Alger en studio, la Casbah comme prison et Gabin en prisonnier. Un film de gangster, assez peu violent dans l'image par rapport aux équivalents américains de l'époque. Mais un film précurseur pour les films de gangsters français d'après guerre : dialogues argotiques et drôles, gangsters typés et sympathiques, jolies pépées, policiers pas toujours très efficaces. Une vision colonialiste un peu désabusée, des laissés pour compte (comme dans Quai des Brumes), des sentiments. Une belle musique et quelques cadrages vraiment très réussis.
Une belle ambiance poisseuse de la kasbah d'Alger, et c'est même surprenant d'apprendre par la suite que tout a été filmé en studio... Belle reconstitution donc. Après, l'enquête autour de ce Pépé le Moko est un peu légère.
S'inspirant des films de gangters américains de l'époque, "Pépé le Moko" ne souffre absolument pas de la comparaison. Doté de dialogues très savoureux, qui cachent que trop bien l'extrême noirceur du propos, le film trouve sa propre singularité justement dans ses accents tragi-comiques. La réalisation de Duvivier est très solide et quelques scènes restent tout à fait impressionnantes malgré les années. Mention spéciale pour la séquence d' "exécution" de l'indic, proprement insoutenable. Et puis il y a l'immense Gabin...
Evidemment un classique immédiat, instantané, du cinéma français de l'entre-deux guerres. C'est déjà un témoignage incroyable de la vie de la casbah d'Alger à l'époque coloniale, un univers cosmopolite, bigarré, un "maquis" comme il est dit au début du film. C'est aussi une histoire bouleversante de l'amour d'un homme pour ses origines, plus que pour une femme. Pépé ne supporte pas la casbah : il est parisien. Il y est enfermé comme une oiseau dans une cage. Tout ce qu'un homme désire, il l'a, mais le souvenir de son pays le détruit. Image rappelée par l'émouvant passage où Fréhel, immense chanteuse réaliste de l'entre-deux, interprète les larmes aux yeux "Où est-il?". Enfin, les seconds rôles sont parfaitement au diapason de l'interprétation magistrale de Gabin. On dit souvent que le jeu des acteurs était trop théâtral à l'époque : pas de ça ici. Duvivier réalise ici un magnifique film populaire, ancré dans son époque, mais définitivement intemporel.
La face poisseuse de l'imaginaire colonial français (avec la casbah d'Alger en cul de sac en marge de la loi d'exilés et de proscrits) et un drame parfaitement construit. Avec la distance on s'amuse de tics cinématographiques. Les jeux de lumières sur les visages et les bijoux... font un peu devoirs appliqués de cinéphiles amateurs de films expressionnistes. Les prouesses drolatiques des dialogues d'Henri Jeanson annoncent celles d'Audiard. Mais autrement on a toute la magie envoûtante de la grande époque du cinéma français des années trente-quarante. Voir et revoir...
Un bon film francais qui contient quelques ingrédients des films noirs avec le personnage principal pris au piège, la femme fatale, la casbah oppressante. Seulement, l'ambiance n'est pas très noire, meme quand Régis (Charpin) se fait coincer par la bande à Pépé (Gabin).
Sinon à noter les très bons dialogues signés Henri Jeanson. Et en prime Fréhel qui reprend une de ses chansons.
Pépé le Moko (1937) est un célèbre polar mettant en scène Jean Gabin & Mireille Balin. L’intrigue nous emmène dans les recoins sombres et cachés de la casbah d'Alger. Les polices française et algérienne sont à la recherche d’un célèbre malfaiteur Français qui s’y cache depuis un certain temps. Julien Duvivier adapte le roman homonyme de Pierre Ashelbe et nous restitue un passionnant polar, à l’intrigue mêlant drame et romance. Les dialogues sont « savoureux », un mélange d’argot et de vieux français, ajoutez à cela d’excellents acteurs. A noter enfin, qu’il existe une version parodique et deux remakes Américains : Algiers (1938) & Casbah (1948).
Du grand classique, avec une histoire d'amour enrobée dans un mélange de policier et de carte touristique. Jean Gabin, impérial comme toujours, là encore R.A.S. Mais voilà, c'est chiant voire très chiant, et les gesticulations des uns et des autres sont tellement théâtralisées qu'on n'a pas envie d'y croire. Et cet espèce de fatalité digne des tragédies grecques, qui donne l'impression que le héros est quoi qu'il fasse prisonnier de son destin, me déplaît fortement.
14 054 abonnés
12 481 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 22 janvier 2018
Ahhh, Jean Gabin dans la casbah fatidique de "Pèpè le Moko" de Julien Duvivier! Avec aussi la vamp d'une èpoque qui se nommait Mireille Balin! Ce classique du cinèma français des annèes 30 reste l'une des rares oeuvres vraiment « noires » de l'avant-guerre! spoiler: Pèpè le Moko, un dangereux bandit, s'est rèfugiè dans la casbah d'Alger où il joue les caïds! Le policier indigène Slimane l'èpie! Sèduit par une belle fille de passage dans la ville, Gabin abandonnera sa compagne et se hasardera hors de son repaire! Le final, èmouvant, est restè cèlèbre avec ces grilles qui ferment le port, tandis que s'èloigne le bateau qui emmène la femme fatale! Un essentiel de Gabin, victime au destin cruel et un peu littèraire...
Un chef d'oeuvre! Des dialogues savoureux, un Gabin au top, la moiteur et, malgré tout, la beauté de la Casbah d'Alger parfaitement représentée, etc... : bref tout est parfait.