2,5 étoiles par la presse, je trouve ça juste petit. Les mauvaises langues descendront encore de quelques centimètres vers le caniveau en prétendant que c'est à la taille du personnage principal, mais ce n'est pas parce que ce film rend Sarko sympathique comparé à Il Divo qui, bien que rendant aussi son personnage sympathique, expose sa corruption, que la presse doit se sentir obligée de mépriser ce film.
C'est une comédie politique d'autant plus drôle qu'elle est hautement réaliste. C'est la réalité, à une broutille près, qui est narrée par le minutieusissime Patrick Rotman. Les dialogues sont aussi 100% exacts que les traces le permettent. La réalité est juste présentée sous l'aspect pittoresque du truculent quotidien, du burlesque du pouvoir, des bons mots dont nos politiciens - et journalistes - raffolent. Bref, les 80% de vérité requis pour l'humour sont remplis à ras bord, de même pour les 20% de surprise, tant les situations, les petites révélations, le comique de situation, de mouvement s'enchaînent vite, dans un élan indomptable, tout sarkozyen.
C'est donc un pari réussi pour cette première française, bien plus instructive, haute en couleur, tordante et édifiante que le très moyen W. Car les acteurs n'ont pas pris le parti, dans ce film-ci, de porter un masque plus ou moins bien ajusté pour dénoncer, mais d'habiter et de défendre leur personnage, "avec ses qualités et ses défauts" dixit le réalisateur hier soir. Bush ou pas Bush, Hitler ou pas Hitler, le métier d'acteur, c'est une question d'incarnation, Josh Brolin!!!
Et puis, Villepin est juste égal à lui-même, c'est-à-dire énorme, boursouflé à souhait, un soufflé qui se dégonfle, une baudruche prête à éclater avec un son pitoyable... Du grand art.
En somme, un délice à consommer sans modération, surtout les petites phrases aux petits oignons du "grand con", de "Néron" et du "petit". Et puis Besnehard fait bien Royal, quand même.
J'attends la suite, sur son premier mandat dans l'idéal, avec impatience. Tiens, ça me met l'eau à la "boche" pour un bon petit repas, comme dirait l'autre. Et une tête de veau, une!