniques » ; mais c'est fait avec un tel manque d'humanisme que ça ne vole vraiment pas haut.
Ouais, avec ce sujet, ça aurait pu devenir intéressant, mais ça n'a pas été le cas. Tout simplement parce que tout est trop calculé : à commencer par la révélation finale, qui est censé nous surprendre mais qui ne fait que nous faire murmurer : « D'accord ». Et quand un film, avec ses moments décisifs, ne parvient qu'à nous faire hocher de la tête de manière pataude, c'est qu'il s'est perdu en chemin. Outre le manque total de connexion entre McAdams et Tatum, les rôles de figuration, les phrases clichés, tout le reste est hyper-maîtrisé. Mais d'une maîtrise fade et sans talent, une maîtrise de téléfilm en gros. L'histoire du chat, le coup des mains, les restaurants, bref, tout est comme ça, mièvre, pâteux et sans âme. Du coup, une histoire qui aurait pu être touchante et parler à beaucoup de monde reste linéaire, chiante et ne parle qu'à quelques ménagères qui ont fait depuis longtemps le deuil de leur goût artistique. On pourrait toujours dire que c'est un film de romance, que c'est normal, qu'il a son public et qu'il ne vise pas au-delà. Mais je ne crois pas en ce genre de discours. C'est le discours des perdants ça. Moi je crois qu'un film qui est correctement réalisé, qu'il soit chinois ou hongrois, qu'il parle d'amour ou de mort, peut toucher tous les publics. Et quand on voit des chef-d'œuvres comme Like Crazy ou Blue Valentine, par exemple, on se rend compte que le cinéma qui traite d'amour est loin d'être forcément mièvre ; il serait tant que certains le comprennent car c'est vraiment le genre qui souffre le plus de codes usés et dépassés qui ne font plus vibrer personne.
Même dans l'humour qu'il essaie d'utiliser, le réalisateur se trompe la plupart du temps. Déjà il y en a très peu (parce que quand même, c'est pas un film pour rire), mais c'est souvent du faux-bon-humour, comme quand tu penses qu'une blague va être drôle et que personne rigole autour de toi. Qu'elle mette son sweat, qu'elle voit sa teub, qu'elle ne sache pas qu'Obama est président, qu'elle mange un bout de viande : C'est pas drôle, c'est chiant.
En fait, pour faire plus simple, il y a deux bons moments dans le film. Le mariage improvisé et un autre passage où un des personnages secondaires inutile se retourne et dit : « Vous connaissez Radiohead ? » ; même si c'est en arrière plan c'est marrant. Ça fait deux minutes trente en tout, soit plus court qu'un clip youtube.
Voilà, après le reste c'est des discussions à se tirer une balle, des moments tristes ou romantiques à s'en tirer deux, et un acteur à s'en tirer trois. C'est filmé comme une sitcom, on a l'impression d'être toujours au même endroit, de faire du putain de surplace, comme le film ; et je ne perçois même pas l'évolution des personnages sauf par a-coups grossiers et qui laissent indifférent. Et puis bon, merci, mais quand un film se prive d'une esthétique réelle, qu'il s'en prive jusqu'au bout et qu'il essaie pas de nous mettre des putains de plans atroces du « haricot » de Chicago digne d'un spot TV.
Bref, pour les curieux qui se demanderaient pourquoi j'ai vu ce film et si je suis un peu maso sur les bords : je regarde tous les films et j'espérais tomber sur une Rachel McAdams sexy. Pour tous les amoureux de la demoiselle comme moi, ne rêvez pas trop. On la voit une fois en shorty rose mais c'est dans une séquence complètement désavantageuse. Et sinon on ne voit pas ses boobs lorsqu'elle sort de l'eau parce que le putain de torse de Tatum se trouve devant.
Si je mets 3 et pas moins c'est uniquement parce que je n'ai eu ni déception ni incrédulité envers des fans (qui ne semblent pas exister). C'est quand même moins pire qu'un putain d'Amaaaaziiing Spiderman avec ses salles pleines à craquer...
Sinon, Monsieur Sucsy, c'est pas parce qu'on met The Cure au générique qu'on a un bon film. La seule chose à laquelle m'a servi ce film c'est de me rappeler de cette chanson. Et donc, quand je l'ai terminé, je suis directement allé sur youtube pour l'écouter. Quand un film te sert juste à aller sur youtube, ça en dit long sur sa qualité. En fait, Je te promets, c'est comme les pubs imposées avant le début des dites vidéos youtube, c'est de la merde mais tu dois quand même les voir.