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Un visiteur
2,5
Publiée le 11 février 2013
Resnais aime les acteurs et leur dédie un film , mais bon nous on s'en ennuie , à part le duo Arditi / Azéma vraiment formidable qui m'a tenu jusqu'au bout .
L'idée est séduisante : filmer simultanément plusieurs versions d'une pièce de théâtre. Et on a une belle brochette d'acteurs, qui tous nous font un numéro formidable. Mais, bon dieu, pourquoi être allé déterrer cette pièce vieillotte et démodée d'Anouilh? Vu que la pièce est terriblement ennuyeuse, le film ne peut que l'être lui aussi, aussi bien tourné soit-il, aussi bons les acteurs soient-ils. Très vite, les longueurs deviennent insurmontables et on décroche. La fin, spoiler: où le metteur en scène ressuscite, pour mourir à nouveau quelques minutes plus tard, est assez ridicule. Mais, la plupart du temps, on n'a pas la patience de tenir jusque là.
Resnais rend ici hommage au théatre et surtout aux comédiens, tous ici superbes. Resnais, 50 ans après son premier film parvient encore à étonner et à innover sur la forme. Sur le fond, je suis plus réservé : les pièces d'Anouilh évoquées ici ne me passionnent guère, elles n'abordent pas grand chose de plus au mythe d'Orphée et d'Eurydice, le dernier Resnais m'a surtout donné envie de revoir le chef d'oeuvre de Cocteau "Orphée".
Merci pour cet hommage à Jean Anouilh! Le couple Anne Consigny et Lambert Wilson sont magnifiques,ils font tout de suite naître l'émotion;ils SONT Orphé et Eurydice,ils ne "fabriquent" rien, contrairement à Sabine Azéma qui surjoue malheureusement (problème d'adaptation du théâtre à la caméra?) ! Quel dommage que ce soit elle (et Arditi -qui s'en sort plutôt bien-) qui interprètent le plus gros morceau de la pièce d'Eurydice...On est un peu frustré de pas voir plus A.Consigny et L.Wilson mais on est heureux tout de même, grâce à tous ces excellents comédiens qu'on a peu l'occasion de voir ensemble, d'entendre le "verbe" d'Anouilh servi par Alain Resnais. Chapeau bas l'Artiste!
On n'a effectivement encore rien vu avant d'entrer dans la salle et on n'a pas besoin d'en voir plus après. En confrontant par écran interposé ses acteurs fétiches (et d'autres, tout aussi confirmés) à des acteurs débutants, à un classique du théâtre ("Eurydice" de Jean Anouilh) et, quelque part, au sens de leur métier et à leur vocation, Alain Resnais propose une mise en abîme conceptuelle, originale et brillante et, surtout, fait une véritable déclaration d'amour enflammée aux comédiens. Un amour très communicatif qui crève l'écran. En même temps, difficile de ne pas être admiratif devant les performances de tous ces mastodontes des planches tout en restant attentif au jeu des jeunes comédiens filmés par Bruno Podalydès. "Vous n'avez encore rien Vu", ce n'est pas du théâtre filmé : Resnais expérimente, invente constamment et joue sur les passerelles et les différences entre l'exercice théâtral et l'exercice cinématographique. Il est bien aidé en cela par la photo superbe d'Eric Gautier et des effets spéciaux (oui, oui) discrets et efficaces. Au niveau du rythme, beaucoup de redondances parsèment le film puisque ce qui est joué par la troupe de la Colombe est souvent repris par les acteurs qui regardent la captation de la pièce, comme s'ils se régénéraient à cette vision, avec en plus un dédoublement du couple Orphée-Eurydice (Arditi-Azéma d'un côté, Wilson-Consigny de l'autre). Ces répétitions (dans tous les sens du terme) nous font trouver le temps un peu long mais elles contribuent aussi à donner un écho assez fascinant au texte et au jeu et un côté hypnotique au film, un peu comme des boucles en musique. Et puis, malgré le côté très sérieux de l'affaire, Resnais n'a pas renoncé pour autant à une certaine fantaisie (voir la fin du film et le destin du personnage interprété par Denis Podalydès, le seul acteur ou presque à ne pas "jouer" son propre rôle). Fantaisie dont il a fait preuve dans ses œuvres récentes avec des hauts ("On Connait la Chanson") et des bas ("Cœurs") mais dont il use ici avec parcimonie, comme un professeur qui ferait une petite blague de potache à la fin d'une leçon. Leçon magistrale, quoiqu'un peu élitiste.
Vous n'avez encore rien vu.... Ben si justement on a déjà vu ça. Je sais, c'est un bon mot digne des plus beaux articles de libération. Pardon, je cède à la même facilité que nos amis journalistes. Bref, j'ai pas trop accroché, pour cette raison (déjà vu).
Qu'est ce que j'ai fait de si mal pour mériter d'aller regarder cette merde avec mon lycée ?! Et encore, je pense que j'insulte la merde elle même en disant que ce film est de la merde. C'est long, ennuyeux, j'ai absolument rien compris et je pense que le réalisateur doit être un sadomasochiste pour produire un si sombre navet, et encore même un navet n'est pas aussi nul que ce film (enfin si je peux appeler ça comme ça).
De nos jours, il est rare de voir des films aussi surréalistes que celui-ci. En effet, Resnais s'est fait plaisir en adaptant cette pièce de théâtre où il inclut plusieurs mises en abîmes. De plus, il a su choisir son casting d'acteurs qui nous captivent dès leur première apparition et qui face aux jeunes acteurs, sont impeccables. Le seul défaut pourrait être que n'étant pas habitué à ce procédé, on peut vite décrocher mais si on s'y accroche, ça n'est que du bonheur.
Dans la sélection cannoise annuelle, un titre particulièrement audacieux sortait de la masse. Il sortait de la masse parce que, en bas des rideaux, nous pouvions remarquer la signature d’Alain Resnais – désormais l’un des doyens du cinéma français. Il sortait de la masse parce que, loin des Herbes folles, le long-métrage ici présent nous promettait l’inédit à travers ce fameux titre : Vous n’avez encore rien vu. Excès de narcissisme ou simple lucidité ? Le fait est que dès les premiers instants – où chacun des comédiens se voit annoncer la mort d’un proche, célèbre auteur dramatique – on nous sert un plat à la saveur atypique. À vrai dire, impossible de savoir où nous nous trouvons. L’arrivée des invités au manoir fait beaucoup penser aux Dix petits nègres d’Agatha Christie mais il n’en est rien. Même le simple mot « cinéma » se trouve dissocié de cette œuvre filmique où les acteurs ont conservé leur véritable nom. Comme si c’était bel et bien les comédiens en personne qui étaient venus assister à cette représentation d’Eurydice, par une troupe de théâtre de rue, la Compagnie de la Colombe. C’est donc après une ultime parole envers ses camarades qu’Antoine d’Anthac – Denis Podalydès, le seul à avoir changé de nom pour l’occasion – introduit cette représentation des temps modernes du mythe d’Eurydice, sur un grand écran de cinéma. Le mythe d’Eurydice revisité par un des maîtres de l’anachronisme dramatique : Jean Anouilh. Les jeunes jouent leur rôle comme il se doit quand soudain, une chose pour le moins inattendue se produit. Les mots s’échappent de l’écran et viennent directement se loger dans la bouche des fameux comédiens – chacun d’eux ayant joué dans la pièce d’Eurydice par Antoine d’Anthac. C’est alors une double-représentation qui se joue sous nos yeux de simples spectateurs indéniablement surpris par la tournure des évènements. Encore plus impressionnant, les personnages d’Orphée et Eurydice sont tous deux interprétés par deux couples d’acteurs différents : quand Pierre Arditi donne la réplique à Sabine Azéma, Lambert Wilson fait de même avec la charmante Anne Consigny. Une fois encore, les choses changent. Trois représentations se déroulent désormais dans cette espèce de grand manoir plein de mystères où nait un fabuleux moment dramatique. L’espace d’un instant, on pourrait même penser que la salle de cinéma où nous nous trouvons s’est étrangement volatilisée pour laisser place à un théâtre et ses superbes décors. C’est probablement ce qui se serait passé si l’ensemble était filmé par un seul et unique plan-séquence mais il n’en est rien. En fait, Vous n’avez encore rien vu est bien plus que cela. Vous n’avez encore rien vu s’avère être la fabuleuse rencontre entre l’univers du cinéma et celui du théâtre. Le devant des caméras et les planches. Comme si deux mondes strictement différents en venaient à se croiser pour donner un long-métrage effectivement inédit. Néanmoins, ce moment d’intense réflexion est loin de se résumer à cela. Il faut aller encore plus loin. Pourquoi Resnais aurait-il eu ce besoin de filmer trois différentes représentations ? Pourquoi si ce n’est dans le but de démontre par a + b qu’au fil des années jamais l’art ne meure et que le tout n’est en fait qu’un somptueux héritage. Une postérité que se livrent entre eux chaque personne ayant participé à l’enrichissement de cet art. Ce que l’on se doit de remarquer, c’est les trois générations qui sont représentées à travers les plus vieux comédiens : Michel Piccoli, Pierre Arditi, Sabine Azéma etc ; le juste milieu : Lambert Wilson, Anne Consigny, Mathieu Amalric etc. ; et enfin, les plus jeunes : la Compagnie de la Colombe. Jamais l’on ne cesse de percevoir un renouvellement, un changement, dans le jeu des différents acteurs. Chaque intonation – qu’elle soit fiévreuse ou nettement plus tragique – diffère d’un comédien à l’autre. Chaque mise en scène apporte à la pièce d’Anouilh un nouvel univers… Finalement, Vous n’avez encore rien vu ne serait-il pas un prologue pour nous dire que l’art n’en finira jamais de nous surprendre ? Tout cela demeure une fabuleuse déclaration d’amour au théâtre comme à ses représentants. De la même façon que Resnais proclame tout son amour à ses fidèles comédiens que sont ceux du film. Des acteurs brillants qui ont suivi ce dernier à de nombreuses reprises. Ils nous arrivent usés dans les murs du manoir et finalement, parviennent à trouver une seconde jeunesse leur permettant de dire : je n’en ai pas fini. Si l’on pourra constater que les dialogues ont hélas été inéquitablement répartis auprès des comédiens, leur interprétation n’en demeure pas moins toutes aussi fabuleuses les unes que les autres… Vous n’avez encore rien vu est la preuve formelle que non, nous n’avons encore rien vu. Nous, cinéphiles et amateurs de théâtre, n’en avons pas fini avec l’art de jouer. Nous n’en avons pas fini car l’art est éternel.
Les acteurs sont beaux et jouent vraiment bien, le film dit des choses intéressantes sans doute, mais il faut être théâtreux pour comprendre. C est long et ennuyeux!
Pourtant cliente du cinéma de Resnais,je me suis terriblement ennuyée dans ce film tamponné par la critique comme "chef d'oeuvre officiel". J'ai quitté la salle à la moitié du film, je ne peux donc en toute honnêteté que parler de sa première partie.
Film intéressant d'un point de vu cinématographique mais aussi théâtrale. Malheureusement, la fin est terriblement attendu, ce qui fait que l'on a du mal à tenir jusqu'au bout. Heureusement, l'interprétation de ces acteurs, très certainement bien menés par un réalisateur de talent, font de ce film une belle œuvre.