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TTNOUGAT
593 abonnés
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2,0
Publiée le 29 octobre 2012
Ce western n'en est pas un, c'est d'ailleurs une sorte d'OVNI dans le genre.Il est indéfendable tant sa mise en scène est sans aucun relief. L'ennui est permanent tant son scénario est plan plan et obscur sur une première vision.En plus, il débute en catastrophe, filmé avec les pieds ce qui est redhibitoire. Heureusement passé la moitié, coté mise en scène cela ira un peu mieux. Phénomène curieux, une fois terminé, mais c'est trop tard car le plaisir n'y était pas, on ressent un sentiment bizarre en comprenant où voulait en venir Richard Bartlett; on le découvre en apprenant qui est Judas le cinquième héritier quelques minutes avant le mot fin. Exactement comme Joe Dakota, Ward Hogan a une mission christique de rédemption et d'espoir qu'il mènera jusqu'au bout y compris pour lui même. Vu comme cela, une réunion ciné-club après le film devient absolument passionnante car chacune des 5 parties peut être dissociée et analysée séparément. Coté acteurs, Jock Mahoney est magnifique dans son costume bleu sombre et retrouver Kim Hunter l'héroïne de ''Bas les masques'' dans le seul western qu'elle ait tourné ne se regrette pas. Visiblement Richard Bartlett croit en Jésus-Christ mais en imposant sa croyance de cette façon à travers un mort, il y va vraiment fort, d'autant que chacun sait que l'argent ne fait pas le bonheur.
Présenté comme un western à la Agatha Christie (un détective est chargé de retrouver l’assassin d’un prospecteur d’or), « L’Héritage de la colère » enfile les chapitres qui sont autant de portraits des assassins potentiels. Des portraits, amenés par un petit interrogatoire du héros, rapidement croqués avant de présenter une situation qui appelle une résolution éthiquement acceptable. Enfilade de portraits de personnages souvent en quête de rédemption, il s’agit presque d’un film à sketchs portant chacun en eux une parabole morale. Autrement dit, un drôle de film qui n’a de western que son contexte et de policier que son postulat. L’enquête, comme le rythme du film, est totalement linéaire, peinant, de ce fait, à susciter l’intérêt. Si les personnages sont plus ou moins intéressants et si Jock Mahoney (cascadeur et doublure avant de devenir lui-même acteur principalement dans des séries pour la télévision) a une certaine présence à l’écran, l’histoire passionne peu. Pour un film de série, l’ensemble manque, par ailleurs, cruellement d’action. Et ni le titre original (« Money, women and guns ») ni le titre français ne traduisent l’ambition très prêchi-prêcha de l’ensemble. Formellement, cependant, l’originalité de l’œuvre est une évidence. Chaque chapitre, chaque lieu, chaque personnage possède sa spécificité qui participe à donner une tonalité particulière à ce curieux film. Les paysages sont bien exploités et la photographie, aussi particulière soit-elle, est de qualité. Ce n’est pas palpitant, mais certaines situations et scènes sont suffisamment baroques pour susciter un certain intérêt. On regrettera que cet ensemble si atypique ne soit pas porté par une intrigue plus retorse et que les bons sentiments prédominent sitôt la scène inaugurale passée. La romance convenue qui traverse ainsi tout le récit (et qui constitue presque le seul lien du film) l’envoie sur le chemin de la comédie familiale alors qu’on espérait sans cesse taper à la porte d’un film noir qui n’a jamais lieu. Curieux film donc qui ne cesse de se dérober. S’il n’est pas déplaisant, il laisse perplexe.