Splatter university est un petit slasher de 1984, qui réserve la surprise d’être distribué par la célèbre firme Troma. Bon, clairement ce n’est pas génial, mais ce n’est pas non plus le désastre absolu. Le début fait peur c’est vrai, avec la représentation d’une grande médiocrité d’un hôpital psychiatrique (trois médecins, une dizaine de patients dans trois pièces et deux couloirs !). Mais en fait le métrage va s’améliorer un peu. Je commence comme à mon habitude par le casting. Il n’est pas génial sur le papier, et dans les faits il est inégal. Forbes Riley s’en sort bien, même si elle est tout de même limitée au niveau expressivités et variété de jeu. A ses cotés un psychopathe pas mauvais. Il n’impressionne pas physiquement (comme il est un personnage que l’on voit dans le film il faut essayer logiquement de cacher son identité), mais l’acteur ne s’en tire pas trop mal. Par contre le troisième protagoniste principal du film (je cache volontairement les identités pour ne pas dévoiler le suspens), est assez fade et ne laisse aucun souvenir.
Dans l’ensemble, le reste de l’interprétation ne présente pas beaucoup d’intérêt, d’autant que la majorité des acteurs vont se faire dézinguer assez vite par le tueur.
Le scénario suit une trame ultra-classique, et ultra-convenue. Les meurtres se suivent (et se ressemblent), entrecoupées d’une pseudo-enquête de Forbes, et de la présentation vague de la faune du campus (années 80 en force avec ses hippies attardés, des germinescences punks, des filles aux jeans ultra-moulants ou en caleçons léopards…). L’ensemble n’est pas trop mal rythmé mais le film est court (1 heure 15 sans le générique). La fin réserve une belle surprise je dois dire (pas dans l’identité du tueur qui au final laisse assez peu de doutes, mais sur un rebondissement étonnant).
Visuellement Splatter university a pris de l’âge, c’est sur. La photographie est vieillotte, les décors sont très rudimentaires avec un manque criant d’accessoires et de mobiliers. Les effets horrifiques ne sont pas vraiment géniaux, mais dans l’ensemble ils sont nombreux et restent acceptables pour un film de cette époque avec un budget que l’on imagine très restreint. La mise en scène est en fait le point faible le plus flagrant. Haines manque de rythme dans sa manière de filmer, les scènes de meurtres et de courses poursuites lui ont clairement échappé, et le résultat s’avère très placide. Beaucoup trop en tout cas pour un slasher à l’époque, car la concurrence était rude.
Pour conclure sur ce film, ce n’est pas la débâcle, mais Splatter university fait partie de ces petits métrages d’horreur mineurs qui se regardent, puis passent à la trappe très rapidement. Il n’y a rien de vraiment très mauvais, mais il n’y a rien non plus de vraiment bon. En faisant le calcul Splatter university est plutôt pas terrible que moyen, et cela justifie donc ma note de 2, laquelle prend en compte l’ancienneté du film et son budget ric-rac.