Rien que le titre évoque déjà des grands espaces, une nature omniprésente, sûrement un peu de romance ainsi qu'un lien entre l'homme et l'animal, et c'est, en partie, ce qu'on a avec le film de Robert Redford.
L'Homme qui murmurait à l'oreille des Chevaux ne surprend pas, et ce n'est pas vraiment son but, mais nous emmène loin de la ville et de sa superficialité pour apprécier les grands espaces, des gens simples et une vie simple, près de la nature et à l'écoute de celle-ci. Dit comme ça, on peut assez vite se dire que ça peut paraître caricatural, et c'est parfois le cas (ce qui est surement voulu) mais Redford gère assez bien ses moments. Il trouve en effet une bonne alchimie entre les personnages, la nature et l'histoire, celle d'une redécouverte de la vie, que ce soit pour la mère, la fille, voire le cow-boy.
Redford joue sur plusieurs tableaux, d'abord un drame avant de se diriger vers la romance, ce qui est un peu dommage, car aucun de ces tableaux ne représente une grande force dramatique, malgré des moments, tour à tour, tristes, rédempteurs ou beaux. Avec ce film, l'ancien interprète de Sundance Kid partage une philosophie de vie, un retour à la nature et dans la compréhension de celle-ci, ce qu'il met en scène avec son personnage de Whisperer. C'est d'ailleurs là l'une des réussites du film, des personnages intéressants, en début, milieu ou fin de vie, chacun ayant ses dilemmes et problèmes (relationnels dans un couple, renaissance pour la jeune fille handicapée etc), et Redford harmonise tout cela, chacun trouve sa place.
Techniquement, le film est superbe, la photographie sublime les paysages et la nature, il y a une symbiose entre les personnages et celle-ci. Quelques instants de poésie et/ou d'humanisme subliment le film, Redford y instaure une atmosphère calme, naturelle puis de plus en plus mélancolique. Il se donne le beau rôle (ce qu'il maitrise toujours !) et dirige bien les autres comédiens, premiers comme seconds rôles.
Tant devant que derrière la caméra, Robert Redford se montre d'une grande sagesse avec L'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, sublimant la nature et laissant des relations humaines s'y épanouir, pour une belle œuvre qui ne manque pas de poésie et d'humanisme.