Je n'ai pas trop envie de dire du mal de Park Chan-Wook, mais bons si on excepte son old boy, je pense que si je revois ses deux sympathy je ne supporterai pas ça longtemps. Et Thirst j'avais trouvé ça un tantinet complètement trop long.
C'est sans sans aucun intérêt que je vais voir Stoker, juste comme ça en fait, pour passer le temps et éviter de regarder des conneries sur la TNT.
Et là, dès les premières secondes j'ai accroché, ces arrêts sur images, on aurait presque dit Jules et Jim, alors certes je n'ai pas trouvé le monologue des plus passionnant, mais esthétiquement ça en jette directement. C'est assez sublime.
Et très vite plusieurs références s'imposent, cet oncle qui débarque, j'y ai vu, forcément l'oncle Charlie (même nom qui plus est) de l'ombre d'un doute et donc forcément on sait des choses sur le personnage. Mais également sur le visiteur de Théorème pour le côté fascination totale.
Mais ce que j'ai adoré dans le film c'est cette ambiance. C'est macabre au possible, on sent tout de suite que quelque chose ne va pas, mais ne saurait dire exactement quoi. Tout semble maniéré, les personnages ont des réactions peu crédibles, on n'est pas chez Hitchcock on est dans quelque chose de fantasmé où tout peut arriver.
J'ai aimé cette force du montage, pas toujours subtil, la lampe qui bouge et les champ contre champ ailleurs dans la maison éclairés comme si cette lampe bougeaient dans la même pièce que les protagonistes. Alors parfois c'est un peu trop marabout bout de ficelle comme montage. Du coup c'est un peu pénible parce que à certains moments c'est que ça. Néanmoins c'est extrêmement bien monté, on sent une science du montage qui va accentuer cette ambiance pesante à l'extrême, je ne dirai pas que le film fait peur, mais il est terriblement inquiétant et ceci sans aucun scare jump. Ici on ne triche pas.
Après l'intrigue en elle-même, c'est-à-dire qui est l'oncle, ce qu'il veut, etc, ce n'est pas forcément ce qui est intéressant, ce qui est intéressant c'est réellement l'ambiance du film, ce côté lourd, pesant tout en étant juste sublime visuellement. Parce que des photos couleurs comme ça, on n'en a jamais. C'est tellement beau, et cette cohérence totale entre les costumes, le choix du décor, la mise en scène, le montage, c'est vraiment une oeuvre d'esthète, qui va tenter de créer une poésie morbide à chaque instant. Peut-être de façon un peu trop facile, mais quand même.
Faut voir cette scène au piano. C'est juste sublime et ça renforce l'ambigüité, la beauté et ça n'en devient que plus dérangeant.
Après je ne pense pas qu'il faille interpréter, il faut juste ressentir le film, se laisser emporter par sa poésie, sa beauté et sans ambiance. Pour moi on a là, clairement un bon film bien qu'un peu vain car il développe une atmosphère qui est juste géniale. J'ai adoré suivre ce film parce que justement j'étais pris à l'intérieur avec sa lenteur, et son ambigüité. Après ce qu'il en retourne réellement je m'en fiche totalement, ce qui m'intéresse c'est tout ce qui a autour, c'est ce mec limite beau comme un dieu être stoïque devant sa voiture et voir cette jolie jeune fille être complètement fascinée par lui.
Du coup c'est vraiment une bonne surprise. Surtout que le film est surprenant en lui-même et atypique au possible.