Bon, objectivement, Sécurité Rapprochée ne casse pas des briques. Si je devais mettre une note en me basant uniquement sur le scénario, ça ne volerait pas très haut. C'est le genre de films qu'on a déjà vu moult fois et qui ont été pondus par de bien meilleurs cinéastes. Cela dit, en prenant un peu de recul, on remarque rapidement que les thrillers musclés se font assez rares en cette année 2012, alors celui-ci ne fait pas de mal. Malgré des twists grotesques et des ficelles grossières, Daniel Espinosa va au bout des choses, et sa sincérité suffira à nous convaincre.
Malgré un début prometteur, le film tourne rapidement en rond et l'histoire se révèle être pas vraiment originale (chantages et trahisons au sein de la CIA, c'est pas nouveau). Cependant, ça se laisse regarder sans problème, et le véritable atout reste la mise en scène, très nerveuse. Le réalisateur parvient à instaurer un sentiment d'urgence à chaque instant ce qui fait qu'on s'ennuie très peu. Les courses poursuites à pied et en voiture se multiplient et laissent la caméra en mouvement constant. Les castagnes ne font pas dans la dentelle et sont franchement bien filmées (une caméra toujours très proche des acteurs), surtout lorsqu'elles ont lieu dans des endroits restreints tels des couloirs, des pièces, des impasses... Les coups de feu retentissent à chaque coin de rue, avec embuscades, assauts et tout le tremblement. Autant d'atouts qu'on en oublierait presque le scénario convenu.
Côté acteurs, le casting est très cohérent, et le duo inédit Washington/Reynolds est vraiment convaincant. Même si d'autres font leur petite promenade de santé, ils apportent une réelle valeur ajoutée au long métrage (je pense notamment à la présence de Sam Shepard et Brendan Gleeson).
Sécurité Rapprochée est donc le film typique sans prise de tête, avec une horizon d'attente très claire. En gros, on sait où on met les pieds, on sait qu'on n'en ressortira pas plus intelligent, et on n'attend qu'une seule chose : que ça nous divertisse. Daniel Espinosa réalise alors le minimum syndical, et c'est déjà pas si mal.