The Loved Ones, film suédois réalisé par Sean Byrne en 2009, ayant fait grande sensation dans les festivals comme celui de Gérardmer, rendez-vous incontournable pour un film fantastique ou il rafla 2 prix (prix du jury Syfy universal et prix du jury) et 4 nominations (grand prix, prix du public, prix de la critique internationale et prix du jury jeunes de la région lorraine) ainsi que la nomination au prix du meilleur long-métrage pour Sean Byrne au festival Hallucination Collections de 2011. The Loved Ones, enlevons de suite le suspense, n'est pas une romance, et encore moins une belle histoire d’amour entre deux personnes n’étant pourtant pas sur la même longueur d’onde, c'est un film mêlant la psychologie malsaine de "Funny Games" et la violence de "A l'intérieur", c’est surtout un puissant film prend au tripes et mes les nerfs à vifs ! Janvier dernier, festival de Gérardmer. En pleine projection de The Loved Ones, une femme est prise d’un violent malaise, l’obligeant à se faire évacuer. Malaise dût à une scène jouant pourtant énormément sur le hors-champ, mais s’avérant une des multiples scènes de torture de Lola, cette maladive et charismatique fille déjanté, givré, malade qui suite au refus de Brent ; le garçon qu’elle convoite, de l’accompagner au bal de fin d’année, celle-ci avec l’aide de son père vont le kidnapper ce même jour, pour passer une soirée pour le moins pas banale et « entre famille ». Soirée qui n’est autre que la scène culte du film de Tobe Hooper et de la suite de son même film encore plus culte : Massacre à la tronçonneuse 2 et la scène du repas de famille, ici revisiter et étendu sur une bonne heure et demi de souffrance psychologie et de malsainité. Mais attention ! N’y voyez pas dans ces multiples tortures et attaques personnelles des reflets aux scènes de torture-porn classique d’un Hostel, Saw et compagnie, non, non, non. Ce serait bien trop facile de dire que ce film repose sur de la violence crue (et pourtant…) et gratuite, ce film mise avant tout sur des destins brisés et contrariés voués à déclencher une empathie folle, palpable et authentique auprès du spectateur.
Par la suite, concernant le casting, niveau interprétations, on se souviendra avant tout de l’interprétation bluffante de Robin Mcleavy oscillant entre beauté et laideur (chapeau pour son premier rôle), dans le rôle de Lola, la fille à qui il ne faut pas, mais alors surtout pas dire non, car croyez-moi, celle-ci dispose de beaucoup d'imagination, n'a vraiment pas froid dans le dos et dispose de plus d'un tour dans son sac. Ensuite Xavier Samuel (Twilight 3…) ici méconnaissable dispose d’un rôle assez complexe puisque durant trois quarts du film il demeure muet et cloitré à une chaise chez ses bourreaux, et pourtant il s’en sort pas mal, sans trop casser la baraque. Un contraste intéressant dans ce film étant l’histoire de Brent avec l’histoire parallèle du meilleur ami de Brent, geek rondouillard partit au bal avec une gothique dépressive qu’il convoite depuis un certain temps, parfois à mourir de rire et montée en contraste avec la soirée de son meilleur ami. L’un décroche ce qu’il souhaite et l’autre, qui ne convoitait pourtant pas grand-chose, suite au mal-être qui l’habite, touchant le fond et séquestré chez une malade mental qu’il ne connait finalement pas du tout au fond de lui.
Une mise en scène quelque peu perfectionniste, un très beau jeu de lumière, un goût inné d’’humour noir, de superbes scènes parfois touchantes comme cette scène du début avec la falaise et la potentiel suicide du protagoniste en mal depuis la mort de son père ainsi que des plans très soignées (celui du réveil de notre héros chez ses agresseurs est vraiment magnifique ou concernant de nombreux contrastes sur des jeux de couleur puissant) sont au programme, mais néanmoins quelques défauts comme la courte durée du film, on aurait aimer en avoir un peu plus, des passages tellement sadiques dès fois qu'on en rigole (ce n'est pas forcément une mauvaise chose) et l'idée de la cave est selon moi trop poussé sur les bords, de trop et abusé, on s'en serait bien passer si seulement Sean Byrne avait trouver d'autres idées aussi originales que celles qu'il nous présente, dommage ! Néanmoins ce film suscitera un certain nombre d'émotions chez vous et en même temps, le dégoût, la culpabilité de regarder et d'aimer un tel spectacle, le plaisir, ou tout simplement trouver ce film divertissant malgré son aspect que certains qualifieront de glauque, chez moi c'est un certain plaisir de voir un film méconnu, étranger réussir là ou beaucoup ont échoué ! Sean Byrne est résolument quelqu’un à surveiller de très près !