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Yves G.
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3,0
Publiée le 14 février 2013
J'avais été frappé lors de l'exposition des Maîtres du Désordre au musée du Quai-Branly par la performance de Anna Halprin intitulée "Dancing my cancer" : la danseuse était parvenue, disat-elle, à exorciser la maladie en pratiquant une forme de transe.
Née en 1920, Anna Halprin danse depuis près d'un siècle. Elle a fréquenté les plus grands : Martha Graham dont elle fut l'élève, Merce Cunningham dont elle fut la partenaire, Trisha Brown dont elle fut le maître. Elle a traversé tous les styles. Souvent, elle les a devancés comme dans "Profils and Changes" où les danseurs se dénudaient sur scène : un spectacle qui fut censuré en 1965 alors qu'il est aujourd'hui d'une banalité convenue.
A 80 ans passés, elle danse encore avec l'enthousiasme d'une jeune fille. Le documentaire qui lui est consacré parle autant de la danse que de la vieillesse. La comparaison avec les corps majestueux des années 50 archivés en noir et blanc et la bande de petits vieux fripés qui se retrouvent 50 ans plus tard autour de la chorégraphe est à la fois atendrissante et pathétique. La danse comme un moyen de ne pas vieillir ou plutôt d'accepter la lente déchéance de son corps.