Détention est un film plutôt sympathique dans son registre d’action bourrine, signé aussi, il faut le dire d’un réalisateur qui dans le registre se débrouille pas trop mal.
Coté casting Lundgren est finalement assez à l’aise, et semble prendre un réel plaisir en incarnant son personnage. Il lui apporte une certaine décontraction mais sans excès ici contrairement à certaines de ses prestations récentes limitent baba-cool. Il est sérieux, appliqué, et sans jouer mémorablement bien, il est crédible en héros d’action charismatique. Coté méchant c’est le grand retour des punks ! Clairement c’est Kata Dobo qui se détache du lot, nettement plus charismatique que ses acolytes (même son copain). Emmenant sa touffe rose flashy, elle use de sa photogénie indéniable pour en imposer, et teinter le tout d’une méchanceté très bd qui s’avère réjouissante. D’ailleurs les méchants semblent tous tout droit sortie d’une bande dessinée et s’avèrent fort surprenants. Coté jeunots, c’est nettement moins original, et c’est parfois même assez bateau. Toutefois les acteurs se débrouillent honorablement, sans être non plus très enthousiasmants, chacun à une petite place, et les psychologies ne sont pas trop mal construites.
Le scénario part sur une idée très moyenne quand même. J’avoue rester un peu dubitatif sur la solidité de cette histoire tiré par les cheveux. Maintenant Furie sait faire preuve d’efficacité. Il mise tout sur l’action, d’où un rythme enlevé, il balance entre deux fusillades un peu d’humour (certains morceaux sont limitent « maman j’ai raté l’avion »), de l’émotion, et la recette, pas des plus originales, est relativement savoureuse. Maintenant je relève quand même un réel sentiment de redondance dans la seconde partie, Furie n’alternant pas les scènes d’action. Ainsi il n’y a aucun combat au corps à corps, et c’est à 90 pourcent des fusillades, ce qui donne une impression forte de répétitivité au bout d’un moment.
Furie offre une mise en scène à l’ancienne. L’impression d’un vieux film des années 80 est constamment palpable, Furie étant visiblement resté à des références comme Piège de Cristal, dont ce film se rapproche finalement assez (avec toutes les limites qu’il convient d’établir). C’est carré, sans fioriture, il ne se prend pas la tête, et offre une bande plaisante avec son coté rétro. Parfois c’est un poil brouillon (la séquence dans le gymnase avec les arcs) mais dans l’ensemble c’est sympa et ca tient la route. La photographie est faible en revanche, le film n’échappant pas à une esthétique DTV sans grand relief que des décors là aussi assez minimalistes (même s’il s’agit d’un huis clos et d’un établissement scolaire Rodriguez avait fait nettement mieux sur The Faculty par exemple) ne rattrapent guère. Enfin la bande son est très faible. C’est regrettable qu’il n’y a ait pas eu une musique jeune et dynamique pour rythmer tout ca, quelque chose d’un peu rock tient, cela aurait parfaitement convenu.
En conclusion Détention c’est un film d’action regardable et correct, œuvre d’un artisan de la série B plutôt solide. Il s’en tire surtout par son rythme entrainant, quelques bonnes idées au niveau des méchants, et un travail technique convenable. Pour autant on reste sur du DTV basique, sympathique par son style eighties revendiqué, mais pas transcendant non plus.