La Tour de l’angoisse est un film qui ne paie pas de mine, mais qui s’avère au bout du compte une belle découverte.
Coté casting, ca tient la route. Le film repose sur les épaules notamment de Michael Moriarty, qui s’avère assez sobre mais suffisamment investi pour convaincre. Theodore Biker à ses cotés est un scientifique paranormal crédible, qui donne vraiment corps à son personnage et vole même la vedette à Moriarty plus d’une fois. Néanmoins, celle qui sort clairement du lot c’est Jenny Agutter. Elle est parfaite dans la peau de son personnage. Elle a du charisme, une indéniable photogénie, et elle à un coté assez envoutant qui donne à l’ensemble du film une dimension mystérieuse et intrigante. Vraiment un bon choix de casting, auquel il convient d’ajouter des seconds rôles globalement solides.
Le scénario est un bon point pour le métrage, en dépit d’un rythme un peu lent. En effet, passé le premier quart-d’heure, qui enchaine bien les rebondissements, il devient plus mou et s’étire inutilement en longueur, jusqu’à une fin dynamique. Malgré cela, l’histoire est intéressante à suivre, notamment parce qu’elle essaye de développer une enquête réaliste, et qu’elle ne repose pas uniquement sur du spectaculaire. Par ailleurs la fin est remarquable et elle m’a très clairement incité à relever ma note car elle surprend par rapport aux films du genre.
Visuellement, le métrage s’en sort bien. La mise en scène est honorable. Sans être révolutionnaire, on sent une certaine attention portée aux cadrages, à la lisibilité de l’action aussi, et à la dramatisation qui se révèle bien efficace vers la fin. Freddie Francis réalisait là son dernier film, et on sent qu’il a un certain bagage derrière lui, tandis que Ken Wiederhorn est tout de même un réalisateur solide dans le cinéma bis. La photographie comme la mise en scène est convenable mais pas exceptionnelle, et je dirai qu’elle peine à traduire une réelle ambiance. C’est un peu dommageable car la jaquette annoncée quelque chose d’esthétiquement plus racé. Les décors eux non plus ne sont pas au top, avec une tour qui est loin d’impressionner. Alors le film propose peu d’effets spéciaux ou de trucages, je ne me prononcerai d’ailleurs pas sur eux car leur présence est trop marginale pour être signifiante. De même, il est difficile de classer ce film dans le genre horrifique, et il est bien davantage un suspens exploitant la veine fantastique. La bande son est typique des années 80, planante et répétitive, mais cela apporte toujours une touche rétro bien agréable.
Au final, Dark Tower est un film qui s’appuie prépondérement sur son scénario et ses personnages pour convaincre, et ca marche. Même si les amateurs de films nerveux seront déçus, le film se suit avec un certain plaisir grâce à une histoire bien posée et une narration solide s’appuyant d’une part sur un excellent début et d’autre part sur une excellente fin. Visuellement pas mal du tout, emmené avec conviction par Jenny Agutter, il mérite très certainement le visionnage bien qu’il ne soit pas facile à trouver.