Ce film aux élans esthétiques est une longue boucle qui commence et s'achève au même endroit:
Une jeune fille, au volant d'une Jaguar XJS, garée devant une voiture de police, sur une route de campagne ensoleillée.
Entre temps, on découvre que les histoires de famille, bien que souvent banales, peuvent être riches d'originalité.
Cette jeune fille a la malchance d'avoir tout récemment perdu son père, brutalement disparu. Elle se retrouve seule avec sa mère, campée par une Nicole Kidman efficace, avec laquelle elle entretient des rapports presque réfrigérants.
Juste après les obsèques, une "collation" est organisée dans la maison familiale. Le noir est de mise, les compliments sur le défunt fusent de toutes parts, le champagne coule à raisonnables flots, c'est quand même un jour de deuil et les petits fours Picard Surgelés ravivent l'humeur des proches du disparu, sans doute affamés par un interminable office religieux. La jeune orpheline fait à cette occasion la connaissance d'un oncle, joué par l'acteur Matthew Goode, qu'elle ne connaissait pas et qui va la troubler pour des raisons inattendues.
India, la jeune héroïne, convainc facilement dans ce rôle d'adolescente, tantôt paumée, tantôt ingérable et l'on aurait bien aimé avoir des images des déjeuners dominicaux, du vivant du paternel, tant l'antipathie que lui inspire sa mère est particulière.
La violence succède à la peine, une certaine forme de perversion même et le tonton, à qui appartient d'ailleurs la Jaguar décapotable, a l'air trop propre sur lui pour être parfait, son côté "Thierry Beccaro" cache forcément quelquechose.
Les rebondissements mettent du temps à s'enrouler, mais la façon dont le réalisateur filme ce duel familial n'est pas dénuée d'intérêt.
Malgré tout, il manque un rien pour en faire un vrai bon film, un peu comme un plat qui aurait refroidi un peu trop entre la cuisine et la salle à manger.