Je me suis lancé dans le visionnage de Jaws of Satan, film très méconnu, sans trop savoir de quoi il relevait. Je n’imaginais même pas qu’il pouvait s’agir avec un titre pareil de serpents. Jaws ayant surement été là pour pomper le film de Spielberg ! Le résultat est médiocre.
Le casting est peut-être le seul véritable élément qui parvient à surnager, et encore, pas tous les interprètes. J’ai noté tout de même un Fritz Weaver engagé dans son rôle de prêtre, collant assez bien au personnage, malgré le ridicule de certaines situations dans lesquelles il est empêtré. Gretchen Corbett aussi s’avère au niveau, et elle met même un peu plus de punch que Weaver qui bavarde plus parfois (il y a un dialogue bien long l’engageant) qu’il ne participe à l’action. Pour le reste c’est déjà plus au petit bonheur la chance, mais les cinéphiles auront le plaisir anecdotique de découvrir ici dans son premier rôle la jeune Christina Applegate.
Pour le reste c’est malheureusement bien trop faible. Déjà l’histoire ne présente presque aucun intérêt. Commençant de la manière la plus improbable (qui a dit ridicule ?) qui soit, le film en fait en fait beaucoup, mais alors beaucoup trop. Pourquoi introduire le Diable ? Pourquoi une armée de serpents alors qu’un seul suffisait largement puisqu’il était quand même possédé par le Diable en personne ? Pourquoi ces pouvoirs télékinésiques qui rendent pathétiques la séquence d’introduction ? Enfin il y a plein de questions comme cela qui se posent, il y en a au moins dix autres, le film ayant voulu faire une sorte de gloubi-boulga de plein de choses et s’avérant au final lourd, souvent ridicule, et peinant à assurer le divertissement. La fin n’est d’ailleurs pas du tout enthousiasmante.
La réalisation et de manière générale l’aspect visuel ne rattrape pas grand-chose. Certes ce n’est pas facile de filmer des attaques de serpents et surtout de leur donner un aspect graphique qui sort de la banalité, mais enfin ici le réalisateur n’y parvient pas du tout. Les attaques sont ainsi bien timides, trop rapides, pas assez mises en valeur, la tension n’est jamais au rendez-vous, et c’est d’autant plus regrettable que pour le coup on ne se tape pas ou peu de scènes avec des serpents en plastocs. De la même manière le film, dans ses décors et sa photographie n’a que très peu de personnalité. On se retrouve dans un univers des plus quelconque, et ce ne sont pas les quelques minimes effets horrifiques, ni une bande son trop banale qui vont relever cette impression de neutralité trop frappante.
Jaws of Satan passe à côté de son sujet. Trop ambitieux, voulant en faire des caisses, le film n’avait visiblement ni les moyens ni le talent nécessaire pour ses projets, et la chute n’en est que plus lourde. L’idée de l’animal possédé pourquoi pas, mais le traitement n’est pas au point, et peut-être qu’en gommant un certain nombre de choses qui viennent seulement empeser le film et nuire à son efficacité, le film auraient été plus attrayant. 1.