Enfin The Asylum nous livre un bon métrage, parce qu’enfin ils s’ont compris dans cette boîte qu’avec leurs budgets il fallait nous faire des films décomplexés et plein d’humour. Mega python versus Gatoroid est une vraie tuerie, à voir car il est hilarant. Mary Lambert, réalisatrice de films d’horreurs sans concession par le passé n’était sans doute pas aveugle sur ce qu’on mettait à sa disposition, et plutôt que de faire un film d’horreur premier degré avec ses créatures en image de synthèse foireuses, elle prend la direction de la parodie assumée et ca fonctionne à merveille. Il faut dire que le film est bien servi par son casting. Les acteurs semblent s’amuser totalement. Ils ne seront jamais oscarisés, le savent très bien et se font plaisir avec des personnages en carton pâte, surjouant littéralement. Le duo Deborah Gibson Tiffany Darwisch (deux ex stars de la chanson) est franchement sympathique, le professeur Ortiz avec ses proverbes indiens est tordant et la voix française est géniale de flegme même dans les situations les plus périlleuses. Je note aussi les rôles secondaires pour une fois dotées d’une certaine épaisseur, il y a aussi des moments savoureux avec le reste du casting. Coté scénario, The Asylum nous a habitué à n’avoir peur de rien mais là c’est franchement du n’importe quoi en barre. Imaginez que pour lutter contre la prédation des renards dans les poulaillers on fasse devenir les poules grandes comme des maisons à l’aide de stéroïdes expérimentaux. Puis, après, comme c’est les renards qui sont menacés, qu’on fasse de même avec eux et qu’ils atteignent la taille d’un immeuble ! Transposez cela avec des alligators et des pythons, et vous vous retrouvez avec un scénario d’une rare débilité mais qui s’assume pleinement. C’est à mourir de rire, vraiment ! Bien sur les effets spéciaux sont médiocres, mais le film est généreux et vous montre vraiment les monstres. Il ose d’ailleurs des scènes de destructions avec ses faibles moyens, et même si clairement ce n’est pas terrible, en fait on s’en fiche car avec le budget on s’en doutait et le film est tellement sympathique que ca passe très bien.
Mega python versus gatoroid, je ne crains pas de le dire est digne des Monty python ! Il est d’une absurdité assumée, les acteurs sont déchainés (il faut voir la bataille de tartes à la crème totalement débile, prétexte à plonger les yeux dans le décolleté généreux de Tiffany), le film est ultra rythmé (pas de bavardages inutiles, des gags toutes les cinq minutes, de l’action), et la fin est surprenante. Franchement un film à voir, surtout avec des amis car c’est d’une drôlerie sans borne. Je l’ai vu au moins dix fois, et il est toujours aussi hilarant (les répliques d’Ortiz encore une fois, et cette voix, parbleu c’est cultissime !). Généreux à souhait avec pas grand-chose, sans aucune prétention (Deborah Gibson et Tiffany Darwish s’amuse de leur statut un peu has been, et déploient un tel capital sympathie dans ce métrage qu’elles donnent envie d’aller acheter leurs disques). Tout le casting, je me répète mais c’est important d’insister est agréable, a tel point que j’aimerai une suite ou un autre film avec toute cette équipe, dirigé bien sur par Mary Lambert. J’ai presque envie d’envoyer une pétition chez The Asylum !