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Nelly M.
94 abonnés
525 critiques
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3,5
Publiée le 19 mars 2012
Projeté au festival espagnol de Nantes 2012. Un portrait plein de charme, pas pressé du tout, bien servi en réparties lors des confrontations. Marcela, belle plante d'Amérique Latine (Magaly Solier) traverse l'écran de sa gracieuse massivité, ses grands yeux noirs dont le droit à cicatrice accentuant encore le regard de velours, et ses irrésistibles fossettes quand elle s'anime !... Elle affiche la lassitude et pourtant envoûte presque tout le temps, oui presque... car une passivité apparente servie aussi longtemps peut déclencher une somnolence par à-coups... Comme cette ombre si longtemps sous les draps. Ou le rite de vaporisation sur ces roses de frigo volées, reconditionnées, fou ce qu'elles restent fraîches, enfin il faut voir dans ces bizarreries, de probables allusions voilées à la débrouille hispanique passée et en marche. Une demi-heure de moins n'aurait certes pas nui en ce qui me concerne, ou alors un peu plus d'Amador dans son lit avec son puzzle entre ciel et mer, sa visiteuse du jeudi, véritable baromètre, et ce jeune cureton, permissif au-delà des mots... D'heureux intervenants qui rattrapent l'interminable cheminement de la protagoniste. A leur contact son ingénuité s'affirme au centuple, son sens pratique aussi, il faut dire que leur logique faite de contrepieds divers, ne manque pas de sel !
Commençons par le plus simple : l'actrice péruvienne Magaly Solier, déjà repérée dans l'étonnant Fausta, est littéralement sublime. Elle possède un physique a priori peu gracieux, des formes légèrement masculines, une tâche bizarre dans le blanc de l'oeil droit et un mutisme un peu niais. Mais tout à coup, à la faveur de cheveux dénoués ou d'un sourire, elle peut devenir un parangon de féminité.
Elle porte en tout cas le film sur ses (solides) épaules.
Le prétexte est simple et on peut en parler sans déflorer l'intérêt du film. Un couple pauvre (elle donc, et son mari minable voleur de fleurs avec qui elle ne se voit aucun avenir) vivent misérablement. Un boulot est proposé à Marcela de façon presque miraculeuse : garder un vieux chez lui, pendant que sa fille est en province. Elle doit gagner 500 € pour un mois, mais au bout de quelques jours, le vieux meurt... que faire ?
A partir de cette trame sur le fond assez morbide, le réalisateur Leon de Aranoa parvient à dresser un tableau étonnant de la société espagnole d'aujourd'hui, en s'appuyant sur un scénario d'une grande subtilité. Des thématiques apparaissent et rebondissent tout le long du film (le puzzle, par exemple, décliné à travers le personnage d'Amador, puis par le biais d'une photo et enfin celui d'une lettre).
Le vieil Amador croit qu'une handicapée en fauteuil roulant, qu'il a vu dans la rue, est une sirène. Une fois mort, elle apparaîtra la plupart du temps dans des plans en rapport avec des poissons (au supermarché, derrière un aquarium) comme pour valider l'idée saugrenue du vieux. Les idées brillantes de ce genre parsèment le film du début (très belle scène d'ouverture) à la fin : le rebondissement final est superbe, grinçant, cynique et beau. Comme la conversation que Marcela a dans l'église avec le prêtre, conversation entièrement basée sur un malentendu, et véritable morceau de bravoure.
Un film d'une intelligence rare, qui compose un magnifique portrait de femme prenant son destin en main. D'autres critiques sur Christoblog : http://www.christoblog.net/
Un peu dans la lignée du récent Les Acacias voici donc le nouveau film de Fernando Leon de Aranoa le réalisateur espagnol des Lundis au soleil. Dans la morosité ambiante de ce début d’année décevant, son film fait figure de petit rayon de soleil. Il est plutôt réussi. Enfin en partie. L’idée de départ est excellente et bien traitée. La fin est aussi bien trouvée et surprenante. Par contre entre les deux, petit problème, on s’ennuie un peu. Une fois que tout est bien en place, le scénariste/metteur en scène n’arrive pas à combler l’espace entre ce début et ce dénouement. Quelques personnages apparaissent heureusement... La suite sur : http://lecinedefred2.over-blog.fr/article-amador-99660223.html
Néanmoins, le film que l’on pouvait craindre prévisible ne va cesser de surprendre, d’être relancé jusqu’à son terme par des événements aux conséquences inattendues, qui mettront à jour la personnalité étrange et complexe de Marcela, faite à la fois de dissimulation, de piété, de pragmatisme et d’une torpeur trompeuse. Un mélange qui rend ainsi la jeune fille opaque et captivante. Ancré dans la réalité sociale, comme l’avait été un des précédents opus du cinéaste, Les Lundis au soleil, la chronique d’un groupe d’hommes au chômage depuis la fermeture du chantier naval qui les employait, le film adopte un rythme lent et distille une tension sourde qui gonfle peu à peu. Le motif du morcellement et du puzzle revient à plusieurs reprises : le tableau d’un immense ciel nuageux dont Amador assemble les pièces avec peine, les fragments d’une lettre déchirée ou encore les morceaux d’une photo lourde de révélations. Il est bien sûr la métaphore d’une vie écartelée et insatisfaisante pour Marcela, soumise aux décisions irréfléchies de Nelson, comme l’achat incongru d’un énorme réfrigérateur servant à entreposer les bouquets de roses. L’actrice péruvienne Magaly Solier, par ailleurs chanteuse dans son pays, interprète avec retenue et douleur intériorisée la jeune femme triste, pressentant que son avenir est en train de se jouer et qu’il sera associé à la rupture et à un nouveau départ. À la fois drame social et sorte de suspense macabre, Amador se révèle une œuvre déroutante et généreuse, qui parvient à éviter le misérabilisme et peint en creux le portrait d’une nation en crise, réduite à de terribles décisions que le réalisateur se refuse à pourfendre ou ridiculiser. La douceur et l’empathie du regard sortent par le haut Amador.
Dans ce drame social espagnol original, le misérabilisme ambiant est habilement dissimulé derrière un humour littéralement morbide. Cet étrange cocktail est toutefois lourdement miné par le jeu terne de l’actrice et la mise en scène basée sur une longue répétition de situations. Le résultat est lent et morne au point d’ennuyer le spectateur jusqu’à un petit retournement de situation final qui peut s’avérer surprenant.
Fernando León de Aranoa, met une nouvelle fois ses thèmes de prédilection au centre d’un scénario à la fois juste, simple et brillant. Les dérives de notre société avec son lot de misérabilisme, de solitude, de précarité, sont ici les points forts de son dernier film. La confrontation avec la mort, aussi. Avec autant de tristes réalités le réalisateur réussit la prouesse de ne pas s’enliser dans un quelconque mélodrame larmoyant. Au contraire il réussit simplement à nous émouvoir et à nous faire partager son humour. Il prend son temps, la caméra se fait même paresseuse pour mieux laisser éclater le talent des deux acteurs principaux, Magaly Solier et Celso Bugallo. Un très beau moment de cinéma. http://cinealain.over-blog.com/article-amador-99825916.html
Amador est un drame crispant et tendre. Se voit par petit bout comme un puzzle dans une atmosphère macabre et parfumé d'une certaine poésie. Un film attachant !
Amador a tout du film intéressant sur le papier: un scénario original et inspiré ainsi qu’un bon casting. Malheureusement la prostration de l’actrice principale ainsi que la répétitivité d’une intrigue beaucoup trop longue et limitée dans ses enjeux finit par endormir le spectateur. Restent de jolis moments pleins de tendresse et d’émotion [Critique complète à lire sur Critique-film.fr]
Le cinéaste espagnol Fernando León de Aranoa s'intéresse aux laissés pour compte, aux marginaux, aux invisibles de la société (Les lundis au soleil, Princesas). Chômeurs, prostituées ou immigrés, comme dans Amador. Pas sur un mode mélodramatique ou misérabiliste, davantage sur le ton de la mélancolie, de la tendresse et de l'humour. Un humaniste dont les films sont les portraits délicats de personnages sans importance aux yeux du monde, toujours dignes et dont la souffrance reste polie pour ne pas gêner les autres. Ainsi est Marcela, l'héroïne effacée d'Amador, jeune femme qui va cacher pendant plusieurs jours la mort du vieil homme dont elle s'occupait, autant pour des raisons financières que par compassion. Marcela est jouée par la divine actrice péruvienne de Fausta et Madeinusa, Magaly Solier, largement sous-employée ici. Sobriété, objets utilisés comme des métaphores (un puzzle, des fleurs, une lettre déchirée), Amador a un charme fané et morbide, qui s'accorde avec un rythme lent et des scènes redondantes. En filigrane, la réalité sociale d'une Espagne en crise et un humour macabre qui se substituent à un tempo bien trop léthargique. En sourdent pourtant une poésie étrange et un questionnement existentiel. "Dieu a créé les nuages pour se cacher quand il a honte" dit le vieillard. "Est-ce parce qu'il a honte de nous ou de Lui ?" se demande Marcela.
Marcela, jeune travailleuse immigrée, va malgré elle cumuler les secrets et devoir jongler tant bien que mal avec leurs conséquences : une grossesse non planifiée et le décès prématuré d'Amador, un vieux monsieur dont elle s’occupe provisoirement afin de pouvoir assurer les traites d’un nouveau réfrigérateur. L’air de rien, sur un rythme nonchalant, parfois un brin longuet, le réalisateur sème petit à petit les cailloux d’un scénario qui s’avère être riche, très bien agencé et qui réserve jusqu’à son terme bien des surprises. L’humour n’est pas absent du récit, en particulier grâce au personnage pittoresque de Puri, la prostituée plus très fraîche, savoureusement interprétée par une actrice déjà aperçue il y a quelques années chez Pedro Almodovar, Fanny Castro.
Film un peu mou, quasiment sans dialogues (et les quelques dialogues qu'il y a ne sont pas particulièrement intéressant, on pourrait très bien s'en passer).
Je trouve aussi que l'histoire a été trop tirée pour la faire gagner en longueur, ce qui rend le film bien ennuyant par moment.
On a du mal a s'attacher vraiment au personnage principal, qui se dévoile pas au public, on ne le connait pas bien, il ne nous intéresse pas plus que ça... et malheureusement tout tourne bien sûr autour de lui.
Enfin bon, l'histoire reste quand même intéressante, y a de l'intrigue, un peu de suspens, si on ne s'attend pas à une merveille, on ne sera pas déçu et on ne regrettera pas de l'avoir vu.
C'est un film construit comme une nouvelle avec présentation des personnages et de leur lieu de vie puis le fait qui dérange tout et à la fin la surprise qui ici est à la fois logique et inattendue. Donc ce film ne pouvait que me plaire. Un seul bémol : les sous-titres pas toujours bien lisibles.
Quel plaisir de suivre marcela et ses questions muettes! Voilà un cinema intelligent et subtil avec en plus une fin délicieusement immorale. Un petit bijou à voir sans attendre.