Si John Lasseter est au générique, ne vous y trompez pas, rien n’est plus illusoire que de penser que les seconds couteaux des studios d’animation Disney aient pu rivaliser avec Cars, premier du nom, notamment. Planes, en somme un spin-off logique à l’univers de voitures du justement Lasseter, s’impose d’avantage comme produit de marketing qu’en temps qu’œuvre avouée. S’il n’est certes pas foncièrement déplaisant, ce nouveau développement du studio de Mickey n’en n’est pas pour autant indispensable, loin de là. L’on passe simplement des voitures aux avions, dans un élan similaire du rêveur voulant devenir champion. Des pistes de Nascar US, nous voilà à suivre un rallye du ciel pas franchement probant, un rallye qui voit s’émanciper un petit avion de ferme aux cotés de grands champions de la discipline.
Si coté design, l’ensemble tient la route, il s’agit là d’une sorte de copie du travail effectué sur Cars, Disney en possédant les droits, rien n’est moins fragile là que le scénario, que la limpidité du récit. Film prétexte à l’appât du gain, il est parfaitement évident que du coté des créateurs, l’on a pris les enfants et leurs parents pour des machines à sous, jouant sur la cordes sensibles du public pour amasser fortune et gloire. Heureusement, le bon sens à pris part au combat et le critiques n’ont, à juste titre, pas été tendre avec ce volume tout calibré qu’il était pour un succès commercial. Dusty, l’avion prenant la place du personnage principal en est tellement peu personnel qu’il en deviendrait presque gênant, là s’impose le reflet de la faiblesse d’esprit des créateurs.
Pour ne pas continuer à débattre sur la légitimité du film, soyons au moins sûr que le maigre investissement de Disney aura permis à la firme de remplir son cahier des charges, tant et si bien que Planes, comme attendu, aura rempli les salles obscures, et plus important encore, permis la vente d’une quantité astronomique de produits dérivés. L’on peut certes reprocher aux créateurs de vendre du réchauffé. Mais qui, de nos jours, ne le fait pas? Dès lors, partons du principe, et malgré ses faiblesses, que Planes est un divertissement honnête qui enchantera les petits, qui divertira un minimum les plus grands et qui perpétues une certaine légende du studio, dans une moindre mesure.
L’on notera au passage que graphiquement, les créateurs de seconde zone de chez Disney, ne s’agissant pas là des créateurs de Raiponce ni même de la Reine des neiges, s’en sortent avec les honneurs. Oui, les petits gars ont bien observé leurs modèles et avouons que la 3D rend bien service à quelques jolis plans de voltiges au-dessus des champs. Pas très amusant, pas très convainquant, mais au moins bien réalisé, c’est déjà pas trop mal. L’on attend maintenant un deuxième plans dans l’univers des avions Canadair, affaire à suivre même s’il s’agit là de réchauffé un plat déjà repasser par la case four à micro-ondes. 07/20