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Velma21
27 abonnés
90 critiques
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3,5
Publiée le 16 mai 2013
Jusqu’à son dix-huitième anniversaire, la vie d’India se résumait à deux choses : incarner avec nonchalance l’éternelle première de la classe et partager des parties de chasse avec son père. Lorsque ce dernier meurt dans un accident de voiture, elle fait face avec mauvaise humeur à ce qui l’attend, à savoir un tête-à-tête conflictuel avec une mère qui ne lui a jamais accordé beaucoup de temps. L’arrivée inattendue de l’oncle Charlie va changer son destin.
Dès les premières minutes, Stocker séduit la rétine du cinéphile. Images volontairement floues, plans mal cadrés, détails graphiques et transitions soignées, le spectateur est instantanément propulsé dans un autre univers. Un univers hors du temps. Les personnages semblent enfermés dans des costumes trop parfaits et des décors trop rigides. Pour renforcer ce sentiment, Park Chan-Wook joue avec l’environnement où le vert prédomine et où une lumière irréelle n’est pas sans rappeler les tableaux d’Hopper… Les quelques allégories bucoliques et gothiques du début ajoutent à cette confusion temporelle.
Avec son ambiguïté surlignée, Stoker s’inscrit dans la veine des meilleurs thrillers hitchcockiens. Nicole Kidman (bonne nouvelle, elle a arrêté le botox !), avec ses faux airs de Grace Kelly incarne la blonde hitchcockienne par excellence. Elle marche aussi sur les pas de Shelley Winters, mère égoïste et aveugle de la Lolita de Kubrick L’oncle Charlie (Matthew Goode, glaçant de perfection), dont le nom semble être un hommage direct à l’Ombre d’un doute du maître du suspense, est une sorte de siamois souriant du Norman Bates de Psychose.
Mon coup de cœur cinéma du moment. La narration lente, les bruits exacerbés, les paysages, les ambiances, tout est très réussi pour moi. Quant à l’époque on m’avait dit « Va voir Harry, un ami qui vous veut du bien, c’est très Hitchcockien », j’aurais aimé voir ce film, car lui l’est vraiment.
Un chef d'oeuvre! Sublime l'image et la mise en scene, tout est poetique, l'histoire est celle qu'ell est mais l'interpretation des personnages ainsi que le soin du detail sont plus protagoniste que l'histoire!
Quand la Corée du Sud, déjà si talentueuse, s'attaque au cinéma hollywoodien, c'est une expérience prodigieuse que le spectateur s'apprête à vivre. Park Chan-Wook, sûrement l'un des réalisateurs sud-coréens les plus connus du cinéma contemporain, s'est démarqué par des œuvres souvent très violentes et perturbantes telles que le magistral Old Boy ou le si poétique Thirst. Stoker, qu'il réalise en 2013, marque ses grands débuts dans l'industrie hollywoodienne mais témoigne d'une singularité propre à un cinéaste-auteur talentueux. Lorsque son père meurt dans un accident de voiture, la jeune et énigmatique India Stoker se voit imposer un oncle, Charlie, séduisant et mystérieux, pour qui elle ressent une profonde suspicion mêlée à une brûlante attirance.
Stoker, dont le nom rappelle fortuitement (ou pas) l'auteur du célèbre roman Dracula, joue sur la fine frontière entre histoire réaliste et vision purement fantasmagorique. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le résultat est éblouissant. Tous les ingrédients, pour faire de Stoker un chef d'oeuvre visuel sont utilisés à la perfection. Grand admirateur du, non moindre, Alfred Hitchcock, Park Chan-Wook prend comme base d'histoire, « L'ombre d'un doute » et pousse le vice de ses amours incestueuses dans un univers toujours plus malsain et digne des plus grandes œuvres de Brian De Palma (lui-même fervent disciple du maître du suspense), où la famille n'est que le noyau de sa propre destruction.
Et le casting est d'une grande beauté plastique à l'instar de l'image : la froideur du regard de Mia Wasikowska s'enflammant toujours plus dans l'oeil bleuté et flamboyant de Matthew Goode. Dans une demeure vampirique, de belles créatures irréelles transforment les actes les plus hideux en merveilles formelles. Certains adorateurs regretteront certainement l'« hollywoodisation » du cinéaste dans son autocensure quant aux habituelles visions pulsionnelles et choquantes qui ont fait la renommée de l'auteur sud-coréen. Cependant Stoker atteint un tel niveau de perfection et de poésie qu'il rend l'inacceptable séduisant, l'infamie excitante et l'inceste envisageable...
Un film prétentieux au possible, c'est le festival de l'effet de caméra, on les a à peu près tous. C'est un peu comme au patinage artistique ou il faut passer toutes ses figures en un temps limité. Dialogue et scénario affecté au possible pour un film ou l'on retrouve quand même les frères Scott à la production associés au scénariste Wainworth Miller, le très beau Michael Scofield de Prison Break. Nicole Kidman toujours splendide.
L'histoire mystérieuse est plutôt bien trouvée et ménage une progression intéressante vers un dénouement surprenant. Avec une forme tellement sophistiquée et recherchée qu'on finit par en voir toutes les coutures, le réalisateur coréen se perd en mièvreries et bizarreries gratuites, et parfois ridicules. À vouloir courir tous les lièvres à la fois, de l'épouvante au film d'amour, et même, ne doutant de rien, à l'hommage au vieil Hitchcock, Park se perd dans les sables de son orgueil. À part ça, image magnifique et superbe Nicole Kidman, ce qui n'est pas rien!
Un thriller en huit-clos, glauque et inquiétant, interprété par des acteurs envoûtants. Le réalisateur de "Old Boy" n'a rien perdu de ce qui faisait son talent : filmer la violence telle une oeuvre d'art ! On frôle la perfection esthétique, au détriment du suspense qui lui, en pâtit.
Park Chan-Wook livre avec Stoker un parfait exercice de style, parfois assez impressionnant esthétiquement, mais qui tourne complètement à vide tant il est désincarné et froid… Dans cette ambiance, Matthew Goode excelle.
Un film techniquement maîtrisé: les décors et le montage sont très réussis, notamment. Néanmoins, à mes yeux, l'histoire, dont les prémisses me semblaient prometteurs, tourne à l'eau de boudin et s'achève dans le caniveau. spoiler: Je réprouve tout particulièrement l'idée selon laquelle la folie meurtrière est héréditaire, ou "dans les gènes" comme on l'entend trop souvent. L'héroïne se retrouve in fine privée de son libre arbitre, et réduite à n'être plus que, selon le bon vouloir du scénariste, l'alter ego de son oncle meurtrier ou le bras vengeur de son père assassiné.
Et je ne parle même pas du mauvais goût de certaines scènes, comme par exemple le moment où, comme cadeau pour ses 18 ans et pour marquer son passage à l'âge adulte (sic), l'héroïne chausse sa première paire de talons hauts.
Ce serait drôle si ce n'était pas aussi dangereux.
Loin de son personnage innocent et sage de "Jane Eyre", Mia Wasikowska nous offre dans cette aventure un visage déjà un peu plus terrifiant. Il faut dire que "Stoker" nous donne à suivre une histoire plutôt sombre, voire carrément flippante. En même temps, j'ai trouvé le propos assez banal car j'ai quand même l'impression d'avoir vu ce type de huis-clos assez souvent. Et la seule chose que j'ai vraiment envie de ressortir ici, c'est la prestation assez bluffante de ce Matthew Goode qui campe un personnage que je n'aimerais en aucun cas avoir dans ma famille. Il vaut à lui seul le détour dans un film qui sans lui aurait quand même été bien quelconque.