Malgré un scénario assez peu crédible et quelques personnages caricaturaux, jean Jacques Annaud livre un film assez jouissif, alternant moment jubilatoires et poétiques. Cette dénonciation de l’hypocrisie des notables de la petite ville et de l’esprit franchouillard est salutaire, les dialogues sont excellents, et Patrick Dewaere irradie le film dans une large palette de sentiments.
Croyant regarder The Wrestler sur l'Equipe TV, je me retrouve avec "Coup de tête", un film que je n'aurais très probablement jamais regardé sans cette erreur de programmation. Un film de Jean-Jacques Annaud avec Patrick Dewaere que j'avais découvert dans les Valseuses aux cotés de Gérard Depardieu et Miou-Miou. Ici, il incarne François Perrin, un rebelle qui se brouille avec ses coéquipiers, ce qui lui vaut son renvoi du club de foot de Trincamp et son licenciement de l'usine dirigée par le président du club de foot, avant de se voir condamner à de la prison pour viol (qu'il n'a pas commis). Comme dans les Valseuses, Dewaere interprète un marginal, et il faut reconnaître que ça lui va tellement bien. Suite à un accident du bus avec tous les joueurs dedans, le club s'arrange pour faire sortir Perrin de prison afin de compléter l'équipe. Il va alors leur en faire voir de toutes les couleurs pour se venger. Un film sympathique, léger mais qui est une sorte de critique de la société de l'époque, qui est encore valable actuellement.
Juste énorme. Le bras d'honneur de Dewaere au système Politico-économique Français. Un régal ! 'On m'a viré du foot y' a trois semaines, on me vire de l'usine aujourd'hui, je vous dois tout M le Président, alors je vous rends tout... je vous enverrai mon slip... par la poste !'
Très bon film des 70’, comédie acerbe mais pleine de drôlerie, qui charge brillamment l’aliénation des supporteurs sportifs et dénonce toutes les magouilles et les trafic d’influence du football et de la politique régionale. Et nous n’étions qu’à l’aube des années fric et de la starisation ! C’est rondement mené, efficace, très bien réalisé – sauf la photographie un peu terne – et magnifiquement interprété par Patrick Dewaere, superbement décontracté en anti-héros, et Jean Bouise, très crédible dans son rôle fe président de club. Ils sont accompagnés d’une kyrielle de seconds rôles réjouissants, gloires du cinéma français – Robert Dalban, Hubert Deschamps, Michel Aumont, etc. Une mention à la trop rare France Dougnac. Certes le film est manichéen, voire un peu caricatural, mais beaucoup de situations restent crédibles et sont accompagnées de dialogues savoureux. Un film très plaisant, à revoir car pas du tout vieilli.
Ah la la coupe est un excellent film français, on y critique le monde du football au niveau des supporters opportunistes et les magouilles qui s’y trouvent, le personnage est attachant, les dialogues sont bien trouvés, le casting est bon, le film est marquant. Je vous le conseille fortement
Le film commence par une fête, moment collectif où on oublie les normes pendant un court temps. Dès cette première scène, on date le film dans les années 70 mais aussi un caractère académique dans la photographie. L'après-fête à l'odeur de la pelouse mouillée, de la sueur des travailleurs: Annaud va droit au but en se servant du sport comme d'un prétexte à cette satire. Il n'y aura pas de démonstration de football parlant car techniquement parlant ce n'est pas du grand niveau sportif. Si les sportifs sont sur le banc de touche, les notables sont les joueurs ; François Perrin commente le match dans la première partie du film, puis dans la seconde, arbitre le match : il siffle et met des cartons jaunes et rouges aux bourgeois de Trincamp. En sortant du stade, pardon du cinéma, je sifflote la mélodie de Pierre Bachelet, je me remémore le voyage africain de François Perrin, ses acrobaties et puis le fameux dîner ouvrant le grand spectacle. Il s'agit d'une sacrée satire sociale, qui reste d'actualité, dommage que le film oublie de sublimer le moment sportif.
Une pancarte surplombant le stade indique Larousse. Nature et animaux. Ou comment la bestialité s’avère être la seule réponse possible à l’injustice humaine, le seul moyen adéquat pour essuyer un affront et reconquérir, tant bien que mal et paradoxalement, une forme de dignité humaine. Il est passionnant de constater à quel point la thématique du glissement culture/nature obsède Jean-Jacques Annaud si bien qu'elle se retrouve dans chacune de ses œuvres ; l’occasion de faire entendre ce cri primal enfoui au plus profond de l’être et qui ne demande qu’à sortir. Le réalisateur choisit le milieu sportif comme microcosme représentatif de l’hypocrisie sociale et change son incroyable histoire en récit de vengeance tantôt burlesque tantôt glaçant, ces deux dimensions s’entremêlant à de nombreuses reprises pour faire voler en éclats les barrières morales de bienséance bien plus sournoises que les comportements qu’elles sont censé proscrire. Il y a ici une lutte des classes doublée d’une lutte de l’individu marginal face au groupe : la montée en puissance, les retournements scénaristiques, tout sonne juste malgré la constante dissonance morale. Notre héros – ou anti-héros – s’apparente, devant l’hôtel bien nommé, à Napoléon et à son coup d’Etat après une chute sur l’île d’Elbe : il joue si bien le jeu social qu’il est capable de le dépasser et d’imposer sa loi. Voici venir le justicier solitaire et peu loquace au son du sifflement (Pierre Bachelet devenu entre-temps Ennio Morricone), engagé malgré lui dans un véritable western sportif. Annaud s’amuse à sans cesse désamorcer ses effets, construisant un vaste crescendo pour mieux l’achever en pétard mouillé. Surtout, il capte la réalité du football mieux que personne, son caractère magnifiquement populaire, ses assemblées dans les bars, ses galères, ses cars accidentés, ses supporters. En refusant d’esthétiser à outrance le football lors des séquences de match, Jean-Jacques Annaud restitue un savoir-vivre et un art à part entière aujourd’hui en voie de disparition. Il peint une chronique douce-amère – voire très amère – d’un sport rongé par les intérêts d’un tiers enrichi, mais animé d’une âme qui vibre malgré tout sous le maillot des fidèles. Coup de cœur.
Portrait au vitriol de l'humaine nature. Film à montrer dans toutes les maternités pour que les nouveaux nés sachent où ils débarquent... (lol) "Le primate" tient sa revanche... Quel chef d'oeuvre !!!
Une écriture splendide pour ce petit chef d'œuvre. Patrick Dewaere y joue à merveille et le bonheur est totale. méchant, irrévérencieux, une pure pépite du cinéma français.
‘’ Coup de tête ‘’ ou le tragi-comique dans toute sa splendeur… Patrick Dewaere incarne François Perrin, un pauvre type calomnié à tort et à travers par les habitants de sa commune, Trincamp, et qui, profitant de son succès impromptu, va semer la zizanie dans la bourgade. C’est une comédie à la fois aigre et amusante. D’une part, on ne peut que rire des déboires de l’équipe de football locale. D’autre part, on sent monter l’inquiétude face au personnage de Perrin, imprévisible et réellement angoissant. Dewaere interprète (une fois de plus) un rôle assez sombre qui sied hélas à son violent mal-être mais n’altère nullement son immense talent. Sans omettre la légèreté, ‘’ Coup de tête ‘’ fait partie de ces films qu’il faut voir pour comprendre l’homme. Et rire un bon coup de sa perfidie.
Bonne surprise. Déjà j'adore Dewaere donc j'étais bien parti... Et puis le scenar est super malin, on pense aux comédies italiennes bien acerbes des années 70. Un film sur le monde du foot et de l'aberration de son star-system. Bon y a quand même un ptit coup de vieux dans la forme (la musique, le montage...) mais pour le fond c'est à voir quand même !
1979 est une année charnière dans la carrière de Patrick Dewaere. Euphorique voir fou dans "Série Noire", c'est ici un laissé-pour-compte du système qui va le renverser à sa merci. Un personnage à la Patrick Dewaere, forcément, c'est à dire une énergie inépuisable, un personnage en marge qui s'assume comme tel, respectant les codes à condition qu'ils vont en sa faveur. Un sale caractère qui lui permet d'être pugnace, d'être le vrai gentil, celui érigé en héros. Il est coquin, vicelard, mais toujours honnête. Il teste les limites de son environnement, parfois avec fracas, souvent avec brio.