Twilight aura été le carton vampirique de l’été, de même que son — mauvais — pendant satirique, Vampires Suck. Suck est venu, sans prétentions, remonter le niveau, dans un style rock-horreur-comédie, et voilà qu’un nouvel outsider direct-to-dvd tente de se partager une part du gâteau.
Réalisé par Harvey Glazer, connu pour la comédie légèrement débile — mais pas si mauvaise — Kickin It Old Skool, Bitten marque une nouvelle étape dans la carrière de ce réalisateur.
Jack (Jason Mewes, le Jay de Jay et Silent Bob), cumulant les déboires amoureux, est un jeune ambulancier affecté au service de nuit. Un soir, après son travail, il découvrira une jeune femme, Danika (Erica Cox), à demi-morte devant chez lui. Refusant d’être conduite à l’hôpital il l’accueillera chez lui, et tombera quasi instantanément fou d’elle. Malheureusement les séquelles de son agression ne tarderont pas à se dévoiler, états de manque, goût prononcé pour le sang, et surtout, des canines très développées, bref Danika est devenue un vampire. Profondément amoureux d’elle il fera ce qu’il peut pour étancher sa soif, lui fournissant en pâture dealers et junkies. Roger (Richard Fitzpatrick), coéquipier et également le meilleur ami de Jack se rendra vite compte que quelque-chose ne tourne pas rond, ce dernier manquant le travail ou arrivant en retard régulièrement. Convaincu que Jack s’est encore engagé dans une histoire qui le fera souffrir il décidera d’y fourrer son nez et découvrir ce qu’il se trame.
Petite production canadienne, distribution minimaliste proche du huit-clos, hémoglobine mais sans effets ou maquillages gores, Bitten fait assez pauvre, du moins en apparence, la photographie et la mise en scène étant assez propres, de même que la bande-son. Les interprétations n’en sont pas en reste, Mewes, Cox et Fitzpatrick assurant parfaitement leurs rôles. Cependant tout n’est pas parfait, loin de là. Partant sur une base mélancolique style A Tombeau Ouvert assez intéressante, y ajoutant un parallèle intriguant entre les ex ayant abusé de Jack et sa nouvelle petite amie vampire, le film se perd hélas à mi-chemin, nous donnant un goût amer de déception et d’oeuvre inachevée. Le potentiel était pourtant là et c’est ce qui est d’autant plus rageant.
En somme un film correct, qui se laisse suivre avec sympathie, mais qui aurait mérité une réécriture quant à sa seconde partie, un peu trop brouillonne.
A noter que le distributeur devait être complètement beurré quand il a écrit le synopsis de la jaquette, nous parlant de loup-garous alors qu’il n’en est rien…
Mention spéciale pour le personnage de Roger, gros beauf macho en apparence, qui se révèle être en réalité le pote qui sera toujours là pour vous, même si vous le laissez tomber pour une fille.