"Tu m'aimes ? Comment tu m'aimes ?" "Jusqu'aux étoiles" : voilà un extrait d'un dialogue, qui seul suffit à résumer le film. Au lieu d'une description réaliste des émois et de la fougue d'un premier amour de jeunesse, ce film est un ramassis de clichés : Sarah, terminale, sage première de la classe sainte-nitouche s'entiche du nouveau trop mystérieux, un bellâtre bad boy de service. Elle va s'encanailler (ouh ! elle sèche les cours ! répond mal à maman ! a 9 en philo!) et parviendra finalement à le rendre meilleur. Quoi de plus classique ? On ne croit pas vraiment à l'histoire d'amour entre les deux héros : ils passent de l'agacement mutuel (cliché) à la romance "on-se-balade-main-dans-la-main-sur-une-jolie-musique" (clichée) en un clin d'oeil. Rien ne nous est épargné : les moments à se regarder dans les yeux pour que le spectateur comprenne bien qu'ils s'aiiiiment, le baiser fougueux sur le toit du lycée, la balade à moto dans les champs, l'étreinte dans la piscine, la scène d'amour passionnée dans une chambre décorée de roses à la lueur des bougies, la romance contrariée par les adultes qui ne comprennent rien-à-rien, la séparation déchirante, les retrouvailles sur musique dramatique, etc. C'est tellement niais que ça en devient presque comique.
Habituellement ce genre de bluette adolescente me plaît par sa fraîcheur et son humour (très pauvre ici !), mais là le film m'a paru looooooong. Les atermoiements des gosses de riche trop malheureux de la vie alors qu'ils ont la chance de faire des études dans un véritable château ne m'intéressent pas, il faut croire. Pas plus que les affres du beau gosse ténébreux trop pas adapté au système scolaire mais très enclin en revanche à exhiber son joli minois dans des pubs pour caleçons. La fin est plutôt originale pour un film de ce genre, mais desservie avec force musique dramatique et larmoyante, de sorte qu'on a qu'une envie : que ça s'arrête ! Je me suis occupée avec les beaux décors (lycée privé au coeur de la forêt, neige, campagne, le Paris bourgeois), malgré une manière de filmer très plate, et en détaillant les tenues des personnages. 1 étoile donc pour les stylistes et pour les acteurs pas mauvais, notamment les deux premiers rôles féminins (Sarah et sa meilleure amie). J'ai sans doute dépassé l'âge du public visé (salles remplies de lycéennes qui gloussaient aux plus mauvais moments, notamment au moment où Zach se bat avec son père Oo), mais même plus jeune, ce film m'aurait ennuyée par sa mièvrerie. Un amour de jeunesse peut être poignant et bouleversant ; ici, il n'est que risible.