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chrischambers86
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3,5
Publiée le 12 avril 2011
Aussi bien que Jacques Tati, Pierre Etaix a parfaitement assimilè la leçon du burlesque amèricain et a su en retrouver le charme dans "En pleine forme" qui pourrait faire parti de la saga de "Monsieur Hulot". Ce court-mètrage fait partie intègrante du premier montage de "Tant qu’on a la santè", petit joyau du burlesque qu'il signe après le fabuleux "Yoyo". Entre un petit-dèjeuner pas très copieux (quelques gouttes de cafè imbibè par un sucre) et un couple de touristes qui dort dans une petite tente alors que leur voiture a le luxe de dormir dans la grande, le camping se transforme en un vèritable camp de prisonnier! Un produit destinè à faire rire la France profonde, ou Etaix s'amuse comme un p'tit fou...
P. Etaix commence par une scénette burlesque assez classique avec utilisation détournée, volontairement ou involontairement, d‘objets. Ce qui suit, une satire mordante du loisir de masse, plus particulièrement du camping encadré, est beaucoup plus intéressant. On s’aperçoit que le réalisateur ne manquait vraiment pas d’audace. Il montre dans le cadre d’un camp de vacances, des encolures de barbelés, des pyjamas rayés, un tunnel d’évasion, qui évoquent forcément les camps de prisonniers de guerre ou de concentration. Il n’est pas du tout évident qu’on oserait cela aujourd’hui, ni même d’ailleurs que les producteurs laisseraient faire.
Retiré de l'excellent "Tant qu'on a la santé" lors de son second montage en 1971, "En pleine forme" est d'un niveau inférieur aux autres actes du long-métrage. Etaix y incarne un campeur sauvage obligé de rejoindre un camping, avec les étranges individus qui y résident déjà. Quelques gags valent le coup d'oeil, mais on sent Etaix assez peu inspiré. Une bonne chose qu'il l'ait enlevé de "Tant qu'on a la forme", pour être honnête.
Destiné à l'origine à être une des séquences de son long-métrage "Tant qu'on a la santé", Pierre Etaix a finalement décidé de le séparer du reste pour en faire un court. Le début est assez amusant car l'artiste montre encore une fois sa maestria pour ce qui est de créer des gags avec les objets du quotidien. La séquence où il campe seul est de loin la meilleure du film. Le reste est plus contestable du fait que par quelques références (hauts grillages barbelés, pyjamas rayés,...) Etaix fait un parallèle pas très (même pas du tout!) intelligent des campings publics avec les camps de concentration nazis. Deux ou trois situations amusantes arrivent à surnager de cette partie mais l'ensemble est peu terrible tout de même.