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Un visiteur
5,0
Publiée le 7 février 2011
Ce sont des films qui font entendre les mots de Brecht et ceux de Dante comme si on ne les avait jamais encore entendus et qui forcent à regarder comme pour la première fois les corps qui les disent. Tous les films qui ne sont pas faits pour le pur commerce devraient être comme ceux-ci.
Un assortiment de vieux machins poussiéreux tout droit sortis du cagibi exigu de Jean-Marie Straub. O Somma Luce, c'est un peu comme les gâteaux secs : ça se mange du bout des dents, avec des gants si possible, les fesses serrées et le petit doigt en l'air. Les cinq premiers courts métrages annoncent d'emblée la couleur : cinq remakes identiques nous présentant les murs d'une banlieue parisienne, accompagnés des aboiements d'un chien. Sinon rien, mis à part deux panoramiques pour chaque variation ainsi qu'un commentaire laconique sur les réminiscences de l'Holocauste en fin de chapitre... Mais quel sens profond faut-il attribuer à cette branlette auteuriste, môssieur Straub ? Ca ressemble plus à un redoutable foutage de gueule qu'à du cinéma, pour ma part. La suite est encore plus agaçante : une lecture déclamatoire filmée en intérieur suivie de deux courts métrages, le premier en italien sous-titré, le second sans les sous-titres ( mais identique pour le reste )... toujours avec le même procédé de mise en scène, à savoir un panoramique circulaire dévoilant des arbres ou alors un plan fixe enregistrant un monologue pompeux. Merci pour cet exemple de modernité, môssieur Straub ! Bref, cet O Somma Luce est le parfait remède au surpeuplement des salles de cinéma. En effet, qui pourrait s'intéresser à cette accumulation de prétentions littéraires et théâtrales : un prof de grec ancien ? un dramaturge ? Un éboueur ?... Pédant, d'une laideur visuelle à faire pâlir et pratiquement sans aucuns intérêts.