Les résultats au box-office mondial témoignent objectivement que le film n’a pas rencontré son public, sept millions de recettes pour dix-sept millions de budget, c’est sans nul doute un four. Pourtant son casting est loin d’être dégueulasse : Colin Firth, Jude Law, Nicole Kidman et Guy Pearce, franchement c’est quand même du lourd ! Cependant le film, à côté de ce casting poids lourd, a un handicap de poids (lui aussi), il narre la rencontre et l’amitié entre Maxwell Perkins un éditeur new-yorkais, dont la notoriété est inexistante et Thomas Wolfe, un écrivain américain dont la postérité n’est pas évidente. Personnellement, si j’ai regardé le film, c’est parce que j’ai lu un roman de cet écrivain : « L’ange exilé », que j’ai vraiment beaucoup aimé et que j’étais donc curieux de voir qui été l’auteur de cet excellent ouvrage. Il est donc compréhensible que le public, sauf les amateurs de littérature, ai été peu curieux d’un film sur deux illustres inconnus, même incarnés par des acteurs de ce calibre. D’ailleurs, le film lui-même, n’est pas une révélation, il est construit de manière solide et l’intrigue est intéressante, mais si vous vous mettez devant par hasard, il est probable qu’il vous laissera indifférent, voire ennuyé. Car le film traite pendant la plus grosse partie des périodes de travail entre ces deux hommes, ce qui fait que ceux qui n’ont lu aucun roman pourraient trouver ça sans réel intérêt, même si en filigrane, c’est une belle histoire d’amitié entre deux hommes incroyablement différents. Perkins est un homme rangé et pausé dans ses relations avec les autres, alors que Wolfe est un exalté sans cesse en mouvement et dans l’affrontement. Colin Firth nous donne une interprétation tout en subtilité, alors que Jude Law se démène dans tous les sens frisant parfois l’hystérie. Le film m’a, personnellement (toujours), beaucoup plu, mais encore une fois, pour quelqu’un qui ne connaîtrait pas Thomas Wolfe, ce long-métrage pourra paraître sans grand intérêt, y compris une fois visionné. A réserver à ceux qui connaissent l’écrivain.