Avec Jean-Christophe Grangé (l'un de mes auteurs préférés) au scénario, j'étais forcément curieux de voir Switch, même si l'association cinéma-Grangé a donné un peu de tout ces dernières années (le bon "Les Rivières Pourpres", le correct "Empire des Loups", le très mitigé "Concile de Pierre" et le mauvais "Miserere"). Malgré une ambiance moins sombre qu'à l'accoutumée chez Grangé, je constate avec plaisir qu'on retrouve dans ce film des ingrédients typiques de l'écrivain
(plusieurs lieux: Canada et Paris, décapitation et mutilations horribles, lettres de sang, quelques dialogues incisifs, un flic un peu bourru, des histoires de famille, un mélange de thématique: génétique et informatique, etc...)
. Toutefois, on a connu ce dernier bien plus inspiré dans la gestion des éléments de l'enquête, le scénario cédant plusieurs fois à la facilité
(l'explication autour du site internet switch.com)
, à la confusion
(le rôle de l'iranien, la faible présence de Bénédicte, le dénouement expéditif)
et surtout aux informations qui auraient dû être connues plus tôt
(le sang dans le congélo, le tranquillisant dans le sang de Sophie, la visite à la mère, etc...)
. Heureusement, la réalisation de Frédéric Schoendoerffer est très efficace, notamment dans la seconde partie beaucoup plus rythmée et emballante, avec une scène de poursuites hallucinante et des plans de caméra immersifs. En bonus, les acteurs m'ont plu au-delà de que je pouvais imaginer, entre un bon Cantona et l'excellente surprise Karine Vanasse. Au final, ce thriller bien mis en scène et pas mal interprété se suit avec intérêt mais déçoit dans la construction de son issue, brouillonne, abrupte et un poil incohérente.