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    Post Mortem
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    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 18 février 2011
    Tout l'intérêt de ce film réside dans le personnage de Mario ; portrait dressé en 1h30 au milieu des événements historiques cruellement importants qui se jouent alors au Chili ( faut-il le rappeler l'année 73 marque la mort de Salvador Allende et la prise de pouvoir du dictateur Pinochet ) .. Ainsi Mario est un être profondément immobile, indifférent et d'une placidité parfois effrayante. Mêlé malgré lui à une réalité historique violente et mouvementé, son comportement demeure régulier en toutes circonstances.. Mario est l'homme qui vit à côté de tout, Mario n'a pas d'existence sociale et sentimentale, il est profondément seul, il se masturbe, il mange, il dort, il travaille. Dans ce sens, l'acteur est d'ailleurs merveilleux et incarne à la perfection son personnage, un espèce de débris vivant robotisé incapable d'éprouver autre chose que des jouissances biologiques.. Quelques scènes sont d'ailleurs révélatrice, toujours à la frontière entre réalité froide et humour noir cinglant ; - Lorsque Mario doit taper la rapport d'autopsie de Salvador Allende ; il n'y parvient pas et son échec prend alors une importance bien supérieure à la mort de l'homme politique. Ce décalage, cette dérision est quelque chose que l'on retrouve tout au long du film.. Malgré tout, il faut noter que Mario agit, bien plus par une indifférence poussée que par conviction certes, mais il agit et se montre 'humain' ( si le terme peut prendre le sens qu'on lui donne ) .. Il sauve un chien, il sauve un homme, il veut aider sa voisine.. La fin, extraordinairement symptomatique, est une sorte de résumé ; Mario entasse, Mario oublie, impavide et résigné, Mario n'a pas conscience du mal ou du bien. On le sent bien, il est né malgré lui, il vit malgré lui et ses actes ne sont pas ses actes, seulement ils ont leur influence propre qu'il n'est pas capable de percevoir. Cette porte qui se ferme n'ouvre aucun autre avenir, cette porte qui se ferme est associée à l'avenir de Mario. D'ailleurs se ferme t-elle ou refuse t-elle de s'ouvrir ?
    Patrick Braganti
    Patrick Braganti

    91 abonnés 406 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 février 2011
    Pablo Larrain dresse ainsi le portrait d’un homme fade et effacé que la situation à l’extérieur de chez lui ne concerne pas, y compris lorsqu’il est recruté par l’armée au sein de l’hôpital. L’étrangeté de Mario à lui-même et surtout au monde qui l’entoure, hormis Nancy sur laquelle il jette son dévolu parce qu’elle est avant tout sa voisine, est suggérée par l’utilisation du hors-champ et le recours à une bande-son soignée et suggestive. Tout ce qui se joue d’important (conversations ou décisions) est filmé à la marge ou juste saisi au second plan. Alfredo Castro, acteur-fétiche du réalisateur, sorte de combinaison entre Jean-Pierre Léaud et Michel Houellebecq, livre une interprétation remarquable, singularisée par la rareté des dialogues et l’absence quasi-totale d’expressivité corporelle.
    Grâce à un énorme travail formel (le choix de cadrages qui fragmentent les corps et de plans fixes, dont l’ultime est une merveille) et sur la lumière, pâle et froide, déréalisant un peu plus l’environnement, le film donne l’impression de s’inventer au fur et à mesure à l’aune du comportement sans discernement ni esprit critique de son héros. De la manœuvre de séduction à la confrontation avec la réalité, c’est une sensation d’abstraction qui prédomine. Lorsque les soldats apparaissent, ils ressemblent à des silhouettes irréelles, figées comme des statues dans un décor de théâtre, dont d’ailleurs, Santiago 73, Post Mortem emprunte à plusieurs reprises les codes.
    Nous approchons souvent de l’absurde et du kafkaïen comme la scène d’anthologie où Mario est bien en peine de consigner le rapport d’autopsie sur la machine électrique sans mesurer le moment historique qu’il vit. Mais il est vrai qu’il représente dans son immobilisme médiocre et sa personnalité terne l’homme docile acceptant sans états d’âme de prêter main forte à tous les tortionnaires et despotes de la terre. Ce qui rend le film d’autant plus glaçant et terrifiant, sans aucun effet appuyé, cultivant un certain humour noir, créant au contraire une ambiance ouatée et cotonneuse, donc trompeuse, comme un songe agréable dont on sait pourtant qu’il n’est que le symptôme du plus palpable cauchemar.
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