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DarioFulci
107 abonnés
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2,0
Publiée le 3 mars 2012
Autant "Canine" fascinait, autant "Attenberg" ennuie. Trop d'abstraction, trop de métaphores pesantes, trop de scènes sans queue ni tête. "Canine" proposait une vrai univers singulier et une réflexion passionnante. Ici point d'innovation, juste de la prétention barbante qui n'a rien de nouveau à dire. C'est avant tout hermétique et vain. N'est pas Pasolini qui veut.
Encore un OVNI venu de Grèce, réalisé par la co-productrice de Canine… encore un film sur la sexualité, d’une pertinence totale, encore un film noir (crise oblige ?) C’est en fait une étude éthologique à laquelle Athina Rachel Tsangari se livre à travers cette observation de la relation entre une fille et son père mourant. La fille n’éprouve pas de désir et cherche à comprendre comment les font autres ! Elle passe pour cela par le concours de sa meilleure amie qui essaie tant bien que mal de l’initier et surtout par la vision répétée de documentaires de Richard Attenborough où elle tente de répéter les postures et les cris des animaux… La scène où elle se livre en compagnie de son père à une parade de singe sur un lit est édifiante en ce sens. Cette mise à plat de la sexualité est courageuse, parfois terrifiante, le ciel est désespérément gris, les décors froids et humides (le court de tennis notamment) et le tout laisse une saveur amère et totalement dénuée d’optimisme… La chair est décidément triste en Grèce actuellement.
Attenberg fait partie de ces films qu'on aimerait aimer davantage de par la sympathie qu'il en dégage mais c'est peut être pour cette raison qu'on finit in extremis par l'apprécier. On peut rester à l'extérieur du film par son côté désincarné qui manque un peut d'âme. Mais les grandes qualités d'interprétation d'Ariane Labed et d'Evangélina Randou dans l'expression gestuelle (superbes scènes d'imitations animales) de Vangelis Mourikis en père passif et glissant à chaque apparition un peu plus vers la mort sont nettes. Les femmes sont ici actives et les hommes passifs (l'amant malgré l'initiation de la pucelle est au lit absent quelque part) voir immatures (le père). Une fille qui vit hors des rapports humains normaux hormis ceux de copains avec son père dont la mort est pour elle une initiation (belle ultime scène à l'hôpital où elle lui fair répéter qu'il est on père) ainsi que l'anticipation de sa mort. Une des plus belles scènes du film : le travelling devant les courts de tennis où seule Marina est de profil, les "normaux" de face, un beau moment de cinéma. A la fin où Marina demande à sa copine de baiser son père : un beau moment d'émotion. Le scénario est souvent assez pauvre et répétiif mais la mise en scène est la force d'Attenberg. Le fait d'avoir voulu filmer un pays hors canon touristique avec ses chantiers, usines mais d'une très belle façon (belle qualité de photographie) et la pluie contre les vitres est la force d'un film imparfait mais touchant. Le choix de la partition musicale (alternance entre rock et chansons françaises) me semble judicieux de même que la volonté de copier la gestuelle animale. Dommage que le film n'ait pas plus de "vie".
Drôle de film, vu lors du festival Paris Cinéma, et qui sort aujourd'hui.
On parle à propos de sa réalisatrice Athina Rachel Tsangari et de Giorgos Lanthinos (Canine), d'une nouvelle vague grecque. D'ailleurs, Rachel Tsangari à fondé la société de production qui produit les films de Lanthinos (dont le dernier long-métrage, Alps, est en post-production).
Et c'est vrai qu'il y a quelque chose d'intéressant dans Attenberg, intéressant mais un peu trop intellectuel. Pour donner une idée, je dirais qu'on a peu l'impression .... la suite sur Christoblog : http://chris666blogsallocinefr.over-blog.com/article-attenberg-84882605.html
Co-productrice de Canines, la grecque Athina Rachel Tsangari n'avait jusqu'alors réalisé qu'un seul long-métrage, il y a plus de 10 ans. Attenberg, primé à Venise, est un film étrange, davantage une étude de caractères qu'un récit classique, sans doute en partie autobiographique, autour de la mort d'un père et de l'acceptation de la sexualité, à l'âge de 25 ans. L'héroïne d'Attenberg étudie et tente de comprendre la condition humaine, en la comparant à ce que montrent les documentaires BBC sur le comportement des animaux. Athina Rachel Tsangari réalise une oeuvre maniérée et agaçante, avec des mouvements chorégraphiés, des imitations d'animaux et toute une panoplie de tics de mise en scène dont les symboles échappent la plupart du temps à notre entendement. Que l'aspect narratif n'intéresse pas la réalisatrice, soit, mais sa complaisance à se prélasser dans des poses "auteuristes" répétitives, destinées aux happy few, est singulièrement lassante.
En voyant "Attenberg", on se dit qu'il est impossible de ne pas penser au brillant "Canine" : cette austérité absolue, cette rigoureuse géométrie qui vient habiter chaque plan, et surtout cette sexualité glaciale rappellent inévitablement l'oeuvre de Yorgos Lanthimos (lequel apparaît d'ailleurs dans le film). De la même façon, les humains sont montrés comme insignifiant, vains et vides de substance. Si tout cela était justifié chez Lanthimos, ça l'est beaucoup moins (voire pas du tout) chez Tsangari. Les angles droits présents dans tous les plans ressemblent plus à des tics de mise en scène ou à une obsession de la part de la cinéaste qu'à une esthétique originale et travaillée (serait-ce du sous Lanthimos ou du sous Haneke ?) ; le film se veut être une méditation sur le sens de la vie, mais n'est au final qu'un concentré primaire et indigeste de nihilisme, totalement facile et aussi vide que ses personnages. Les présentant comme des sortes de pantins voués au néant (l'occasion par ailleurs de ne pas les approfondir, on se contente juste de leur donner quelques répliques qui n'ont aucun sens), il ne semble manifester que du mépris envers l'espèce humaine. Alors oui, on pense à "Canine" … c'est-à-dire qu'on regrette que Tsangari n'ait pas quelque chose (d'intéressant) à dire, contrairement à Lanthimos ...
Le cinéma grec est vraiment spécial et regorge de plein de pépites. J'avais découvert "Canine" récemment et pris une véritable gifle. C'est dire si j'avais hâte de découvrir "Attenberg". Et bien, disons-le de suite: Je suis bien déçu! En fait, je ne suis jamais vraiment rentré dans ce film assez hermétique. Je me suis franchement ennuyé. Trop redondant, lourd par moment, des baisses de rythme, trop de scènes sans queue ni tête... C'est dommage surtout que le sujet m'intéressait franchement à la base. Après, tout n'est pas mauvais non plus. Il y a quelques bonnes idées mais c'est insuffisant.
En quoi l'homme se détache de l'animal physiquement et socialement si ce n'est pas une civilité invraisemblablement plus vague ? La rigidité n'est-elle pas, plus qu'une froideur personnelle, un détachement de l'invididu au niveau de l'espèce? Sensiblement lent, froid, géométrique, glacé, 'Attenberg' tarde à attirer le spectateur dans son univers, vase clos austère aussi bien qu'étrange ; ainsi après un début poussif, peut-être est-ce du à l'investissement du spectateur, le film, non sans un certain ennui latent/présent, intrigue du fait de sa non-conventionnalité, dans les formes et le fond. Ce sont des personnages, aux sentiments et membres démantibulés, saccadés, jamais continus qui nous sont offerts. L'humain est ici considéré comme un automate animal, différentiable de ces derniers uniquement par le progrès technologique et la capacité social à s''unir'. Encore que le doute est permis ; à voir les documentaires animaliers diffusés à la télévision dans une des scènes les plus fortes du film. Ni spleen, ni douleur, ni contemplation, 'Attenberg' est une brisure physique froidement interprétée mais jamais profonde ( ce qui n'est aucunement un reproche). L'Homme porte t-il seulement une profondeur ?
Film déroutant davantage par son traitement cinématographique que par le choix de son sujet. Marina, l’héroïne, semble réfractaire au monde qui l’entoure. La réalisatrice prend donc le parti d’isoler son personnage central et de le faire évoluer dans un univers quasi désertique, vide, exsangue. La maladie du père, l’amie aux mœurs dissolues, la rencontre avec un premier amant, complètent de manière dissonante ce puzzle psychologique où l’on a bien du mal à s’immiscer.
ça aurait pu être un joli film sur l'amour d'une fille pour son père. elle l'accompagne dans ses derniers jours, et tente de s'étourdir en ayant une aventure, sa première, avec un presque inconnu. tout cet amour et cette peine est admirablement rendue, mais malheureusement, les pîtreries de cette fille désenparée et de sa meilleure amie tombent comme des cheveux dans la soupe. faire des pas de danse dans la rue est peut-être amusant dans un clip musical, mais dans un drame, ça plombe. du coup, ces scènes qui doivent se vouloir "arty" provoquent l'ennui. dommage, dommage. un peu de simplicité aurait été le bienvenue.
Salmigondis érotico-philosophique, bourré d'influences (celle de Godard étant pour moi la plus évidente), et qui parle de la mort en dégageant un ennui mortel. Le seul intérêt : montrer une Grèce industrielle sous un ciel bas et lourd, quasiment baudelairien, à l'opposé des clichés et autres conventions touristiques.
Un film qui intéressera forcément les intello et amoureux du concept de l'abstrait, de l'ennui et du neo post freudien. On ressort de ce film complètement vidé, épuisé par une lenteur exaspérante. Ce film ne montre rien, mis à part le stade anal de freud, ne résout rien... mis à part qu'on en ressort faché contre soi même d'avoir perdu 1h30 de sa vie. Il faut décidément être prétentieux et bourré de narcissisme, sa se ma-sturbe intellectuellement ! et ça commence à bien faire du cinoche bobo psycho ennuyeux.
Super film atypique et émouvant découvert à Angers lors du 23ème festival Premiers plans. L'actrice Ariane Labed est exceptionnelle. L'affiche qui apparait ici n'est pas "l'affiche officielle" (?).
Une très belle découverte que ce film grec tourné par une réalisatrice qui travaille aux Etats-Unis et produit ses propres films avec une économie de bouts de chandelle et beaucoup d'obstination. Une écriture de cinéma qui privilégie la dynamique de personnages hors normes qui se cherchent (et de là se trouvent) avec une grande liberté de ton, de mouvement (de la sourde immobilité des chambres aux petites chorégraphies des 2 protagonistes féminines), voire de cadre, même si la caméra n'opère aucun mouvement spectaculaire. Très belle lumière sur un lieu assez intemporel et pourtant parfaitement défini par un court monologue du père. Ce n'est pas sans rappeler les paysages hivernaux d'Angelopoulos et la sécheresse extérieure de ses personnages qui n'en dévoile que mieux leur profondeur d'âme. Une certaine idée de cinéma qui ne cherche pas à retomber en permanence sur ses pieds et laisse le spectateur cheminer librement à son rythme, l'esprit libre. Les thèmes du film sont immuables : la découverte de la vie, la mort, le regard que chacun porte sur soi; la vision d'un créateur n'en est que plus unique.