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brunocinoche
92 abonnés
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3,0
Publiée le 16 mars 2014
Sur la forme, Resnais innove et étonne encore après plus de 50 ans de carrière. Son hommage au théatre et surtout aux comédiens, tous superbes ici, est touchant. Dommage que les pièces d'Anouilh sur le mythe d'Orphée et d"Eurydice n'apporte pas grand chose de neuf au sujet. Je vous conseille de découvrir ou de revoir l' "Orphée" de Cocteau, un pur chef d'oeuvre.
Vous n'avez encore rien vu ; mais en fait si, on a tout vu, trop vu, trop de fois, les mêmes choses, les mêmes gestes, les mêmes noms, les mêmes fausses profondeurs, les mêmes mensonges et nous en avons marre d'ingérer ce cinéma français remâché, prétentieux, pédant, élitiste sans innovations et prise de risque... Restent quelques jolies scènes. Insuffisant !
Un film que je suis aller voir pour la curiosité qu'il apporte. Le film commence et la pièce joué dans celui ci m'intéresse particulièrement (Eurydice en version plus moderne), une sorte de changement radical entre la pièce joué par la troupe de comédien et les anciens acteurs de celle ci présents qui se prennent à tout ça et on finit par voir la même pièce en décaler. Un film qui peut paraître plutôt long et peu attractif (5 dans la salle), j'ai moi même hésiter à partir de part une certaine forme d'ennui mais si on se concentre et on le regarde avec détail, on finit par voir la beauté des dialogues et du jeu des acteurs (Mathieu Amalric parfait) et on se sent emporter par le tout et les 2h de film passent rapidement nous racontant une histoire magnifique. A ne pas voir comme un divertissement.
Aprés une mise en place plutôt jubilatoire du procédé du film, on se dit que l'on va passer en réel moment de bonheur. Et puis on déchante vite, très vite même. L'ennuie s'empare de nous et le propos prend une tournure pour un publique averti. Rien à dire sur les comédiens, mais aucun ne surprend réellement. La mise en scène est soignée, certes, mais les décors sont de goût douteux. Une grande déception.
Film étrange, Resnais revisite Anouilh et le mythe d'Orphée...dans un lieu étrange, et dans des décors assez minimalistes,il fait convoquer par Antoine d'Anthac, célèbre auteur dramatique , une douzaine d'acteurs qui ont joué par le passé Eurydice et les invite à visionner une captation de la même pièce jouée par une jeune troupe. Bientôt les répliques de la pièce jouée par la troupe sont reprises par les anciens acteurs...et nous sommes pris dans un certain vertige, mise en abyme démultipliée d'une pièce dont le thème mythologique parle d'amour, de mort , de résurrection ..mais d'une résurrection toute provisoire...un petit reproche, Resnais fait la part belle au couple Arditi-Azema au dépend du couple Wilson-Consigny. Mathieu Almaric est génial...
Ça faisait un moment que je voulais voir ce Resnais, l'idée me plaisait bien (même si je ne savais pas totalement le contenu du film, ce saurait dommage en même temps de se gâcher le visionnage). J'étais, malgré une petite incertitude, confiant, j'ai aimé tous ses films jusqu'ici. Alors je tiens à préciser que c'est loin d'être son meilleur film, je préfère largement les herbes folles ou Hiroshima. Mais le film reste vachement bon et très intéressant. Finalement ça ressemblerait plus à du théâtre filmé (même carrément), sauf que le film est tout sauf un huis clos, j'ai l'impression que Resnais s'amuse à recréer tous les éléments d'une pièce de théâtre (comédiens, décors qui changent souvent etc) mais au cinéma, ce qui donne quelque chose d'assez frais et original. Cependant, on ne peut réduire le film à du théâtre filmé, il y a d'autres aspects la pièce mise à part (même si c'est très très largement le coeur du film). Le pitch et le concept est attirant à la base, ce téléphone qui sonne pour réunir une troupe impressionnante d'acteurs. Et quels acteurs, ont a une belle brochette, et ils sont tous excellents, même si Arditi et Azéma (et dans une mesure un peu moindre Wilson et Consigny) sont les plus présents (mais bon c'est normal vu qu'ils tiennent les rôles principaux). Qu'on fasse une relecture du mythe d'Orphée et Eurydice me plaît beaucoup, j'aime bien ce mythe, ici il est transposé à l'époque moderne et c'est vraiment intéressant. Bien sûr tout ça vient de la pièce dont le film s'inspire et qu'il retranscrit intégralement, mais je dois avouer que je ne la connais pas, la découverte en fut ainsi plus qu'agréable. Le début est intriguant et assez énorme pour peu qu'on apprécie ce genre d'expérimentation. Mais dès lors que la pièce commence, il faut accepter qu'on va voir du théâtre, et alors là ça passe comme une lettre à la poste. Surtout que moi j'aime ça le théâtre, mais que c'est pas donné, et qu'au final fusionner deux arts que j'adore ainsi, j'en redemande. Mais le film a d'autres idées intéressantes. J'aime bien l'idée de montrer à ces vieux acteurs qui ont chacun joué pour l'auteur disparu une représentation filmée d'Eurydice par une troupe de jeunes acteurs. Au début tout va bien et très vite ces acteurs vont se prendre au jeu, se rappeler les répliques qu'ils prononçaient, et très vite la pièce finit par se jouer dans la salle, on abandonne complètement l'écran et on se concentre sur ces acteurs qui retrouvent le goût de jouer et qui, quelque part, rendent hommage à l'auteur défunt. La pièce est très belle, captivante. Après la fin est peut-être un peu prévisible, mais néanmoins belle, comme le dernier plan. Même si c'est pas le meilleur de Resnais, voir qu'a 90 ans passé cet homme a encore des idées formidables et nous sort des films audacieux et intéressants à chaque fois, ça force le respect. J'espère de tout mon coeur sincèrement qu'il vivra assez longtemps pour nous faire au moins un autre film dans 2 ou 3 ans. Effectivement, avec Resnais, on a encore rien vu!
Dans la sélection cannoise annuelle, un titre particulièrement audacieux sortait de la masse. Il sortait de la masse parce que, en bas des rideaux, nous pouvions remarquer la signature d’Alain Resnais – désormais l’un des doyens du cinéma français. Il sortait de la masse parce que, loin des Herbes folles, le long-métrage ici présent nous promettait l’inédit à travers ce fameux titre : Vous n’avez encore rien vu. Excès de narcissisme ou simple lucidité ? Le fait est que dès les premiers instants – où chacun des comédiens se voit annoncer la mort d’un proche, célèbre auteur dramatique – on nous sert un plat à la saveur atypique. À vrai dire, impossible de savoir où nous nous trouvons. L’arrivée des invités au manoir fait beaucoup penser aux Dix petits nègres d’Agatha Christie mais il n’en est rien. Même le simple mot « cinéma » se trouve dissocié de cette œuvre filmique où les acteurs ont conservé leur véritable nom. Comme si c’était bel et bien les comédiens en personne qui étaient venus assister à cette représentation d’Eurydice, par une troupe de théâtre de rue, la Compagnie de la Colombe. C’est donc après une ultime parole envers ses camarades qu’Antoine d’Anthac – Denis Podalydès, le seul à avoir changé de nom pour l’occasion – introduit cette représentation des temps modernes du mythe d’Eurydice, sur un grand écran de cinéma. Le mythe d’Eurydice revisité par un des maîtres de l’anachronisme dramatique : Jean Anouilh. Les jeunes jouent leur rôle comme il se doit quand soudain, une chose pour le moins inattendue se produit. Les mots s’échappent de l’écran et viennent directement se loger dans la bouche des fameux comédiens – chacun d’eux ayant joué dans la pièce d’Eurydice par Antoine d’Anthac. C’est alors une double-représentation qui se joue sous nos yeux de simples spectateurs indéniablement surpris par la tournure des évènements. Encore plus impressionnant, les personnages d’Orphée et Eurydice sont tous deux interprétés par deux couples d’acteurs différents : quand Pierre Arditi donne la réplique à Sabine Azéma, Lambert Wilson fait de même avec la charmante Anne Consigny. Une fois encore, les choses changent. Trois représentations se déroulent désormais dans cette espèce de grand manoir plein de mystères où nait un fabuleux moment dramatique. L’espace d’un instant, on pourrait même penser que la salle de cinéma où nous nous trouvons s’est étrangement volatilisée pour laisser place à un théâtre et ses superbes décors. C’est probablement ce qui se serait passé si l’ensemble était filmé par un seul et unique plan-séquence mais il n’en est rien. En fait, Vous n’avez encore rien vu est bien plus que cela. Vous n’avez encore rien vu s’avère être la fabuleuse rencontre entre l’univers du cinéma et celui du théâtre. Le devant des caméras et les planches. Comme si deux mondes strictement différents en venaient à se croiser pour donner un long-métrage effectivement inédit. Néanmoins, ce moment d’intense réflexion est loin de se résumer à cela. Il faut aller encore plus loin. Pourquoi Resnais aurait-il eu ce besoin de filmer trois différentes représentations ? Pourquoi si ce n’est dans le but de démontre par a + b qu’au fil des années jamais l’art ne meure et que le tout n’est en fait qu’un somptueux héritage. Une postérité que se livrent entre eux chaque personne ayant participé à l’enrichissement de cet art. Ce que l’on se doit de remarquer, c’est les trois générations qui sont représentées à travers les plus vieux comédiens : Michel Piccoli, Pierre Arditi, Sabine Azéma etc ; le juste milieu : Lambert Wilson, Anne Consigny, Mathieu Amalric etc. ; et enfin, les plus jeunes : la Compagnie de la Colombe. Jamais l’on ne cesse de percevoir un renouvellement, un changement, dans le jeu des différents acteurs. Chaque intonation – qu’elle soit fiévreuse ou nettement plus tragique – diffère d’un comédien à l’autre. Chaque mise en scène apporte à la pièce d’Anouilh un nouvel univers… Finalement, Vous n’avez encore rien vu ne serait-il pas un prologue pour nous dire que l’art n’en finira jamais de nous surprendre ? Tout cela demeure une fabuleuse déclaration d’amour au théâtre comme à ses représentants. De la même façon que Resnais proclame tout son amour à ses fidèles comédiens que sont ceux du film. Des acteurs brillants qui ont suivi ce dernier à de nombreuses reprises. Ils nous arrivent usés dans les murs du manoir et finalement, parviennent à trouver une seconde jeunesse leur permettant de dire : je n’en ai pas fini. Si l’on pourra constater que les dialogues ont hélas été inéquitablement répartis auprès des comédiens, leur interprétation n’en demeure pas moins toutes aussi fabuleuses les unes que les autres… Vous n’avez encore rien vu est la preuve formelle que non, nous n’avons encore rien vu. Nous, cinéphiles et amateurs de théâtre, n’en avons pas fini avec l’art de jouer. Nous n’en avons pas fini car l’art est éternel.
On n'a effectivement encore rien vu avant d'entrer dans la salle et on n'a pas besoin d'en voir plus après. En confrontant par écran interposé ses acteurs fétiches (et d'autres, tout aussi confirmés) à des acteurs débutants, à un classique du théâtre ("Eurydice" de Jean Anouilh) et, quelque part, au sens de leur métier et à leur vocation, Alain Resnais propose une mise en abîme conceptuelle, originale et brillante et, surtout, fait une véritable déclaration d'amour enflammée aux comédiens. Un amour très communicatif qui crève l'écran. En même temps, difficile de ne pas être admiratif devant les performances de tous ces mastodontes des planches tout en restant attentif au jeu des jeunes comédiens filmés par Bruno Podalydès. "Vous n'avez encore rien Vu", ce n'est pas du théâtre filmé : Resnais expérimente, invente constamment et joue sur les passerelles et les différences entre l'exercice théâtral et l'exercice cinématographique. Il est bien aidé en cela par la photo superbe d'Eric Gautier et des effets spéciaux (oui, oui) discrets et efficaces. Au niveau du rythme, beaucoup de redondances parsèment le film puisque ce qui est joué par la troupe de la Colombe est souvent repris par les acteurs qui regardent la captation de la pièce, comme s'ils se régénéraient à cette vision, avec en plus un dédoublement du couple Orphée-Eurydice (Arditi-Azéma d'un côté, Wilson-Consigny de l'autre). Ces répétitions (dans tous les sens du terme) nous font trouver le temps un peu long mais elles contribuent aussi à donner un écho assez fascinant au texte et au jeu et un côté hypnotique au film, un peu comme des boucles en musique. Et puis, malgré le côté très sérieux de l'affaire, Resnais n'a pas renoncé pour autant à une certaine fantaisie (voir la fin du film et le destin du personnage interprété par Denis Podalydès, le seul acteur ou presque à ne pas "jouer" son propre rôle). Fantaisie dont il a fait preuve dans ses œuvres récentes avec des hauts ("On Connait la Chanson") et des bas ("Cœurs") mais dont il use ici avec parcimonie, comme un professeur qui ferait une petite blague de potache à la fin d'une leçon. Leçon magistrale, quoiqu'un peu élitiste.
je serai brève = On a tenu 15 minutes avec une copine ; et 30 minutes de fou rire une fois sorties , on ne pouvait plus sarreter .Non , sérieux, c'est du foutage de gueule pseudo intello ......Ridicule .......y'a pas de scénario , c'est " conceptuel" .....tout dans l'esthétique des textes, mais je n'ai rien compris et pas eu envie de comprendre......Perdu 10 euros !
Très original cette manière de mêler trois générations à un même texte par ailleurs prodigieux de Jean Annouilh ! Une interprétation de Sabine Azéma en particulier, tout à fait convaincante et bouleversante. C'est génial, c'est bien du Resnais !
Lorsque Alain Resnais adapte Anouilh, il le reprend mot à mot, scrupuleusement, tronquant certes quelques courts passages mais collant aussi près que possible à la pièce originale. Et il s'agit pourtant bien d'un film de Resnais, non d'une pièce d'Anouilh portée sur grand écran. Plus ce que Resnais filme semble théâtral, factice, kitsch, plus on s'éloigne, paradoxalement, du théâtre filmé. C'était déjà le cas de « Smoking » ; « Vous n'avez encore rien vu » procède de la même façon, avec ses acteurs déclamant leur texte devant la caméra comme sur les planches et ses décors numériques si étranges qu'ils en deviennent inquiétants
« Vous n'avez encore rien vu » n'est pas toujours très agréable à regarder et peut parfois rebuter par une certaine austérité. Une austérité de façade, toutefois, tant Resnais semble depuis une vingtaine d'années vouloir se démarquer du sérieux sinistre caractérisant ses premiers films. Comme le dit le personnage incarné par Denis Podalydès, alter-ego évident du cinéaste, il y a un certain goût pour le coup de théâtre chez Resnais, oserait-on même ici parler de pied-de-nez à propos de la fin du film, tout à la fois abrupte et interminable, étonnante et prévisible, nostalgique et narquoise.
Le fait que Resnais évoque implicitement la mort de l'artiste (et se pose naturellement la question de savoir ce qu'il reste de ce dernier une fois parti vers d'autres cieux) ne fait pas forcément de ce film une oeuvre testamentaire. C'est plutôt un film-somme : les pièces d'Anouilh renvoient de façon troublante à de vieux fantômes de la filmographie de Resnais, lequel garnit de surcroît le film de citations plus explicites de ses oeuvres passées (« Hiroshima ») ou d'autres films (une référence improbable au « Nosferatu » de Murnau).
Mise en abyme permanente, « Vous n'avez encore rien vu » n'est cependant pas le chef d'oeuvre irréprochable qu'on aurait aimé qu'il soit. Il y a des longueurs, peut-être d'ailleurs plus imputables à Anouilh qu'à Resnais. Surtout, le film déroute par sa mise en scène (et c'est aussi ce qui le rend si fascinant, insaisissable) : de la même façon que l'on passe d'un duo d'acteurs à un autre de manière totalement arbitraire sans qu'on puisse y voir une autre logique que le simple statut de démiurge du réalisateur, on passe de la simple captation (la troupe amateur filmée par Bruno Podalydès) à du cinéma classique utilisant un vocabulaire cinématographique de base, pour enfin attendre de magnifiques envolées expérimentales (la première séquence en surimpressions, ou bien alors, ponctuellement, une formidable utilisation du split-screen). On se sent pris au piège dans un divertissement dont Resnais maîtrise tous les codes, ne cessant de surprendre le spectateur, d'essayer d'autres combinaisons (d'acteurs, de décors, d'images), de tricoter son film au gré de ses envies. Déstabilisant autant qu'amusant, « Vous n'avez encore rien vu » conforte Resnais dans son statut (enviable) de réalisateur de films d'auteur ludiques.
Comme le disait justement Fabrice Leclerc : « Heureusement qu’il y a Alain Resnais » ! Le cinéaste français sait, dans les moments arides cinématographiquement parlant, apporter une certaine légèreté et fraîcheur aux yeux des cinéphiles, toujours autant médusés par l’énergie débordante dont regorgent ses films. Avec ce nouveau long métrage, l’idée donnée au public est claire : vous n’avez encore rien vu ! C’est justement le titre de son film, qui fait doucement parler de lui depuis le dernier festival de Cannes. Vous n’avez encore rien vu est en fait une mise en abîme perpétuelle, ou tout simplement, un film dans le film. Un dramaturge, à sa mort, réunit ses acteurs fétiches, avec qui il a travaillé sur Eurydice au théâtre. Il leur montre une interprétation filmée et plus moderne, jouée par une troupe de jeunes acteurs. Comme emportés par le rôle qu’ils ont tous interprétés, au visionnage de la version filmée, les acteurs-spectateurs se mettent à jouer eux-mêmes les scènes une nouvelle fois. Les idées fusent au rythme des répliques, les effets narratifs abondent, tandis que des figures de style visuelles et scénaristiques pétaradent sous les yeux d’un public (nous) devenant au fur et à mesure un acteur à part entière. Un peu déboussolé, perdu dans la richesse du scénario, décontenancé par l’originalité constante émanant du film, il participe pourtant bel et bien à cet exercice singulier.
A plus de 90 ans, Alain Resnais, explicitement influencé par l’absurde, fait preuve d’une fraîcheur et d’une imagination sans limites. A bas les mauvaises langues prétendant que le cinéma français est mort ! Resnais ressuscite le cinéma en tant qu’art grâce à un film débordant d’imprévisibilité et de fougue. Un délire original qui ne peut laisser les cinéphiles que bouche bée et admiratifs.
Pour y parvenir, comme dans son propre film, il « recycle » ses acteurs fétiches, les réutilise, et les rends complices de cette curiosité. Pierre Arditi, Sabine Azéma, Anny Duperey, Anne Consigny, Mathieu Amalric, tous des habitués de Resnais, interprètent ici leur propre rôle (Pierre Arditi joue Pierre Arditi et Sabine Azéma joue Sabine Azéma). Un prix d’interprétation de groupe aurait pu être discerné à l’ensemble de ces comédiens, tant ils dégagent une harmonie certaine, et un amour pour le metteur en scène et le cinéma.
Vous n’avez encore rien vu est une ode au théâtre, une déclaration d’amour au septième art et au public, et de la part des comédiens, un hommage envers l’un des plus grands cinéastes français. Mais ce Vous n’avez encore rien vu sonne aussi un peu comme un film testament, où Resnais tirerait sa révérence avec brio, et en retour recevrait le respect des amoureux du cinéma.
Mais ne soyons pas des oiseaux de mauvais augures, et souhaitons au « plus jeune »doyen des cinéastes français de persévérer encore un peu sur cette longue et belle route cinématographique.
Voir aussi d'autres critiques sur http://lestempscritiques.wordpress.com/
Le dispositif narratif et le parti pris de Resnais peut paraître repoussant à première vue, mais le jeu des comédiens et l'étrange élégance de la mise en scène (qui joue volontairement avec les effets d'incrustation parfois cheap) accrochent le spectateur. Car la galerie de comédiens présents ici (les habitués de Resnais) sont tous délicieux à regarder (surtout Amalric dans le rôle de la Mort). Au final, "Vous n'avez encore rien vu" est un film amusant, plein de charme et très ludique. Son ouverture est élégante, son final est abrupt, comme Resnais sait très bien les faire. Un film simple, peut-être un peu plat (qui ennuiera certains), mais fidèle à son univers et cohérent quand à son propos et son interprétation de la pièce d'Anouilh. Source: Plog Magazine, les Critiques des Ours http://lescritiquesdesours.blogspot.fr/2012/05/sortie-le-26-septembre-2012-1h55-un.html