Grande réussite, incontestablement.
La performance du mimétisme est très impressionnante : Sarko, Villepin, Chirac sont épatants, tout comme Cécilia. Mais certains rôles secondaires sont également bluffants de ressemblance avec leur personnage de référence (Franck Louvrier, Pierre Charon, Claude Guéant).
On peut même être un peu gêné par cette performance : au début, je ne voyais pas le film, je ne voyais que des imitateurs.
Et puis, comme le film est excellent, on oublie ces imitations et on se concentre sur l'essentiel, qui est donc un film, des acteurs, des dialogues, un scénario...
De ce point de vue, une fois de plus, les critiques professionnels se sont plantés (sans doute aveuglés par leurs préférences politiques, ils ont dû être désagréablement impressionnés à l'idée que l'on pouvait éprouver une certaine empathie à l'égard d'un président qu'ils détestent, comme beaucoup d'entre nous... et dont le film montre qu'il est anormalement doué pour conquérir le pouvoir).
Car ni l'objectif ni le résultat du film ne sont de faire de Sarko un héros.
Ce film montre un processus, celui de la conquête du pouvoir, par un homme : en se concentrant sur le titre, on saisit l'objet et on comprend le propos.
Et là, tout est impeccable : l'objectif fixé dès la réélection de Chirac et la nomination de "Raffarien", l'équipe rapprochée, la stratégie - et notamment Les caractères des personnages en commençant par Sarko. Durringer atteint son but : il montre, sans doute de façon trop brève (le film aurait mérité sans doute 1/2 h de plus, une description du combat contre la gauche voire contre Bayrou, et pas uniquement contre Chirac et Villepin), comment Sarko a su s'imposer pendant les 5 années du deuxième mandat de Chirac et supprimer tous ses opposants.
Les scènes inventées sont toutes crédibles : les discussions privées entre acteurs politiques ont pu s'inspirer de cancans publiés dans le Canard, mais elles correspondent aussi à l'idée générale qu'on peut avoir des rapports de force entre les uns et les autres (à ceci près que Villepin Premier ministre tutoyait Sarkozy, qui lui donnait du "Monsieur le Premier ministre" en le vouvoyant, mais c'est un détail).
Quant aux rapports entre Sarko et Cécilia, ils sont vrais non pas en se référant à la réalité de leur vie, mais en ce sens qu'un roman de Balzac est vrai : les personnages, les dialogues, les mots, les situations, les réactions... tout cela sonne juste.
Enfin, mention spéciale aux acteurs qui sont parfaits, à commencer par Podalydès, qui devrait avoir le César du meilleur acteur, si toutefois les membres de jury de cette académie ne craignaient, ce faisant, d'aider à la réélection de Sarko !!