Ne voyant aucune critique/commentaire sur allocine, je me sens dans l'obligation d'écrire un petit quelque chose sur ce film qui avait été une sacré surprise pour moi. L'histoire se base sur un roman écrit par Ruskin Bond mais l'intrigue, en particulier le dénouement, est différent dans le film. J'aime le cinéma indien. J'ai eu l'occasion de voir un certain nombre de films, y compris certains qui ne contiennent ni danse ni chansons. Néanmoins, 7 khoon maaf est le 1er film indien "sombre" voir "noir" que j'ai vu prenant également beaucoup de clichés du cinéma indien à contre-courant. Et c'est la raison pour laquelle ce film m'avait scotché.
Ci-joint le synopsis:
La très belle et très attirante Susanna épouse tout d'abord le major Edwin Rodriques qui porte si bien l'uniforme puis, très rapidement, elle se marie avec le beau Jimmy à la si belle voix. À ce chanteur succèdent un poète, Musafir puis un Russe, Nicolai Vronsky, qui ne survivent pas plus que leurs prédécesseurs. Tous ces veuvages finissent par attirer l'attention de la police et tout spécialement celle du très prévenant inspecteur Keemat Lal qui décède malencontreusement. Ces deuils répétés affectent douloureusement Susanna qui, fort heureusement pour elle et malheureusement pour lui, est secourue par l'excellent docteur Modhusudhon Tarafdar. La liste des victimes s'allonge.
L'ambiance du film est plus britannico-indien que purement indien. S'il n'y avait pas les acteurs indiens, on ne soupçonnerait pas l'origine du film. Quoiqu'il en soit, le suspens est bien là. D'un côté, on sait dès le début que ces morts ne sont pas dues au hasard, mais on ne voit jamais explicitement l'acte. Qui agit? Quelle sera la cause de la mort? Comment cela est-il mis en scène
(juste à la fin, on voit par flashback, ce qui s'est vraiment passé pour chacune des morts
).
L'autre point particulièrement intéressant (et étonnant je trouve), est la mise en scène des différentes relations de Suzanne avec ses maris. Chaque mari incarne un stéréotype.
(le major = jalousie et violence, Jimmy = drogue et mensonge, Musafir = sado masochisme, Nicolai = manipulateur, l'inspecteur = corruption, le docteur = cupide)
A chaque relation apparaît une erreur déterminante, la goutte d'eau qui fait déborder le vase, et qui va déclencher tôt ou tard le prochain enterrement. On rentre dans le "jeu" en quelque sorte. Quelle sera l'erreur? Est-ce vraiment une raison valable? Est-ce que cela justifie ces meurtres? On est invité à réfléchir non pas comme le détective, non pas comme la victime, ni même comme le meurtrier en tant que tel (comment vais-je m-y prendre) mais comme le commanditaire du meurtre (pourquoi tuer quelqu'un). D'un point de vue cynique, ce film fait réfléchir sur la nature même d'une relation / d'un mariage et de ses avantages. Provenant d'un pays comme l'inde, où dans presque tous les films, on essaie de promouvoir le couple et les rôles traditionnels attribués à chaque sexe, cela m'avait particulièrement fasciné! Peut-être que si ça avait été un film français, cela ne m'aurait pas autant marqué.
Le rythme du film est toutefois assez inégal. Il y a quelques longueurs. L'histoire avec Nicolai ne s'intègre pas aussi bien que les autres et casse un peu le rythme je trouve
(l'histoire arrive un peu comme un cheveu dans la soupe, et est aussi moins crédible
).
Mention spéciale néanmoins à la performance de Priyanka Chopra. Je ne connaissais pas trop cette actrice avant, mais son interprétation est bluffante.