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stebbins
507 abonnés
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0,5
Publiée le 11 janvier 2011
Un assortiment de vieux machins poussiéreux tout droit sortis du cagibi exigu de Jean-Marie Straub. O Somma Luce, c'est un peu comme les gâteaux secs : ça se mange du bout des dents, avec des gants si possible, les fesses serrées et le petit doigt en l'air. Les cinq premiers courts métrages annoncent d'emblée la couleur : cinq remakes identiques nous présentant les murs d'une banlieue parisienne, accompagnés des aboiements d'un chien. Sinon rien, mis à part deux panoramiques pour chaque variation ainsi qu'un commentaire laconique sur les réminiscences de l'Holocauste en fin de chapitre... Mais quel sens profond faut-il attribuer à cette branlette auteuriste, môssieur Straub ? Ca ressemble plus à un redoutable foutage de gueule qu'à du cinéma, pour ma part. La suite est encore plus agaçante : une lecture déclamatoire filmée en intérieur suivie de deux courts métrages, le premier en italien sous-titré, le second sans les sous-titres ( mais identique pour le reste )... toujours avec le même procédé de mise en scène, à savoir un panoramique circulaire dévoilant des arbres ou alors un plan fixe enregistrant un monologue pompeux. Merci pour cet exemple de modernité, môssieur Straub ! Bref, cet O Somma Luce est le parfait remède au surpeuplement des salles de cinéma. En effet, qui pourrait s'intéresser à cette accumulation de prétentions littéraires et théâtrales : un prof de grec ancien ? un dramaturge ? Un éboueur ?... Pédant, d'une laideur visuelle à faire pâlir et pratiquement sans aucuns intérêts.
Ce sont des films qui font entendre les mots de Brecht et ceux de Dante comme si on ne les avait jamais encore entendus et qui forcent à regarder comme pour la première fois les corps qui les disent. Tous les films qui ne sont pas faits pour le pur commerce devraient être comme ceux-ci.