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    ninilechat
    ninilechat

    71 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 30 septembre 2012
    Ah, ces éloges, mes aïeux! Des coeurs, des étoiles comme s'il en pleuvait. Dès qu'Alain Resnais filme sur son portable son assiette de spaghettis, la profession-critique hurle au génie. En l'occurence, toutes ces couronnes ne sont elles pas du genre qu'on dépose sur le tombeau d'un vieil ami atteint d'Alzheimer, en se disant qu'on n'aura plus à en porter d'autres....

    Drôle de destinée cinématographique que celle d'Alain Resnais. Devenu célèbre pour avoir réalisé un certain nombre de chefs d'oeuvre emmerdantissimes, le v'la t-y pas qui, à un âge déjà avancé, tombe amoureux d'une adorable rouquine spécialiste du boulevard. Et qui se recycle dans la comédie. On passe à A quatre pattes à Marienbad et à Kamasoutra mon amour. Avec des bonheurs divers: j'avais bien aimé, par exemple, le parti tiré de l'opérette ô combien désuette Pas sur la bouche. Mais toujours avec un esprit de système, quelque chose de faux et d'artificiel.

    Aujourd'hui, c'est l'histoire d'un écrivain de théatre qui se fait passer pour mort (Denis Podalydes) afin de réunir ses anciens interprètes pour visionner la vidéo d'Eurydice de Jean Anouilh, représentée par une petite troupe de théatre. Au fil de la vidéo, les interprètes retrouvent leur ancien texte, se substituent à l'écran, la salle de projection s'ouvrant, par exemple sur le quai de gare.... [Les petits acteurs sur l'écran sont mauvais comme des cochons, est ce délibéré pour nous faire mieux apprécier les vedettes qui prennent leurs places?] C'est le coup du théatre dans le théatre, de la réalité modifiée, des trucs qui nous faisaient baver du temps de la nouvelle vague -il y a cinquante ans quoi.... C'est lourdingue et barbantissime. La toujours jolie rouquine Sabine Azéma, avec Pierre Arditi, rejouent Orphée et Eurydice, ainsi que le couple Anne Consigny et Lambert Wilson, mais eux, on voit bien qu'ils ne sont là que pour faire doublure! Les rôles secondaires étant occupés brillamment par Annie Duperey, Michel Wuillermoz, Mathieu Amalric et Michel Robin. Brillamment, mais..... là encore, dans un esprit complètement vieillot. Anouilh a t-il vieilli? Non, mais à condition..... de ne pas l'interpréter comme cela, avec des trémolos et des chichis. Film de vieux.... joué à la vieux par des vieux.

    Si ce film avait été accueilli..... normalement, on aurait aimé en vanter l'originalité, par exemple. Mais, enseveli sous son catafalque de fleurs, on n'en voit plus que les défauts.

    Film de vieux.... mais naturellement, vous comprendrez bien qu'il ne s'agit pas de vieux au sens de l'état civil. La vieillesse d'état civil, elle ne veut rien dire. Tiens, William Friedkin a 77 ans.... Et il vient de réaliser Killer Joe! Ahahah! Je rigole!
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 30 septembre 2012
    deception a la sortie du film. Film et critiques presse typique du cinema français (que j'aime beaucoup) On s'emballe pour une ou deux scenes du film et sur l'aura de Mr Resnais.Oui, le début du film est bluffant, la mise en scene mettant en rapport le theatre et le cinema est bien vu . Cependant la quadrillage de l'écran n'est pas nouveau. Au final un film tres ennuyeux . Oui, une pièce peut etre rejouer plusieurs fois et sur pluseurs generations. Pas la peine de voir ce film pour apprendre l'idée.
    moreapacifique1
    moreapacifique1

    9 abonnés 93 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 septembre 2012
    Excellent film, original et bien joué (surtout Anne Consigny). De la poésie et du style au service d'une reflexion subtile sur la vie et la mort.On en s'ennuie pas une seconde.On est à peine arrivé que le film est déja terminé ! Un délice...
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 30 septembre 2012
    Bien sur on ne va pas voir un film de Resnais pour se distraire ou passer une bonne soirée. Pour apprécier un grand auteur (cinéma, littérature ou autre) il faut faire (un peu) confiance et se dire qu'il a certainement quelque chose à nous dire. De même que pour ramener Eurydice des enfers (la perte de son âme) Orphée doit lui faire une confiance "aveugle" (ne pas la regarder dans les yeux), de même le spectateur doit faire confiance au cinéaste, aux acteurs (excellents) et les suivre en essayant de repérer les quelques petits cailloux qu'ils ont semés. Ce genre de film ne peut rencontrer un large public: c'est dommage.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 13 février 2013
    Variation sur l'histoire d'Orphée et Eurydice, le film est très théâtral. il est certes un hommage aux acteurs, mais on s' ennuie un peu si on ne rentre pas dans le jeu théâtral de Monsieur Resnais. On retrouve sa troupe habituelle, et également avec bonheur Michel Vuillermoz et la divine et trop rare Anne Consigny, qu'on a envie de prendre dans nos bras.. Plus que Sabine Azéma , la muse du réalisateur, qui en fait un peu trop dans les cris cette fois...Plaisant également de revoir Michel Robin et Michel Piccoli, qui n'en ont pas fini avec le cinéma, tant mieux pour eux et pour nous.
    alain-92
    alain-92

    318 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 septembre 2012
    Passionnés de théâtre, cinéphiles curieux, Alain Resnais l'assure et le prouve "Vous n'avez encore rien vu". Une grande et belle déclaration d'amour au théâtre et aux acteurs. Dans l'univers d'Alain Resnais, ce n'est pas l'histoire qui compte, mais la façon de la raconter. Des textes fameux servent de support à un scénario solide, magnifiquement orchestré par la virtuosité d'une mise en scène sans failles. La discrète musique de Mark Snow accompagne parfaitement le rythme du film. Les décors apparaissent, disparaissent, un train passe dans un sens, puis dans l'autre. Surprenant, d'une simplicité extrême pour un envoûtement total. Des acteurs excellents avec entre autres Mathieu Almaric, parfait. Le film est éblouissant et d'une incroyable inventivité. Mélancolique et joyeux à la fois. Mais de bout en bout parfaitement captivant et émouvant. Il fallait oser. Alain Resnais l'a fait. Oublié à Cannes, je souhaite que les vrais passionnés d'un cinéma de qualité ne le ratent pas. http://cinealain.over-blog.com/article-vous-n-avez-encore-rien-vu-110657560.html
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 29 septembre 2012
    Le film ne correspond ni au titre ni au résumé qui en est fait. En gros, il s'agit simplement de théâtre filmé. Les acteurs donnent l'impression de surjouer pour se concurrencer les un les autres. Je suis restée, pour découvrir la pièce d'Anouilh, mais de nombreuses personnes sont parties en cours de séance.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 29 septembre 2012
    Très grand film doté d'un pouvoir artistique aussi profond et beau que ses intérêts philosophiques. Belle démonstration d'image temps mais également grand film sur l'art, qui représente celui-ci comme producteur de tolérance (que ce soit entre les âges, entre les couleurs, entre les inconnus). Incroyable métaphore sur la vie, le temps, l'art qui vient conclure la carrière d'un réalisateur inoubliable.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 064 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 septembre 2012
    Lorsqu'un dinosaure comme Resnais sort un film, c'est à chaque fois un événement. Et puis il ne se presse pas, il fait un film tous les 3 ans et c'est à chaque fois l'occasion de s’engouffrer dans univers différent de ce qui se fait d'habitude. Je pense que rien ne pouvait prévoir les herbes folles, et bien rien ne pouvait prévoir Vous n'avez encore rien vu. Le pitch restant très évasif, bien avisé était celui qui pouvait se douter de se qui pouvait se tramer dans ce film.
    Alors certes c'est mille fois moins bien que les herbes folles (pour ne parler que de son dernier film), mais c'est quand même vachement bien.
    Déjà je n'ai pas senti le temps passer. Alors que dieu sait que ce genre d'expérience pourrait devenir assez chiantes.
    On a donc réuni un casting assez impressionnant, casting dans lequel Amalric a bien entendu ma préférence bien que j'adore aussi Girardot, Consigny, Piccoli… Et puis voir Lambert Wilson dans un film de Resnais c'est très plaisant aussi.
    En fait pour que la fête soit complète il ne manque qu'André Dussolier. D'ailleurs cela m'avait fortement ennuyé au début de ne pas le voir au casting, et puis finalement on s'en tamponne grave.
    Je ne sais pas trop ce qu'a voulu dire ou faire Resnais avec ce film, mais néanmoins, cette volonté de raconter encore une fois l'histoire d'Eurydice m'a touché. Surtout qu'il rend hommage à Anouilh dont j'aime beaucoup le peu de pièces que j'ai lu de lui.
    Le film parle de pleins de choses, de l'amour, de la mort, du temps qui passe. Et le fait d'avoir réunit le couple Arditi Azéma et le couple Consigny Lambert c'est déjà quelque chose. Deux Orphée, deux Eurydice. Deux façons de l'interpréter, deux sensibilités. Et puis cette troisième version réalisée par Podalydès avec deux acteurs juvéniles qui offrent une nouvelle version. Comme quoi les thèmes de l'amour et de la mort sont universels.
    De plus on ne peut que saluer la mise en scène de Resnais qui ma jouer avec tout ce qu'il peut pour justement faire du cinéma, ne pas se contenter de filmer platement ses acteurs.
    Et puis finalement l'histoire s'enchaîne avec les différents personnages, en changeant les acteurs, mais elle se suit très bien et puis c'est captivant de voir ainsi plusieurs façons de faire.
    Et l'interprétation est plutôt bonne, sachant que les acteurs sont censés jouer leur propre rôle, mais en fait on ne voit qu'Orphée, qu'Eurydice, etc.
    Je dois souligner aussi le rôle d'Amalric qui lui va à merveille, terriblement inquiétant, tout comme celui de Girardot.
    On a affaire à une sorte d'expérimentation très émouvante, très belle, peut-être pas complètement aboutie, mais certaines scènes transpirent la beauté et je ne demande pas grand chose de plus.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 29 septembre 2012
    Une oeuvre magnifique, moitié film moitié théâtre, aux décors délicieusements désuets. Le début est surprenant puis tout se met en place. Le casting est brillant, on retiendra en particulier les prestations de Pierre Arditi, Sabine Azéma et Matthieu Amalric.
    Robin M
    Robin M

    70 abonnés 283 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 septembre 2012
    http://lecinemaduspectateur.wordpress.com/2012/09/30/vous-navez-encore-rien-vu/ / “Vous n’avez encore rien vu” n’est pas une information factice. L’objectif de Alain Resnais est clairement dit: créer un cinéma qui veut se démarquer, trouver son unicité. Resnais sera visionnaire, il verra ce que le commun des mortels ne voit pas: comme le personnage de son affiche. Mais pour dégager une nouvelle entité propre, son cinéma doit alors démarrer par un retour au source: le théâtre. Comme si un retour à l’origine était nécessaire pour mieux cerner les caractéristiques même du cinéma. C’est de la désuétude du théâtre filmé que naîtra son film pour mieux accoucher d’un cinéma radicalement nouveau, ou plutôt d’un cinéma moderne. Resnais apporte au cinéma les notions de modernité qui ont permis aux autres arts de continuer une réflexion sur leur caractère figuratif. Il crée les notions d’épuration et de déstructuration. Ces phénomènes lui permettent de ce focaliser seulement sur l’essentiel: la force créatrice du texte. Resnais est au plus près d’une parole performative. Ce n’est plus le réalisateur qui crée l’image mais le texte. Les décors s’effacent et s’esquissent seulement pour ne pas troubler un spectateur qui écoute plus qu’il ne regarde. Cette centralisation sur le texte s’exprime aussi à travers l’interchangeabilité des acteurs: l’homme pourra changer, mais le texte sera le même, au souffle près. L’acteur n’est pas le créateur, il prête en quelque sorte son corps à une force plus grande que lui, la force universelle de l’art. Les comédiens modulent chez Resnais plus qu’ils ne jouent. Leur disparition fantomatique, tout au long de l’oeuvre, expose le fait que leur présence n’est pas nécessaire à l’oeuvre. La primauté du texte, support créateur d’art, est indéniable et surtout inviolable.

    De ce premier raisonnement, Alain Resnais s’interroge ensuite sur le statut de l’auteur par rapport à son oeuvre même. Le réalisateur tue l’auteur pour mieux faire vivre sa pièce “fictive” d’Euripide. La mort humaine n’entraîne pas de mort artistique. Resnais fera jouer l’oeuvre le jour même de la mort de son auteur et finira son plan par un ciel étoilé comme pour signifier que l’oeuvre ne nous appartient plus, qu’elle nous est maintenant supérieure. Elle sera éternelle. On peut alors rapprocher la réflexion de Resnais à celle de Platon comme quoi la mort touche seulement le monde des hommes et non celui des idées. La séparation entre le mortel (et donc l’humain) et le conceptuel est distinctement visible. Resnais juxtaposera d’ailleurs à ce ciel éternel, la vision du cimetière: écrasant les hommes en rappelant que pour eux le temps est compté. Plaçant le concept au dessus du concepteur, Resnais nous donnerait presque envie de replonger dans le monde antique où les Muses faisait le lien entre ces deux mondes. L’Homme est alors seulement un porte-parole d’un art qui le dépasse et qui touche alors au sublime du caractère divin.

    Enfin, “Vous n’avez encore rien vu” est la définition même de la mise en abîme. Le spectateur regardera des acteurs dont le rôle est complètement renversé puisqu’ils sont rendu eux-même passifs, tout comme le spectateur. Mais ce qu’il est intéressant de voir, c’est ce que nous dit cette mise en abîme. On pourrait dire que Resnais révolutionne le rôle du spectateur. Car ici, il n’est rapidement plus passif, il intervient au plus près de l’oeuvre et sa présence permet au texte d’acquérir différentes variations. Resnais montre bien que le cinéma est un ressenti et que la compréhension d’un film ne peut être que personnelle. Azéma et Consigny se superposent au même rôle, mais pourtant, elles n’en ont pas la même vision: l’une plus lunatique et l’autre qui semble avoir peur de vivre et qui se réfugie alors dans une tristesse permanente. C’est le principe même de l’identification au fictif que nous montre Resnais, certes si on prend le film au pied de la lettre, ils jouent les rôles qu’ils ont joué avant, mais en généralisant ce propos on voit alors que l’identification est un phénomène courant et surtout qui bouleverse. D’un point de vu du statut de comédien, Resnais montre que le rôle est comme un fantôme qui hante, et qu’il ne se sépare jamais de son corps palpable. On retrouve ici l’impression que l’acteur n’est qu’un porte parole de l’éternité artistique.

    “Vous n’avez rien vu” est en lui-même un film qui s’accompagne de longueurs et de quelques faiblesses, mais ces dernières sont si rapidement cachées par une envie de théoriser et de faire partager au spectateur un constat sur le cinéma. Resnais signe un film-leçon qui restera sans doute dans une histoire du cinéma qui existe en dehors des sentiers commerciaux.
    Vince C.
    Vince C.

    35 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 29 septembre 2012
    Ce film n'en fini pas et d'un ennuie sans pareil. 6 des huit personnes de notre groupe de cinéma ont dormi la moitié du film
    willyzacc
    willyzacc

    78 abonnés 1 544 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 septembre 2012
    Dur dur d'entrer dans l'univers du dernier Resnais. Du théâtre (moyen) filmé, servis par de grands acteurs, qui font et refont les scènes. Amalric m'a fait la meilleure impression, pour le reste c'est long, mais il faut s'accrocher. L'originalité de la chose rend le tout assez efficace et nous tient en haleine, malgré les répétitions. Un film qui se démarque.
    pierre72
    pierre72

    137 abonnés 367 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 28 septembre 2012
    Le problème avec les grands cinéastes âgés, c'est qu'on leur doit le respect. L'admiration que l'on a éprouvé lors de leurs grandes années se doit d'être toujours présente, même sur les oeuvres tardives dans lesquelles on trouvera toujours des points d'accroche pour la dithyrambe. Alain Resnais en est la parfaite illustration. 90 ans, une multitude de grands films derrière lui, chaque nouvel opus est l'occasion pour la critique de célébrer ce maître du cinéma même si l'oeuvre est mineure (oui, il y en a eu ! "Les herbes folles", son précédent long-métrage m'a laissé le souvenir d'un film poussif et sinistre).
    Pas vraiment appâté par les photos peu alléchantes qui ont squatté la presse ces derniers jours et pas vraiment désireux d'assister à une représentation d'une pièce vieillotte de Jean Anouilh, je me suis tout de même rendu en salle pour vérifier si "Vous n'avez encore rien vu" était aussi prometteur que le titre le laisser sous entendre.
    Réunie dans une grande salle aux canapés noirs, une pléiade de comédiens est convoquée à une sorte de veillée, hommage à un metteur en scène décédé qui les a tous dirigés dans les deux Eurydice qu'il a monté lors de sa carrière. Assistant à la projection d'une ultime et nouvelle version de cette pièce, notre aréopage de stars vieillissantes se prend au jeu du théâtre et du souvenir. Les répliques leur revenant en mémoire, ils nous la rejouent en retrouvant les élans de leur jeunesse un peu disparue. Quand je dis "ils", je devrai dire "certains nous la rejouent", car hormis Sabine Azéma, Pierre Arditi et Mathieu Amalric, les autres ne font que que lancer quelques répliques (Lambert Wilson et Anne Consigny et un peu Anny Duperey) voire font de la figuration même pas intelligente (là, je ne cite personne pour ne pas blesser).
    On nous dit partout qu'Alain Resnais est toujours aussi génial, facétieux et joueur. C'est vrai, il réussit à filmer le théâtre d'une manière totalement originale, mélangeant les acteurs, jouant avec les décors et avec l'écran, divisé parfois en deux voire en quatre. C'est créatif mais cependant, au delà de ce côté ludique revendiqué, l'exercice ne m'a guère convaincu.
    Tout d'abord, cette idée de vouloir remettre en valeur des pièces démodées se révèle de l'acharnement, de la torture pour le spectateur. Il nous avait déjà fait le coup avec Henri Bernstein et "Mélo" ou avec l'opérette et "Pas sur la bouche", à mon avis pas ses meilleurs films. Je le préfère quand il s'attaque à des sujets ou des oeuvres plus contemporains ("Smocking/no smocking" ou "On connaît la chanson"). Ici, malgré le dépoussiérage et l'originalité de la narration, une pièce datée reste une pièce datée. Et ce ne sont pas ses habituels comédiens, aussi bons soient-ils, qui parviennent à redonner du lustre à un texte ampoulé.
    Un peu plus sur le blog
    http://sansconnivence.blogspot.fr/2012/09/vous-navez-encore-rien-vu-dalain-resnais.html
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 28 septembre 2012
    Lorsque Alain Resnais adapte Anouilh, il le reprend mot à mot, scrupuleusement, tronquant certes quelques courts passages mais collant aussi près que possible à la pièce originale. Et il s'agit pourtant bien d'un film de Resnais, non d'une pièce d'Anouilh portée sur grand écran. Plus ce que Resnais filme semble théâtral, factice, kitsch, plus on s'éloigne, paradoxalement, du théâtre filmé. C'était déjà le cas de « Smoking » ; « Vous n'avez encore rien vu » procède de la même façon, avec ses acteurs déclamant leur texte devant la caméra comme sur les planches et ses décors numériques si étranges qu'ils en deviennent inquiétants

    « Vous n'avez encore rien vu » n'est pas toujours très agréable à regarder et peut parfois rebuter par une certaine austérité. Une austérité de façade, toutefois, tant Resnais semble depuis une vingtaine d'années vouloir se démarquer du sérieux sinistre caractérisant ses premiers films. Comme le dit le personnage incarné par Denis Podalydès, alter-ego évident du cinéaste, il y a un certain goût pour le coup de théâtre chez Resnais, oserait-on même ici parler de pied-de-nez à propos de la fin du film, tout à la fois abrupte et interminable, étonnante et prévisible, nostalgique et narquoise.

    Le fait que Resnais évoque implicitement la mort de l'artiste (et se pose naturellement la question de savoir ce qu'il reste de ce dernier une fois parti vers d'autres cieux) ne fait pas forcément de ce film une oeuvre testamentaire. C'est plutôt un film-somme : les pièces d'Anouilh renvoient de façon troublante à de vieux fantômes de la filmographie de Resnais, lequel garnit de surcroît le film de citations plus explicites de ses oeuvres passées (« Hiroshima ») ou d'autres films (une référence improbable au « Nosferatu » de Murnau).

    Mise en abyme permanente, « Vous n'avez encore rien vu » n'est cependant pas le chef d'oeuvre irréprochable qu'on aurait aimé qu'il soit. Il y a des longueurs, peut-être d'ailleurs plus imputables à Anouilh qu'à Resnais. Surtout, le film déroute par sa mise en scène (et c'est aussi ce qui le rend si fascinant, insaisissable) : de la même façon que l'on passe d'un duo d'acteurs à un autre de manière totalement arbitraire sans qu'on puisse y voir une autre logique que le simple statut de démiurge du réalisateur, on passe de la simple captation (la troupe amateur filmée par Bruno Podalydès) à du cinéma classique utilisant un vocabulaire cinématographique de base, pour enfin attendre de magnifiques envolées expérimentales (la première séquence en surimpressions, ou bien alors, ponctuellement, une formidable utilisation du split-screen). On se sent pris au piège dans un divertissement dont Resnais maîtrise tous les codes, ne cessant de surprendre le spectateur, d'essayer d'autres combinaisons (d'acteurs, de décors, d'images), de tricoter son film au gré de ses envies. Déstabilisant autant qu'amusant, « Vous n'avez encore rien vu » conforte Resnais dans son statut (enviable) de réalisateur de films d'auteur ludiques.
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