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Flavien Poncet
245 abonnés
1 024 critiques
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1,0
Publiée le 3 novembre 2008
Julien Duvivier c'est souvent vu taxé d'être un cinéaste de moyenne qualité, reposant souvent sur de petites facilités. Le jugement est aussi prompt qu'il paraît en partie erroné. «Pépé le Moko» (France, 1937) prouve une certaine inventivité, semblable à celle de Grémillon, qui préfigure la vivacité scénaristique du «Casablanca» de Curtiz. Le patron d'un syndicat du vol, craint dans le foyer profond de la casbah d'Alger, tombe un jour amoureux d'une femme de la métropole française. Pour les beaux yeux de Mireille Balin, le personnage de Jean Gabin met en péril sa richesse et arrive jusqu'à en mourir. Après avoir vu la fin tragique de «La belle équipe» remplacée, Duvivier accomplit ici pleinement la mort de son personnage et ancre durement son film dans la mouvance du réalisme poétique français. L'aspect labyrinthique des ruelles d'Alger et l'explosion formelle des courses poursuites dans la foule préfigurent un baroque américain dont Welles sera l'éminent représentant. L'énergie des plans que contiennent en eux mêmes les acteurs et leur mise en symbiose dans un montage vif contraste l'académisme furieux du propos. Basé sur l'archaïque opposition du colon avec les colonisés, concrétisé par une distribution séparée de l'espace, où les colons occupent un lieu refusé aux colonisés, le film borde cruellement une idéologie colonialiste où les algériens sont réduits au rang de métèques, de traîtres et de faire valoir tandis que les français de souche ont droit aux émotions et aux passions. Cette distinction aux élans racistes, que l'on pourrait justifier par un simple partage des rôles, révèle une idée colonialiste profonde puisque ce partage se base sur les nationalités et les «races» (bien que le traître algérien L'Arbi soit interprété par Marcel Dalio). L'innocence politique de l'époque, à l'orée de la seconde guerre mondiale, excuse en partie la bêtise du récit, d'autant plus que vient s'imprimer, au-devant de ce racisme insouciant, une frénésie formelle.
Sans être le chef d’œuvre couramment admis, l'atmosphère de la Casbah est l'intérêt principal du film, bien au delà de l'histoire. Un des rares films "exotique" francais
Très bon film qui doit beaucoup à Gabin, bientôt au sommet de son art. Le réalisateur a un peu de mal à nous faire oublier le coté studio du film, par un manque d'intensité au début aisément contrebalancé par la fin.
10 etoiles pour ce film que j'ai trouve genial,du debut a la fin,une atmosphere que l'on ne trouve que dans les films des annees trente la belle epoque
Je regrete que pour des films telle l'histoire de pépé le moko dont les faits sont véridiques, les identées des veritables et authentiques personnages ne sont révélées. Il est vrais que dans le contexte politique de l'époque coloniale la chose eu été imponsable et peut étre méme contre nature. Il se trouve que je suis le petit fils du véritable inspecteur Slimane de son vrais nom IRATNI Amar Ben SLIMANE Kabyle natif natif de la ville de Tizi-Ouzou.
Un chef d'oeuvre, qui inspira notamment "Casablanca".La reconstitution en studio de la Casbah algérienne crée une atmosphère accablante, très évocatrice qui n'aurait probablement pas été mieux rendu si elle avait été filmée en décors naturels.
Le film consacre Gabin comme héros tragique du réalisme poétique, un rôle qu'il monopoliserait dans presque tout le cinéma français des années 30 l'interprétation globale est d'ailleurs excellente. Le chanteur Fréhel apparaît dans une des scènes du film, entonnant les paroles d'une de ses propres chansons jouées sur un phonographe, "Java au son de l'accordéon".
Amour et exotisme, bandit au grand cœur, inspecteur fourbe, police peu compétente, compagne fidèle et soumise, femme fatale, nostalgie du pays : tous les ingrédients traditionnels du film d’aventure sont réunis dans cette production qui met en valeur la casbah d’Alger. Si l’on accepte de rentrer dans cet univers un rien factice et théâtralisé, le plaisir est constant. Les dialogues d’Henri Jeanson font mouche, la composition de Gabin est sans reproche, l’inspecteur Slimane (Lucas Gridoux) est savoureux, Inès (Line Noro) émouvante, et les personnages secondaires tous bien choisis. Bien que l’essentiel des scènes soit tourné en intérieur, Duvivier sait mettre en valeur la casbah reconstituée, (fameuse séquence de la descente des escaliers), avec son ambivalence de convivialité et d’enfermement. Le milieu interlope qui en a pris possession est décrit avec justesse, le reste de la population qui l’occupe est réduit à de la figuration. Comme dans toutes les productions de l’époque, les personnages sont trop typés, l’exotisme est de pacotille, et les lieux communs abondent, mais il suffit de se laisser emporter par le cours du film pour oublier ces travers.
Le cinéma de qualité "à la française", avec un Gabin, gros dur au coeur tendre, et Mireille Balin, la vamp d'avant-guerre qui va faire chavirer le coeur du beau Jean ! Du grand Duvivier !
Une des rares apparitions au cinéma de la chanteuse Fréhel qui joue une chanteuse oubliée du public et qui interprète la chansons nostalgique "Où est-il donc ?", instant émotion. Il y a des scènes qui manquent de vraisemblances, on frôle trop souvent la tragédie grecque comme ce final grandiloquant. Mireille Balin est trop peu expressive tandis que Gabin est survolté dans un personnage de caïd qui perd pied. Ce film est un mixte parfait entre polar exotique et drame romantique il est juste dommage que le scénario manque un peu de nuance.