Isild Lebesco est une bonne actrice que je ne savais pas réalisatrice, dans ses rôles elle a un petit côté sauvage camouflé par une sorte d'austérité au niveau du visage, son cinéma est un peu pareil.
Rien ne nous prépare au choc qu'est Bas-Fond. Et rien ne le peut. C'est l'inverse du film gentil et niais sur la colocation, non c'est violent, brutal, dérangeant, frustrant, effrayant, glauque… C'est l'un des films, sinon le film, le plus sale que j'ai pu voir de ma vie. Ce film est malsain, absolument atroce à regarder, ces trois filles qui sont sales, moches, vivant dans ce taudis, vulgaires, c'est quelque chose. Le Besco ne fait pas les choses à moitiés, c'est absolument abominable.
J'ai moult fois pensé à Pasolini et son Salo en voyant ce film, pas que le sujet soit le même, mais dans ce côté totalement dérangeant. Le Besco pourrait aussi être rapprochée de quelqu'un comme Haneke et son Benny's video par exemple. C'est quelque chose qu'on ne veut pas voir, qu'on a pas envie de voir.
Voir cette petite soeur qui a sans doute 20 ans se comporter comme si elle en avait 4 ou 5 et protéger sa grand soeur qui est répugnante, insolente, violente, c'est une vision comme on en a rarement au cinéma.
C'est profondément malsain.
Heureusement Le Besco s'autorise quelques moments de grâce on a va dire où elle filme le vide : le ciel, des arbres, et place une voix off douce et posée, ça fait du bien dans ce tourbillon de violence, sans ça le spectateur ne pourrait pas le supporter.
Bas-Fond est l'inverse du film aimable.
Il a certes des défauts, mais Le Besco a déjà tout d'une grande.