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Eddy P
140 abonnés
278 critiques
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4,0
Publiée le 10 mai 2011
Note à ceux qui trouvent que le personnage de Michel G. est un cliché ou un stéréotype... Demaison a fait sciences po et joue ce qu'il a pu apprendre et y observer. Pour connaître des amis (qui n'en sont plus désormais) qui ont eu leur diplôme dans cette université infernale (de même que HEC et d'autres grandes écoles) j'atteste que son personnage est criant de vérité ! Ce genre de grand patron méprisant et avare existe. Cet excellent film retire toute son essence du fait qu'il s'agit d'un faux documentaire : il ne cible pas un grand patron en particulier mais TOUS les grands patrons milliardaires sans scrupules. Quand on ne sait pas à quoi ressemble le système des 1% (cette petite famille très fermée des grandes fortunes et qui existe) on s'avise de ne pas parler de stéréotype s'il vous plaît... Fort de cette considération, ce film est une réussite totale !
très original, ludique et franchement singulier. Demaison et Laffitte sont très bons, mention TB à laurence arné aussi. Michel. G est une vraie comédie, particulièrement bien écrite et qui assume son ton décalé jusqu'au bout.
Pas un pamphlet facile et vulgaire, juste une petite satire grinçante juste comme il faut dans laquelle le propos reste cohérent jusqu'à la fin et les acteurs s'en donnent à cœur joie.
La crise économique et l’envol du capitalisme financier continue d’inspirer les cinéastes, dans des styles assez différents. Après l’effroyable tentative de comédie dramatique et sociale mise dans le mur par Cédric Klapish, voici une version plus légère, centrée sur le portrait de grand patron du CAC40. Un grand patron qui accepte le défi lancé par un documentariste que l’on ne peut pas accuser de complaisance : celui de se faire suivre dans sa vie de tous les jours, personnelle et professionnelle.
L’idée du documentaire est intéressante car elle aurait pu permettre de donner un air réaliste à l’ensemble. La vie d’un patron de cette envergure et les dérives people et économique qui en découlent sont un tel spectacle en soi que cela aurait probablement suffit pour faire un film formidable. Mais ce n’est pas la voie prise par le réalisateur qui préfère celle du burlesque et de la grosse caricature plutôt que chercher la chronique réaliste et grinçante. Le film sera donc un enchaînement de clichés attendus et surjoués, qui font parfois sourire mais que l’on prend comme un sketch et non comme une vision déformée de la réalité. Du nom du héros (Michel Ganiant) jusqu’à ses activités, ses méthodes et sa famille, tout est gros, lourd, souligné, excessif. Le choix de François Xavier Demaison conforte ce parti pris : on s’amuse un peu voir un guignol comme lui dans les chaussures d’un Jean Marie Messier mais l’on ne croit pas une seule seconde à son personnage de golden boy. Tout ceci est très dommage parce qu’on ne fait que regretter le film que cela aurait pu être si ce Michel Ganiant avait été plus fin, plus cynique, plus terrifiant.
Reste que l’ensemble n’est ni antipathique, ni déplaisant. Doté d’un bon rythme, de séquences animées marrantes et de dialogues sympas, le film se laisse tranquillement regarder, et accumule les clins d’œil aux affaires économiques et judicaires. Et puis il y a Laurent Laffite, seule touche de sérieux et de cynisme, qui réussit parfaitement son personnage de documentariste gaucho, et nous fait presque oublier son éprouvante performance des Petits Mouchoirs. Suffisant pour agréablement meubler cette petite chose inoffensive, mais la vraie comédie sur le CAC40 et les patrons requins reste à faire…
On apréciera Michel G par sa subtilité et l'effet documenté qu'il transmet. Bonne audace de Stéphane Kazandjian qui ne sera pas pour autant percutant à travers François-Xavier Demaison.
Sous des dehors anodins, voire anecdotiques, le réalisateur, dont le candide et néanmoins futé Joseph Klein constitue d’évidence le porte-voix, brosse au vitriol et à l’acide un état des lieux lucide et consternant. Outre la coupure manifeste qu’il souligne entre les richissimes dirigeants de groupes internationaux et le reste de la population, notamment celle qu’ils emploient et licencient comme bon leur chante, le film met en exergue le cynisme sidérant qui guide le comportement d’un monde de réseaux et de collusions, secrètes mais solides, qui lient les milieux d’affaires aux sphères politiques. Juste est-on ici un peu décontenancés par l’apparente imbécilité et l’affichage par trop voyant des intentions d’un milliardaire peu scrupuleux, autrement dit sans foi ni loi, prêt à tout pour arriver à ses fins. Nous avons peine à croire qu’un homme arrivé au pinacle ne montre pas plus de finesse et de subtilité, mais peut-être est-il en ce sens représentatif de l’époque terriblement vulgaire et ostentatoire à laquelle d’aucuns ont judicieusement collé le qualificatif de ‘bling-bling’. Il n’empêche que le personnage pivot de Michel Ganiant, comme celui de son journaliste poursuivant et, plus généralement, de tous ceux croisés dans le film, y compris les syndicalistes barbus et chevelus, souffre d’une approche trop manichéenne, donc attendue et complaisante. Le film, dès lors, vaut plus par l’abattage du comédien François-Xavier Demaison et quelques situations particulièrement cocasses et croustillantes – la scène du yacht et du requin déclenche l’hilarité sans peine. Mené à train d’enfer, en utilisant tous les ressorts de l’incrustation de textes ou d’images qui imprime du coup une dimension ludique pas désagréable, pas très sérieux mais incontestablement malin et documenté, Moi, Michel G, Milliardaire, Maître du monde pourrait être envisagé en quelque sorte comme la version fictionnelle du travail d’un Michaël Moore. On y perçoit la même énergie, un esprit rigolard et investigateur identique et un regard tout aussi acéré et critique qui choisit également l’immersion dans un univers hostile pour mieux en démonter les rouages et en analyser les ravages.
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2,5
Publiée le 6 juillet 2016
De la comèdie potache "Sexy Boys" à la comèdie sociale "Moi, Michel G, milliardaire, maître du monde", Stèphane Kazandjian fait son bonhomme de chemin! Près de dix ans se sont ècoulés entre les deux films (avec même entre deux une escapade dans la comèdie romantique) et une nette amèlioration a ètè enregistrèe! En tête de distribution François-Xavier Demaison alias Michel Ganiant, symbole de l'excellence à la française! Michel Ganiant, l'homme d'affaires, la player, le winner! Mais derrière cet homme d'affaires, il y a avant tout un homme qui est là tous les soirs pour coucher ses enfants (c'est même pour ça qu'il a achetè un hèlicoptère). Mais Michel Ganiant, c'est aussi un charognard, un escroc (licenciement, restructuration...). Parfois drôle, souvent grinçant, le film est à ce titre passionnant! A ce titre seulement, car il manque un peu de punch! Mais l'esprit du film est sympathique et François-Xavier Demaison fait une bonne prestation! En èpouse-artiste, Laurence Arne, belle et attachante comèdienne, nous gratifie dans le gènèrique de fin, quelques notes de guitare dèbutants et fort charmants...
Dès les premières minutes, on ne peut pas être rassuré. En fait, dès qu'on voit Laurent Lafitte se placer face caméra, on comprend à quel genre de film on va avoir le droit. Le problème, c'est que tout du long c'est irritant. D'un côté, on a le gars milliardaire qui se prend pour "le maitre du monde" (bah ouais c'est dans le titre), de l'autre le pseudo journaliste dont on ne comprend pas ce qu'il vient faire. Il veut filmer un type non pas pour en faire son apologie mais pour tenter de l'enfoncer. De l'autre côté le milliardaire qui accepte pour qu'on lui fasse de la pub et qu'on montre de lui une bonne image. Déjà, à la base, le truc est complètement débile puisque tout au long du film, on voit clairement que le gars qui fait son documentaire ne cherche pas du tout à être objectif. Et ça, Michel Ganiant le voit, mais il l'accepte alors qu'il n'y a rien dans ce documentaire qui lui fait une bonne image. Et pourtant ça persiste, ça va jusqu'à lui poser des questions embarrassantes lors d'une conférence et sa femme le quitte à cause de ça. Nan mais franchement... Soit le gars est complètement con (ce qu'il ne semble pas être totalement, vu qu'il est à la tête d'un empire financier), soit le film est franchement mauvais. Vous aurez compris que je penche pour le deuxième cas. Autre problème, la foutue réalisation pas maitrisée du tout. D'abord, on nous passe du caméra à l'épaule (normal, c'est un docu sans grands moyens, on se démerde comme on peut) pour ensuite nous sortir un montage bancal avec d'autres interviews en parallèle, avec des flashbacks, des trucs, des machins. C'est carrément à l'Ouest en fait. Le scénario est clairement bancal, prévisible au possible, bourré d'incohérences : le type va dans son entreprise, il se confronte à ses employés qui vont être virés et évidemment ceux-ci l'empêchent de partir. Rien d'illogique, sauf qu'il n'a aucune sécurité autour de lui. Pour un mec qui pèse 4,5 milliards d'euros, il n'a sûrement pas les moyens de se payer un personnel. Malgré tout, le film tente, il tente de nous montrer le monde des grands patrons à travers un docu, sauf que c'est mal fait et pas crédible du tout. Oui, on le sait que la finance est un monde de hyènes, on le sait aussi que les grands patrons font des sales coups pour avoir toujours plus d'argent, on le sait aussi qu'ils ne pensent qu'à leurs gueules. Donc le film ne nous apprend strictement rien. Personnellement, ça m'a saoulé de bout en bout mais j'ai tenu pour voir une fin que j'avais déjà prévue (je n'ai aucun mérite c'est l'option la plus simple qui existe sur terre) et au final, j'estime avoir perdu 1h30 de ma vie. Ajoutons aux faits que les acteurs sont franchement médiocres. En premier lieu, François-Xavier Demaison qui n'est absolument pas crédible dans son rôle de milliardaire, c'en est complètement ridicule. Bref, je le déconseille évidemment !
"Moi, Michel G ..." est un film satirique qui brocarde sans grande originalité notre société ultra libéraliste en présentant sous forme d'un faux documentaire un grand patron cynique joué par François-Xavier Demaison. Le niveau des dialogues et la vacuité de la mise en scène font plus penser à une honnête sitcom qu'à un vrai film de cinéma.