Blood Snow ou Necrosis est un petit film ma foi bien sympathique, qui prend des chemins originaux pour le genre.
Coté acteurs on navigue entre plutôt bon à moyen. Il n’y a pas de vrais ratés ici, avec des prestations correctes et dans l’ensemble assez égales. Celui qui m’a clairement le plus surpris ici c’est James Kyson. Il emporte nettement le morceau sur ses concurrents, mais peut-être aussi car son personnage se distingue un peu. En effet les autres acteurs ont des figures bien connues du genre, et du coup ils ne proposent pas de réelles surprises. On notera la présence dans un second rôle de Michael Berryman, et celle de Tiffany qui malheureusement n’a pas ici la place qu’elle avait dans Mega Python vs Gatoroid. En tout cas j’ai eu le sentiment d’avoir des acteurs concernés devant mon écran, ayant envie de bien faire, et c’est déjà cela.
Le scénario est plutôt bien vu. En fait il essaye d’entretenir tout du long le suspens sur la réalité des phénomènes, voulant brouiller les cartes. Ca marche plutôt bien, la réponse est d’ailleurs une petite surprise (même si les plus astucieux ne se feront peut-être pas avoir), et le rythme solide accompagné d’une durée vraiment courte (1 heure 15) font de ce Necrosis un métrage plaisant à suivre. Maintenant il ne faut pas non plus voir que le positif. Il y a une redondance de « rêves », le métrage tourne de temps en temps en rond, tout ne s’imbrique pas non plus avec une grande précision.
Visuellement, je retiendrai d’abord les décors. Le film se passe en montagne, celles-ci sont bien filmées, avec une belle ambiance hivernale. Il y a un coté authentique, et il y a de beaux paysages, même si on n’est pas no plus dans du sublime. La photographie en revanche est nettement fade. Elle m’a semblé vraiment vieillotte, avec des couleurs sans relief, des éclairages mous du genou, pouvant renvoyer parfois à un bête téléfilm. C’est curieux d’ailleurs que ce simplisme. Reste une mise en scène très convenable, qui n’a pas un grand génie, mais qui s’avère précise, dotée de quelques idées intéressantes, et exploitant avec justesse les décors hivernaux justement, sur lesquels elle n’hésite pas à s’attarder. Pour le reste le film de Stephens n’est pas un métrage très horrifique, et s’il y a quelques passages violents, je dirais que l’on reste dans quelque chose d’assez soft. Le réalisateur se débrouille toujours pour nous épargner le plus choquant, et du coup il n’y a rien qui sorte de la routine d’un film interdit aux moins de 12 ans. Enfin, excellente bande son. Elle créée une très bonne ambiance, et dès le début elle happe le spectateur.
En conclusion voilà un petit film d’horreur bien vu, qui malgré son budget offre un spectacle distrayant et de qualité. Pas exempt de défauts, il surmonte néanmoins avec efficacité ses difficultés, mâtinant le tout d’un certain perfectionnisme et surtout d’une réelle générosité. On sent que le réalisateur voulait proposer quelque chose de consistant à ses spectateurs, et même si tout n’est pas parfait, il faut reconnaitre qu’il s’en tire bien.