Ma Note : Pas Mal du Tout/ A voir– 3/5
Issu d'un genre pas recommandable à tout le monde, à savoir le "rape & revenge" - le "viol et vengeance", je ne sais pas si il y a un terme équivalent chez nous -, voici donc un remake de ce que chacun appelle un film culte (ou tout du moins, représentatif) du-dit genre dans les années 70/80.
N'ayant pas vu l'original, je me contenterai donc de vous critiquer celui-ci.
L'ambiance et la photo automnale du film sont très bien choisie. Plus le temps passe, plus la pauvre Jen subit les exactions de ces péquenauds, et plus l'ambiance devient moite, puis poisseuse pour finir franchement dégueu. Le rendu visuel est parfait et sans fausse note. De son côté, Sarah Butler ne s'en sort pas mal du tout dans le rôle de la victime devenue bourreau - s'en sort pas mal avec ce qu'on lui donne, je serai tentée de dire. Les salauds sont eux, assez oubliables... Je suppose qu'il doit toujours en être ainsi...
Je suis relativement coulante sur ce genre de film, mais je dois dire que quelque chose m'a manqué ici. Le film est clairement découpé en plusieurs parties : la traditionnelle rencontre-déclencheur avec ses futurs agresseurs, l'agression en elle-même, une transition - un mois en l’occurrence qui dure 15 à 20 minutes sur la pellicule - et enfin la vengeance de la jeune femme (ben oui, ça se consomme toujours froid, ces choses-là).
Et bien, la transition est ici consacrée aux agresseurs, ou comment ils continuent leur petite vie tranquille avant d'être, lentement mais surement, rattrapés par leurs actes. Et, moi, j'dis : c'est con. Parce que l'on se retrouve avec une jeune femme gentille, voire naïve, traumatisée et laissée pour morte qui se transforme, hors champ, en une machine à tuer sadique et très décidée, et même si l'on se doute bien du comment et pourquoi (encore plus en étant une femme), ça aurait été sympa et aurait créer beaucoup plus d'émotions si on aurait pu suivre sa survie et sa "reconstruction".
I Spit... passe ainsi du statut de vrai film psychologique sur la vengeance et la survie à celui d'un énième film de torture, certes jouissif parce que Jen est bien inventive et que j'ai adoré la pointe d'ironie dans la personnalisation de ces actions contre ses tortionnaires, mais quand même un peu court pour justifier tout le pataquès, encore moins pour penser crier au chef d'oeuvre.
Malgré tout, un film à voir, pour les amateurs du genre.