Film de genre peu connu que Le Premier pouvoir, sorti en 1990 et qui ma foi est un bon petit divertissement sans prétention, qui avec son idée de réincarnation de l’esprit du méchant n’est pas forcément très original, mais s’avère rythmé et plaisant à suivre.
Au casting j’ai été vraiment très surpris de l’excellente prestation de Tracy Griffith. Elle tire son épingle du jeu, et je suis étonné que sa carrière au cinéma n’ait pas été un peu plus étoffée compte tenu de son interprétation ici, de son charme indéniable, et d’un évident capital sympathie. Son personnage en plus est assez creusé et n’est pas cliché. Face à elle Lou Diamond Phillips, qui reste un acteur assez inégal mais qui s’en sort pas mal ici. Il se fait un peu voler la vedette par Griffith, mais enfin il reste tout à fait convenable. A noté aussi un méchant très percutant avec Jeff Kober qui met son physique inquiétant et sa pointe de surjeu au profit d’un tueur sans pitié qui s’amuse visiblement beaucoup.
Le scénario repose donc sur un principe simple : le méchant se réincarne pour continuer de tuer. Là-dessus on a donc une course contre la montre pour arrêter le tueur avant qu’il ne fasse de nouvelles victimes. La recette n’est pas forcément très originale, mais le métrage est bien rythmé, il y a quelques scènes fortes notamment l’ouverture, et il y a un arrière-plan solide, avec un tueur dont le passé est un peu dégrossi notamment. Globalement le film est prenant, distillant une tonalité sérieuse et grave non sans saupoudrer un peu d’humour. Pour ma part j’ai trouvé le métrage efficace, même si l’histoire aurait pu être mieux structurée quand même, et reposer sur une recette un peu plus travaillée. Le fond religieux apparait aussi assez lourd, on sent vraiment qu’il est là pour apporter quelques explications mystiques mais sans être franchement creusé.
Visuellement le film propose une ambiance plaisante, en particulier lors des scènes nocturnes. Le film est assez bien emballé avec une mise en scène appliquée, quelques pointes sanglantes pas déplaisantes, et ce côté glauque et poisseux de la ville comme pas mal de films de l’époque ont su nous la restituer. C’est vrai que ça manque un peu cette vision pessimiste et austère de la ville car ça peut donner des choses bien sympathiques comme le prouve ce Premier pouvoir. Niveau musical ce n’est pas spécialement marquant, mais enfin on n’est pas dans la contre-performance.
Finalement Le Premier pouvoir est donc une petite série B fantastique qui n’a rien de suffisamment percutant pour s’imposer réellement dans son genre, mais qui saura être appréciée par les amateurs suffisamment connaisseurs du genre pour tomber dessus. Son visionnage reste surement facultatif, mais il serait dommage, pour une soirée sans, de ne pas l’avoir sous la main pour s’amuser un peu. 3.