Eyeborgs, je ne vais pas le cacher, est typiquement le genre de films qui inquiète. Avec son casting plutôt abonné aux nanars, et son titre plus proche d’un The Asylum qu’autre chose. Pourtant, le résultat, sans être mémorable, n’est pas ridicule.
Le souci principal reste avant tout la réalisation. On sent que le réalisateur n’est pas spécialement talentueux, et son métrage manque d’une vraie tension, d’une vraie dramatisation, et les scènes d’action ont un peps tout relatif. Du coup, c’est vrai que par rapport à d’autres productions du genre, on reste ici davantage sur un téléfilm basique, d’autant que tous les effets spéciaux ne sont pas tops (les robots sont bien, mais je pense par exemple à la fumée à la fin), et que les décors restent vraiment plus que limités. En clair, esthétiquement il ne faudra pas être trop exigeant.
Heureusement, il n’y a pas que des mauvais aspects dans Eyeborgs, et la bonne surprise c’est notamment des robots bien animés, en image de synthèse certes, mais à l’incrustation plus que décente, et à l’animation fluide et crédible.
Le scénario est efficace. Au début ça fait un peu peur, car on ne voit pas trop où le film veut en venir, et avec la réalisation faiblarde ça sent le nanar. Puis l’histoire s’installe peu à peu, et si le traitement pourrait être perfectible (notamment sur l’origine des créatures, qui reste assez floue), l’idée est non seulement bien vue, mais traité aussi avec un certain sens du divertissement. Assez rythmé, Eyeborgs saura aussi étonner par une certaine méchanceté générale, et des morts inattendues !
Bien mené, le casting n’est pas non plus pour rien dans le caractère assez plaisant du métrage. Si Danny Trejo fait de la figuration plus qu’autre chose, en revanche Adrian Paul livre une prestation décente, comme je ne l’avais pas vu en faire depuis pas mal de temps, soyons clair. Il y a aussi des acteurs moins connus, pas toujours géniaux, mais dotés de personnages plus singuliers que de coutum dans ce genre de productions, et surtout, qui ont la bonne idée d’avoir un certain relief. C’est particulièrement vrai de Luke Eberl, et, dans une moindre mesure, de Megan Blake.
En somme, Eyeborgs n’est pas le film de SF du siècle, mais c’est loin d’être un mauvais navet, et en dépit de ses lacunes, ça reste un honorable divertissement, qui pourra tenter un spectateur prêt à faire des concessions sur certains points techniques, pour apprécier une histoire meilleure que dans certains blockbusters du genre. 3