Chapeau melon et bottes de cuir c’est l’histoire d’un ratage assez pitoyable compte tenu des atouts de départ.
Franchement, pour être honnête, la seule chose qui m’a décidé à me lancer dans le visionnage de ce film à la réputation atroce, c’est de voir Uma Thurman toute de cuir vêtue !
En fait le casting est un bon point. Thurman était un excellent choix pour incarner Emma Peel, c’est certain. Actrice de talent, elle livre une prestation plaisante, et joue parfaitement de son charme singulier. On la suit avec plaisir, et cela, même si c’est au milieu du marasme. A ses cotés, Ralph Fiennes. Il colle un peu moins bien à Steed, puisqu’il est tout de même assez éloigné de McNee, néanmoins il a une certaine classe, et s’amuse vraiment dans son rôle. Il n’est pas dans son interprétation la plus fameuse, mais enfin il est anglais, il joue un anglais, et on sent une réelle crédibilité. Enfin, Sean Connery. Là il m’a un peu déçu. Il manque de solidité dans le rôle de l’antagoniste, s’avérant finalement trop en retrait, et il est vrai que si Connery transcende généralement les bons films dans lesquels il joue, il a généralement beaucoup de difficultés à rattraper ses mauvais films.
Le scénario est le gros point faible. En fait on sent la volonté de conserver le coté mystérieux, étrange souvent des intrigues de la série originale, et parfois l’atmosphère prend bien. Malheureusement l’histoire principale est d’un simplisme confondant, le rythme est haché avec des transitions à la mord-moi-le-nœud, et l’ensemble est désespérément trop court. Franchement 1 heure 20 pour un film de ce genre c’est à peine croyable ! Il y a beaucoup trop d’ellipses, la fin est bâclée, la relation Peel-Steed est anorexique, bref il n’y a vraiment pas grand-chose de bon. Dommage
Sur la forme, Chapeau melon et bottes de cuir est vraiment moyen. Franchement je me demande comment Chechik a pu hériter de ce film. Il n’avait quand même pas un passé de réalisateur de super-productions. Alors le résultat n’est pas scandaleux, mais malgré tout les scènes d’action sont peu enthousiasmantes, misent en scène avec bien trop de classicisme pour convaincre. De manière générale d’ailleurs Chechik fait preuve d’une certaine mollesse pas très agréable, et parfois d’un relatif amateurisme, lors d’une course poursuite vraiment fort moyenne. La photographie est convenable pour une production à 60 millions, avec un coté assez classieux. Les décors en revanche sont inégaux. Quelques-uns sont beaux, d’autres sont laids, et bien trop limités. Parmi les pires moments du métrage, les plans mettant en scène Westminster, et notamment à la fin. Enfin, les effets spéciaux bien sur. Bon, ils ont certes un peu vieilli, le film datant de 1998. Certains sont toujours corrects, en particulier dans la machine avec les éclairs, mais les abeilles sont limites. Niveau musique je relève la fidélité à la bande son originelle, et ma foi cela lui est très profitable car elle était excellente.
En clair, Chapeau melon et bottes de cuir est sauvé par le duo Thurman-Fiennes et quelques éléments de fidélité à la série qui était probablement l’une des plus révolutionnaires de son temps. Malheureusement le film lui est loin de l’être, doté d’un scénario indigent, et beaucoup trop limité sur la forme pour convaincre. Ce n’est pas un navet, mais enfin, je me demande toujours comment il est possible de passer à coté avec un casting en or, un budget confortable, une matière qui a fait ses preuves. C’est surprenant. 1.5 mais pas plus (je précise qu’il y a 10 minutes avec des ours en peluche qui valent franchement le détour pour rire).