Rencontre au sommet entre la longiligne superstar rousse et le petit génie sud-coréen, génie qui nous surprend à chaque film, et se réinvente après chaque film. Las, comme souvent dans le cas, la montagne a accouché d’une souris. Pourtant ça ne manque pas de talent, visuellement c’est nickel, il dirige ses acteurs au cordeau comme d’habitude, il est toujours marqué par ses obsessions, et les rapports humains borderline, et les rapports familiaux compliquées. Mais arriver à une certaine perfection stylistique, on peut tomber sans prendre garde dans une sorte de maniérisme, qui peut laisser froid certains, même les fans, on va dire que c’est la vie. Avoir traversé la planète et changé de terrain de jeu semble l’avoir assagi, Park, il nous fait presqu’un mélo teinté de thriller, et c’est assez grand public, sans la folie habituelle qui doit commencer à le lasser. C’est la vie, on évolue. On dirait une commande réalisée de main de maître, donc ceux qui ne connaissent pas le maître et sa production antérieure vont trouver ça génial. Pour moi, c’est juste bon, il peut faire beaucoup plus. C’est rempli de clin d’yeux pour les fans du genre, et bourré de symboles cachés, je ne les ai pas tous vus, juste «ressentis ». Sinon Kidman et les autres assurent le job, et c’est pas du tout désagréable à regarder. Pourvu qu’il ne perde pas son âme à Hollywood, Park, c’est ma seule peur. Fais-moi plaisir, fais comme Milos Forman, ne perds pas le nord, jamais !