Si vous aimez en prendre plein les yeux au cinéma, peut être que "Stoker" est fait pour vous. Si vous aimez les film à suspens au scénario hyper bien foutu, "Stoker" est alors à éviter. Si vous aimez les stars futures et à venir, Nicole Kidman et Mia Wasikowska, "Stoker" est à voir mais si vous aimez les films qui réunissent tout ça, j'ai bien peur que "Stoker" vous déçoive sacrément.
Sur un décalque d'un film d'Hitchcock (L'ombre d'un doute) avec une pincée de "Théorème" de Pasolini, le cinéaste coréen Park Chan-wook et son maniérisme outrancier essaie de nous passionner pour une histoire énigmatique et étrange. Ou comment l'arrivée d'un bel oncle inconnu dans une maison en deuil, va semer le trouble et les cadavres. Séduisant mère et fille, ce personnage ambigüe sèmera désirs et violence dans une demeure aux apparences très froides.
Le scénario pour le cinéaste coréen est secondaire. Ce qui compte pour lui c'est la mise en images. Et là il est fortiche, virtuose même. Dès le générique, l'oeil est happé. Il joue avec les lettres et avec le spectateur car on pense à une panne de projecteur devant cette image qui se fige étrangement. Non, c'est pour bien nous signifier, que dans ce film on va voir ce qu'on va voir. Et l'on voit des cadres alambiqués, des séquences qui tournent lentement mais dans tous les sens (ça ne fait jamais clip), des cadres décadrés, des plongées, des contre plongées, .... On sent bien qu'être à la caméra pour Park Chan-wook n'est pas de tout repos. Au ras du sol, en l'air, vraisemblablement accroché à un filin, sur les mains la caméra entre les dents, tout est bon pour que l'on soit surpris. Au début, on trouve ça plaisant, arty, mais comme l'intrigue est laissée de côté pour tournicoter autour de Nicole Kidman (qui a du faire des injections de botox en cours de tournage donnant un effet lissé, pas lissé, lissé, pas lissé ) ou pour imprimer un côté vampire à la jeune Mia Wasimachin (titre oblige ?), le cerveau commence à décrocher. L'histoire devient de moins en moins compréhensible (crédible faut pas pousser quand même...), surtout que viennent se rajouter tout un tas de références psys ou littéraires un peu lourdingues. Alors le film navigue dans des zones incertaines jusqu'à qu'apparaisse... Judith Godrèche ! Mais que fait-elle là ?
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