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elriad
437 abonnés
1 862 critiques
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5,0
Publiée le 18 septembre 2024
Étonnamment moderne, parfois kitch, parfois baroque, dans des décors volontairement théâtraux, Ken Russel livre un film extraordinaire, anti-clérical, assumé, flamboyant. Vanessa Redgrave transcende ce film fascinant qu'il serait difficile certainement de tourner aujourd'hui, et confirme qu'il est un grand réalisateur. Culte !
Une charge violente contre la manipulation religieuse ou politique à travers de fallacieuses possessions démoniaques dues en réalité à de la frustration sexuelle, une forme de démence ou une crainte des représailles. Qu'il s'agisse des scènes orgiaques ou du montage, le kitch l'emporte de façon baroque et parodique jusque dans la représentation très discutable de Richelieu et de Louis XIII en parallèle d'un blâme de la torture et des chasses aux sorcières aussi violent que sa mise en scène au sein de laquelle se distingue l'interprétation magistrale d'Oliver Reed. Déroutant par son hybridation générique qui en fait cependant une satire aux deux sens du terme. Singulier.
Un film étonnant. Malgré son âge et certains défauts techniques (décors en 2 dimensions, aspect carton, et éclairage vraiment artificiel), il a un fond très intéressant. Une illustration particulière d'une époque, où au nom de la religion, les actions ou réactions horribles ou malsaines se justifient. Pour les curieux, à connaître.
Dieu est une idée comme une autre. Ken Russell a un cinéma bien à lui. Il aime traiter son sujet avec liberté et prendre le risque de déstabiliser. En ce sens, il rentre un peu dans la même case qu’un Verhoeven (dont le prochain film pourrait rappeler celui-ci). Nous sommes au XVIIème et l’ambiance n’est pas super chaleureuse entre catholiques représentés par Rome, Louis XIII et Richelieu et protestants. A Loudun, au contraire, on prône la tolérance et une certaine liberté de cul(te). A la tête de la cité, un prêtre sexy adulé de tous et opposant au pouvoir centralisateur autoritaire. Pour Richelieu, il s’agira donc de faire tomber ce personnage gênant. Tout cela est inspiré de véritables événements mais plus que la véracité du récit, l’intérêt est dans le propos concernant la tolérance. On tient là un magnifique personnage rempli d’ambiguïté et profondément libre. Le film évoque aussi la question du désir face au devoir du clergé. Tout ce monde là se bat pour assumer ou au contraire rejeter son désir sexuel. On assiste assez médusé à des scènes presque oniriques montrant les méthodes de l’inquisition et des pétages de câbles collectifs assez hallucinants. Enfin, l’interprétation est aux petits oignons et les décors, totalement et volontairement anachroniques sont du plus bel effet. En bref, un film bien chaos qui fait du bien.
Un film qui mérite d'être vu car ça doit être le plus virulent sur la critique de l'intolérance religieuse. Oliver Reed et Vanessa Redgrave s'en sortent bien, et la violence atteint son paroxysme dans les dernières minutes avec une scène clé, celle du bûcher qu'on oubliera pas de sitôt. Mais le film a aussi beaucoup de défauts : les seconds rôles acteurs cabotinent, pas compris pourquoi on s'obstine à montrer un roi "folle" et un richelieu aussi peu reluisant ? De même trop de scènes de nues gratuites...un prêtre sortie de Woodstock ? Dommage car on aurait pu en faire un très grand film historique, il reste intéressant à voir.
4 610 abonnés
18 103 critiques
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5,0
Publiée le 3 mars 2021
Cité par le réalisateur Alex Cox et le critique Mark Kermode comme l'un des dix plus grands succès du cinéma de tous les temps. Les Diables est basé sur une histoire vraie qui se déroule en France en 1634 sur les maux de l'église et de l'état contrôlée par des hommes avides de pouvoir et pervers qui s'attaquent à la foi et à la peur et sur un prêtre le Père Grandier qui tente de protéger les libertés et les murs de sa ville de Loudun. Deux ans avant la sortie de L'Exorciste Ken Russell met l'Église catholique sous les feux de la rampe en filmant l'un des films les plus dérangeants de tous les temps. Outre le fait qu'il s'agit d'un chef-d'œuvre technique et esthétique c'est un film qui provoque un sentiment d'anarchie implacable. L'hystérie et les illusions religieuses, l'horreur de l'arrogance et de la dépravation humaines et l'amour qui se transforme en haine. Il est difficile de le mettre en mots il faut simplement le regarder pour comprendre la simple splendeur de ce film...
Adapté de l'oeuvre visionnaire d'Aldous Huxley, The Devils est un feu d'artifice d'idées ingénieuses, de folles trouvailles visuelles, d'une intensité rare, d'une noirceur totale. De quoi sublimer la plus impitoyable, la plus limpide dénonciation de toutes les formes d'intolérance religieuse. Plus que jamais d'actualité. Oliver Reed & Vanessa Redgrave forever !
"Les Diables" est un film choc de Ken Russell qui créa une vraie polémique lors de sa sortie en 1971. C'est beau, noir, dur et majestueusement interprété. (Mention spéciale à Oliver Reed, excellent). Certaines scènes, les tortures, et cette fin, notamment, nous marquent à jamais. Je l'ai revu tout récemment et il n'a pas pris une ride.
L'incroyable avec ce film c'est que bien peu de gens ont vu la version integrale... certaine scènes ont été coupées par la censure parce que perçues comme une attaque frontal contre la religion catholique, et contre ceux qui nous gouverne, c'est un film dur, qui parait tres réaliste, délirant, orgiaque, ou parfois la trance pseudo-religieuse s'en melle (pas la version gospel), c'est sombre et melancolique, le moyen-âge ça ne devait pas être toujours très fun...
Les acteurs rentrent serieusement dans ce délire , à se demander si il carburaient tous au jus de fruit.
Vanessa Redgrave qui joue la none en chef est un des pions essentiels du film, c'est interessant de la revoir bien plus jeune que sur le film récemment vu "La comtesse blanche", elle est litteralement possédée, mais par quoi ?...la est bel et bien la question... au diable la vérité des faits... la none finira instrumentalisée par l'église d'état...
Le pire est que cette histoire est fortement inspiré d'un fait historique...et si cela est un film essentiellement anglais, le scenario et l'histoire réel se deroulait... quelque part en France...peut-être est-ce tout près de chez vous ? effrayant n'est-ce pas ?
Un film à coupler avec La Chasse au sorcières (1996) avec Wynona Ryder & Daniel Day-Lewis ou avec The Wicker Man (1973) classique anglais païen et psychedelique...
excellent film qui montre bien toute l'absurdité de l'administration ecclesiastique de l'époque de richelieu, l'église n'étant qu'un outil du pouvoir, les acteurs jouent très justes et le décor (à part les murailles) ainsi que les costumes sont réalistes. Les scènes d'orgie dans l'église sont somptueuses, bravo à ken russel d'avoir poussé le blasphème jusqu'au bout!
Un très grand film incontestablement même si Russell prend quelques libertés avec les faits historiques.Cela vous donnera une idée des méfaits de la religion sur les populations du moyen-âge et de l'histérie qui s'est emparée de certaines religieuses au contact de l'abbé de Loudun.
Un grand film, baroque et moderne, sur un épisode clé de l'histoire de France : la fin de la centralisation par Richelieu, commencée sous Louis XI. Tiré se la thèse d'Aldous Huxley ( "le meilleur des mondes"), Ken Russel a su faire une description de la violence de l'époque, peste, guerres de religion, extrémisme religieux, torture, utilisée à des fins politiques par Richelieu et Louis XIII. Dommage que l'un des meilleurs films sur l'histoire de France ait été fait par un réalisateur anglais.