voyant que son étoile de comique commençait à palir (notamment avec sa conternante prestation dans Cinéman de Yann Moix), Dubosc, a eu, lui aussi, des envies de films moins légers, et a donc accepté ce rôle dans ce film, 10 jours en or, sorti en tout début d'année. D'ailleurs, il est amusant de constater que ce long métrage fait très vite penser à un autre où un acteur comique jouait déja dans un registre plus grave qu'à l'accoutumée, Alain Chabat,dans le délicieux Papa de Maurice Barthélémy. Car comme dans Papa, on a affaire à un road movie mettant en prise un homme solitaire et bourru avec un petit garçon forcément touchant et forcément irréstistible.
Vous l'aurez compris avec ce petit résumé, le film ne surprend pas vraiment par son audace, et surtout, reste tout du long sur les rails qui étaient tracés au départ. En dépit d'intentions plutôt louables, ce film manque d'enjeu dramatique et ,surtout ,enferme très vite ses personnages dans les clichés et les stéréotypes. Le film aurait pu lorgner vers un versant social sans doute plus interessant (par le biais du personnage de la mère, clandestine qui doit fuir la France), mais le réalisateur préfère rester dans la comédie familiale classique, mais qui ne comporte pas assez de rebondissements pour plaire à l'ensemble des membres de la famille. Les dialogues manquent de percussion, la réalisation de rythme et d'émotion pour que le film puisse imprégner la rétine.
Le film souffre aussi de l'inégalité de l'interprétation, et notamment du petit garçon, dont la bonne bouille ne compense pas le manque de justesse de son jeu. Et Claude Rich, dans son costume habituel de papi gentiment déjanté, parait aussi un peu en roue libre. Marie Kremer, jeune actrice qu'on commence à voir pas mal dans de srôles secondaires, m'a paru plus convaincante dans un rôle, plus affiné que les autres, de jeune routarde qui cache de profondes félures.
Et Francky, me diriez vous? Eh bien, disons qu'il ne s'en sort pas si mal et qu'il séduit par sa sobriété. On le lui a tellement reproché d'en faire des tonnes, que ce soit sur scène ou dans ses long métrages, qu'ici, il joue "mezza vocce", et qu'en contrepartie, il apparait peut-être même un peu trop effacé, guère aidé, il est vrai, par un personnage pas assez solidement écrit sur le papier.
Bref, ni le film ni Franck Dubosc ne versent dans l'indigence, comme on aurait pu le craindre a priori, mais ils ne vont pas non plus loin que l'anecdotique.
chronique en intégralité ici http://www.baz-art.org/archives/2012/06/08/24433026.html